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CAN JUNIOR : Les Etalons qualifiés  


 

En match retour comptant pour les éliminatoires de la Coupe  Afrique des nations  ( CAN )  U-20, les Etalons du Burkina Faso sont allés arracher  le match nul  au stade Alphonse Massamba débat de Brazzaville  face aux Diables rouges du Congo ( 2-2 )  ce dimanche 12 juin 2016. Un  match nul synonyme de qualification pour les nôtres au regard du nombre de buts marqués à l’extérieur .

 

Une nouvelle équipe  des Etalons est née. C’est le moins qu’on puisse  dire au regard de la prestation de haut vol de nos enfants qui ont fait honneur à tout un peuple. En effet, malgré un environnement hostile et un arbitrage-maison du Camerounais  Mal Souley Mohamadou, les Etalons ont su faire preuve de sang-froid pour  obtenir leur qualification. Et pourtant, ce sont bien les Congolais qui, dès les premières minutes de jeu, ont affiché leurs ambitions en se lançant sans compter dans la bataille. Pendant  toute la première mi-temps, ce sont   les poulains de l’entraineur  italien, Paulo  Perretini,  qui  impriment  leur rythme à la partie. Goyi Deldi  Muriel, Avounou  Dunel Bel Daniel et surtout celui qui aura été l’acteur  majeur de cette rencontre, le capitaine Ndockyt  Merveil  Valthy Streeker, vont pilonner sans arrêt les buts de Sore Junior sans parvenir à faire plier  le gardien burkinabè. Traqués dans leur camp, les nôtres procèdent par des contres  qui sont vites annihilés par le camp adverse.  Le trio d’attaque congolais harcèle constamment  la défense burkinabè  qui  reste  regroupée autour de son gardien. La mi-temps intervient sur le score de 0 but partout. A la reprise, le coach des Etalons, Sanogo Moussa dit Falcao, redistribue ses cartes. Une stratégie qui va s’avérer payante puisque c’est une équipe des Etalons complètement métamorphosée  et gonflée  à bloc qui foule la pelouse. Mais contre attente, ce sont les Congolais  qui ouvrent  le score à la 55e minute  par  Ndockyt Merveil Valthy Streeker qui hérite d’une balle mal appréciée par le gardien burkinabè  pour marquer de la tête. Loin de se décourager, les Etalons maintiennent la pression sur leur adversaire et obtiennent l’égalisation  quatre minutes  plus tard, soit à la 59e minute par Karidiola Trésor.  Ce but va refroidir les ardeurs  du  public congolais qui, jusque-là, donnait de la voix pour pousser son  équipe à la victoire. Mais les Congolais   parviendront à marquer un deuxième but à la 84e minute  qui sera  l’œuvre de Boposa Clary Henry. Alors qu’on s’acheminait allègrement vers la fin, les Burkinabè  enclenchent  une dernière offensive  qui va doucher les espoirs des supporters congolais. Suite à une belle combinaison, le ballon atterrit dans les pieds de Lingani Ismaël qui réussira au prix d’un slalom, escorté  par la défense congolaise, à crucifier le gardien  Ombandza Mpea.  Ce deuxième but sonne comme un coup de massue sur la tête des Congolais d’autant plus qu’il est synonyme d’une élimination.   Quant aux Etalons, ils savouraient leur victoire dans les vestiaires en attendant leur prochain adversaire qui sera certainement le Mali.

Seydou TRAORE depuis Brazza

ENCADRE 1 : Propos des entraineurs

 Sanogo Moussa Falcao : « C’est une équipe qui vient de naître   »

« C’est une nouvelle équipe qui vient de naître et je suis très fier de mes enfants après le match qu’ils viennent de livrer. Je crois que sur le plan tactique et mental, mon équipe était en place. Malgré le mauvais arbitrage dont nous avons été victimes, nous étions confiants  quant à la qualification. Après le faux pas du match aller, il fallait  qu’on se réconcilie avec le public burkinabè. Maintenant, il faudra se préparer pour le troisième tour. Et je crois que nous allons certainement croiser le Mali qui n’est pas  aussi un adversaire facile. Mais d’ores et déjà, permettez-moi  de savourer cette victoire. »

Paulo Berretini  : « Il  faut qu’on apprenne à avoir la culture de la défaite »

« Je suis fier de mes enfants qui ont livré un bon match. Cette défaite est survenue  parce que les joueurs n’ont pas su gérer la fin du match. Ils ont sans doute manqué  d’expérience. Mais je dois aussi féliciter le Burkina Faso qui a une belle équipe. Contrairement au Congolais, les Burkinabè avaient livré  assez de matchs amicaux avant d’entamer ces éliminatoires. Je crois qu’il faut continuer de travailler et avoir l’humilité de reconnaître que les Burkinabè  ont mérité leur qualification.   Il faut qu’on apprenne aussi à avoir la culture de la défaite. »

ENCADRE 2 : Les coulisses

Les Burkinabè de Brazza s’interrogent

Les Burkinabè vivant au Congo éprouvent d’énormes difficultés pour  se procurer des documents administratifs. La raison, il  n’existe pas de consul  dans ce pays   depuis le décès  de Ouédraogo Yamkaye Souley qui précédemment, occupait cette fonction. Une   situation  qui cause énormément de préjudices  à   nos compatriotes. Ces  Burkinabè qui, pour la plupart,  sont des commerçants,  lancent un appel au président du Faso,  Rock Marc Christian Kabore, afin que cette injustice soit réparée au plus vite.

Pas d’engouement

Le match Diables  rouges/Etalons  ne suscite aucun intérêt au sein de la population. Certains Congolais que nous avons interrogés ignorent que leur équipe nationale junior rencontre celle du Burkina Faso.  Les  supporters congolais qui  sont encore sous le choc de l’élimination des seniors de la prochaine CAN ont sans doute  l’esprit ailleurs.

Fiers d’être Burkinabè

« Je suis fier  des  Burkinabè. Vous êtes un peuple courageux et humble. Et depuis l’insurrection populaire qui  a chassé  Blaise Compaoré du pouvoir en octobre 2014,  vous  êtes  encore plus  admirés  à travers le monde. Vivement que la jeunesse africaine s’inspire de votre exemple  afin  que tous ces chefs d’Etats qui sont réfractaires au changement comprennent  qu’ils  ne peuvent   pas  indéfiniment ruser avec leur  peuple ».   Ces propos   sont de    Issa  Seny, un jeune nigérien chez  qui je me restaure. Depuis qu’il a appris que je suis  Burkinabè et que je suis  à Brazzaville dans le cadre du match Congo/Burkina des U-20, il me suit  partout et m’entoure de toute son attention et sa disponibilité.

Brazza en plein chantier

Des immeubles qui poussent partout et des  panneaux  géants  à l’effigie du président Denis Sassou  Nguesso,  le présentant  comme le bâtisseur d’une nation en plein essor. C’est cette image qui  captive le visiteur dès qu’il parcourt les rues de Brazzaville.  Selon certains Congolais, la côte de popularité de leur président demeure intacte en dépit d’une   campagne de dénigrement orchestrée par certains médias occidentaux, tendant à faire croire que  Denis Sassou Nguesso n’est pas aimé par son peuple.

Chapeau bas au chauffeur de taxis

Ils sont à féliciter  les chauffeurs de taxis congolais. Disciplinés et très respectueux de la clientèle et des usagers, ils n’hésitent pas à marquer un arrêt pour vous  céder le  passage quand bien même ils ont la priorité. Les nôtres  devraient  s’inspirer de leur exemple.


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