HomeA la unePRESIDENTIELLE NIGERIENNE : Le combat s’annonce épique

PRESIDENTIELLE NIGERIENNE : Le combat s’annonce épique


 

Le 21 février, soit dans un peu moins d’un mois, les Nigériens seront appelés aux urnes pour élire celui qui présidera aux destinées de leur pays pour les cinq années à venir. D’ores et déjà, on assiste à une veillée d’armes au sein de la classe politique. En effet, pendant que le président Mahamadou Issoufou, candidat à sa propre succession, fait feu de tout bois pour renouveler son bail, l’opposition cherche à lui barrer la route ; d’où la naissance de « la coalition pour l’alternance 2016 ». Concrètement parlant, les principaux candidats de l’opposition ont signé, le 27 janvier dernier, un accord de ralliement en cas de second tour à la prochaine présidentielle dont la campagne s’ouvre dans vingt- quatre heures. Cet accord dispose qu’à l’issue du premier tour, le mieux placé d’entre eux enregistrera le soutien des autres candidats. Ainsi donc, le slogan « Tout sauf Issoufou au pouvoir » vient de prendre corps. C’est une sorte d’opération barracuda à la nigérienne, qui mérite beaucoup d’attention au regard du parcours politique de ceux qui l’ont actée. Il s’agit, pour ne pas les nommer, de Seyni Oumarou du Mouvement national pour la société de développement (MNSD-NASSARA), Mahamane Ousmane du Mouvement des Nigériens pour le renouveau démocratique (MNRD), Amadou Cissé de l’Union pour la démocratie et la République (UDR-Tablat) et Hama Amadou du Mouvement démocratique nigérien (Moden Lumana), actuellement en prison dans le cadre de l’affaire de trafic présumé de bébés nigérians. Bien connus du sérail, ces quatre ténors de la scène politique nigérienne peuvent bien donner du fil à retordre au président Issoufou dont ils ont une sainte horreur. C’est dire que le combat s’annonce épique et que rien n’est joué d’avance.

Mahamadou Issoufou n’a pas droit à l’erreur et il le sait mieux que quiconque

Le président Issoufou doit mouiller le maillot s’il ne veut pas se laisser surprendre au soir du 21 février prochain. Le mieux pour lui, serait de mettre les bouchées doubles pour remporter la présidentielle dès le premier tour, comme ce fut le cas en Guinée, en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso où respectivement, Alpha Condé, Alassane Dramane Ouattara et Roch Marc Christian Kaboré ont tiré haut la main, leur épingle du jeu en remportant les élections dès le premier tour pour ne pas dire en « un quart de tour ». Le président Issoufou peut aussi bien le faire. Car, non seulement il en a les moyens en tant que président sortant, mais son bilan aussi parle en sa faveur. A lui donc de savoir capitaliser ses acquis pour mériter de nouveau la confiance du peuple nigérien. En tout cas, une chose est sûre. L’opposition ne lui fera pas de quartier ; elle qui ne décolère pas depuis l’incarcération de son chef de file, Hama Amadou, pour les raisons que l’on sait et pour bien d’autres dont l’affaire du coup d’Etat déjoué  de décembre dernier. Mahamadou Issoufou n’a donc pas droit à l’erreur et il le sait mieux que quiconque. Quant à l’opposition, sa stratégie laisse tout de même perplexe. Pourquoi attendre un second tour pour opérer un ralliement ? Une telle démarche est pour le moins inopérante face à un président-candidat. Car, comme on le sait, rarement on a vu en Afrique un président organiser des élections et les perdre. Et puis, dans un pays comme le Niger où les hommes politiques excellent dans les pantalonnades, qui dit que la présente coalition ne volera pas bientôt en éclats, pour des raisons d’intérêts personnels ? On attend de voir.

Boundi OUOBA


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