HomeA la une27e ANNIVERSAIRE DE LA DISPARITION DE DABO BOUKARY : Des étudiants réclament toujours justice

27e ANNIVERSAIRE DE LA DISPARITION DE DABO BOUKARY : Des étudiants réclament toujours justice


Le 19 mai 2017  marquait le 27e anniversaire de la disparition de  Dabo Boukary, étudiant en 7e année de médecine, dans des circonstances non encore élucidées. A l’occasion, les étudiants, à travers le Bloc national des étudiants contre l’injustice et l’impunité (BNECI),  ont observé un sit-in devant le Palais de justice de Ouagadougou pour réclamer justice et vérité.

 

« L’âme de Dabo Boukary demande le repos » ; « Lumière sur la mort de Dabo Boukary » ; « Quand l’injustice devient loi, la résistance devient un devoir ». Ce sont, entre autres, les messages que l’on pouvait lire sur les banderoles et pancartes des étudiants, bandeau rouge au bras, qui ont observé un sit-in le 19 mai dernier, devant le Palais de justice de Ouagadougou, à l’occasion des 27 ans de la disparition de Dabo Boukary. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les 27 ans n’ont entamé en rien leur soif et leur  détermination à réclamer vérité et justice pour leur camarade. Pour eux, c’en est de trop car 27 ans après, le dossier Dabo Boukary  n’a pas encore connu de dénouement judiciaire et ce,    malgré la pression du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), des activistes et structures estudiantines. Selon le coordonnateur du BNECI, Fulbert Bama, certes un pas vers la manifestation de la vérité a été franchi avec l’inculpation du colonel Bamba Mamadou et du général Gilbert Diendéré et la découverte de la supposée tombe dans les encablures de Pô. « Mais combien de temps faudra-t-il encore attendre pour que justice soit rendue dans ce cas emblématique de crime de sang ? », s’est demandé le coordonnateur qui dit ne pas comprendre que trois ans après la chute du régime défunt dont certains politiciens étaient soupçonnés de faire obstruction à la manifestation de la vérité, la  même lenteur reste le maître-mot.  Une lenteur qui, à son avis, peut s’expliquer par le fait de l’intrusion du politique dans l’appareil judiciaire. « Il y a une mainmise qui ne dit pas son nom. Sinon, comment comprendre que 27 ans après, le dossier ne soit pas encore clos ? Pour nous, cela est anormal.  Nous demandons justice et vérité et réclamons que tous ceux qui sont impliqués, répondent devant la Justice. Nous pensons que la Justice est un peu politisée,  raison pour laquelle tout tarde », a déclaré M. Bama.

 

« Nous ne tenons pas à ce que ce dossier soit bâclé »

 

De ce fait, il a invité la Justice « à se libérer de toute pression ou intimidation qui pourrait entraver l’avancée du dossier et de mener en toute impartialité les procédures judiciaires de sorte que la famille et le peuple burkinabè connaissent la vérité et que la famille du disparu puisse faire le deuil de son enfant ».

L’occasion a aussi été saisie par les étudiants pour  remettre un mémorandum au Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou, Maïza Sérémé, dans lequel ils invitent la Justice à se pencher sérieusement sur le dossier, afin qu’ils ne reviennent pas en 2018 pour le 28e anniversaire. Et c’est une oreille attentive qu’ils ont trouvée, car le Procureur du Faso près le TGI de Ouagadougou  les a rassurés que le dossier ne dort pas, mieux qu’il avance à grands pas.  « Ce que je peux dire,  c’est que le dossier Dabo Boukary ne dort pas. Le juge d’instruction en charge du dossier est en train d’y  travailler sérieusement, et il avance à grands pas. Si vous avez suivi l’actualité, il y a des développements. Il est vrai que nous n’avons pas communiqué particulièrement sur ce dossier, mais vous savez qu’il est sensible et que  le juge a besoin de poser certains actes, de recueillir tous les éléments de preuves. Nous ne tenons pas à ce que ce dossier soit bâclé. En temps opportun, nous communiquerons sur ce dossier », foi de Maïza Sérémé  qui a tenu à ajouter : « Nous aussi, nous voulons connaître la vérité, savoir ce qui  est arrivé à Dabo Boukary. Quand nous étions étudiants, nous avons également manifesté pour connaître la vérité. Ce n’est pas maintenant que nous sommes ici, que nous allons chercher à étouffer le dossier. Nous voulons savoir ce qui lui est arrivé et je puis vous rassurer que la Justice s’attèle à cela ».

 

Colette DRABO

 

 


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