HomeNon classé2E CONGRES DE L’UPC : Zéphirin Diabré reconduit à la tête du parti

2E CONGRES DE L’UPC : Zéphirin Diabré reconduit à la tête du parti


Venus des quatre coins du Burkina, de pays d’Afrique et d’autres régions du monde, les militants et sympathisants de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) ont tenu,  du 20  au   22 juillet 2018, le  2e congrès ordinaire de leur parti au Palais de sports de Ouaga 2000.  Placé sous le thème «UPC : stratégies pour une victoire éclatante en 2020, synonyme de paix, d’unité nationale, de sécurité et de prospérité », ce rendez-vous a permis   de renouveler les instances du parti du Lion. Ainsi, Zéphirin Diabré a été   reconduit pour un mandat de de quatre ans.  C’était en présence de plusieurs  responsables de partis politiques amis,  dont  le chef de file de l’Opposition politique de la Guinée Conakry, Cellou Dallein Diallo. Les militants et sympathisants de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) ont renouvelé leur confiance en Zéphirin Diabré. Et ce, pour les quatre prochaines années. C’était à la faveur du 2e congrès ordinaire du parti du Lion tenu du 20 au 22 juillet dernier au Palais des sports de Ouaga 2000. Aussitôt réélu, il a pris l’engagement de continuer à rassembler les militants et sympathisants du parti en vue d’assurer la victoire aux élections de 2020. Ce congrès a aussi permis de renouveler les instances du parti. Le nouveau bureau politique national est composé d’environ 230 à 300 membres. Ainsi, Amadou Diemdioda Dicko, auparavant président par intérim de l’Union pour un Burkina nouveau (UBN), a intégré les instances du parti en tant que 4e vice-président, chargé de l’orientation politique. Et ce après avoir annoncé son adhésion au parti lors de la cérémonie d’ouverture du congrès.  La cérémonie de clôture a été marquée par la lecture de plusieurs motions et recommandations. C’est ainsi que les congressistes ont condamné la création du groupe parlementaire de l’Union pour le progrès et le changement/Renouveau démocratique (UPC/RD) à l’Assemblée nationale, contre la volonté du parti qui a fait élire ses membres. Pour eux, c’est une haute trahison. C’est pourquoi ils ont   invité les autres à l’union sacrée autour des idéaux du parti du Lion. Sur le chapitre de la sécurité, les congressistes ont lancé un appel au peuple à rester soudé, à soutenir les FDS, à se désolidariser des forces du mal pour vaincre le terrorisme au Burkina. Après avoir félicité leur président, Zéphirin Diabré, pour son leadership, sa clairvoyance et sa combativité, les lions et les lionnes lui ont donné quitus d’aller vers d’autres formations en vue de consolider les assises du parti pour les prochaines batailles électorales.

« certains des nôtres, instrumentalisés par des puissances occultes, ont choisi de vendre leur mandat à nos adversaires »

 

 Avant la cérémonie de clôture qui a permis d’annoncer les grandes réformes, la cérémonie d’ouverture a drainé du monde.  En effet, depuis son domicile, des centaines de jeunes, qui à moto, qui en voiture, qui à vélo, ont escorté l’ancien et nouveau président de l’UPC, Zéphirin Diabré, jusqu’au Palais des sports de Ouaga 2000. Initialement annoncées pour débuter à 9h, c’est finalement à 10h 35 mn que les choses ont véritablement commencé.    Quelques instants plus tôt, c’était les responsables de partis politiques d’ici et d’ailleurs qui faisaient leur entrée dans la cuvette du Palais des sports de Ouaga 2000.  Il s’agit, entre autres, du  Chef de file de l’opposition de la Guinée, Cellou Dallein Diallo,  du président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Eddie Komboïgo,  Vincent Dabilgou, président du Nouveau temps pour la démocratie (NTD), pour ne citer que ceux-là.  après l’installation de ses derniers,  les choses sérieuses  pouvaient commencer. Après avoir souhaité la bienvenue aux   délégations venues de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Niger, du Sénégal, de la Guinée-Conakry ainsi qu’à des leaders de la société civile du Burkina, le secrétaire  provincial du parti au Kadiogo, Nathanaël Ouédraogo (directeur de campagne de Zéphirin Diabré en 2015 et 3e adjoint au maire de la commune de Ouagadougou), a dit qu’il ne s’agit pas d’une campagne électorale, mais d’une dynamique normale entrant dans la vie des partis politiques.  Dans son discours, le président de l’UPC, Zéphirin Diabré, s’est réjoui que le Burkina Faso ait une “démocratie civilisée“. Pour lui donc, opposition comme majorité, chacun joue son rôle dans un seul but : la construction du Burkina Faso. Par le même regard critique, le président du «parti du Lion» a décoché des flèches contre ses adversaires politiques. Dans cette lancée, il a « démonté » la gestion du parti au pouvoir avant de démontrer que l’UPC est l’alternative « réelle et idéale » pour le peuple burkinabè, à travers le vrai changement attendu. La réconciliation nationale, la sécurité, le vote des Burkinabè de l’étranger, rien n’a été occulté par le président de l’UPC, Zéphirin Diabré. Sur ce dernier point, il a promis de se battre corps et âme pour que le vote des Burkinabè de la diaspora soit une réalité. Mieux, qu’il n’y ait pas de restriction comme tente de le faire le pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré. Pour lui, le MPP a peur du vote des Burkinabè de l’extérieur, notamment ceux de la Côte d’Ivoire.  « Sous prétexte de moderniser notre système d’enrôlement, ce pouvoir est en train de mettre en place un système de fraude électronique. Il veut ramener le fichier électoral dans les ordinateurs de l’Office national d’identification (ONI), placé sous le contrôle du ministère de la Sécurité, dont le DG est nommé en Conseil des ministres, et où ne siège aucun commissaire de l’opposition», a expliqué Zéphirin Diabré.  Il s’est également engagé à mener des actions allant dans le sens de la réconciliation nationale.  « La question de la réconciliation nationale n’intéresse pas ceux qui sont au pouvoir ou du moins ces derniers ne maîtrisent pas le schéma à suivre, mais nous pensons que cette question doit être traitée, car cela peut empêcher de travailler. L’opposition va s’assumer en proposant quelque chose, vu que le gouvernement du MPP n’a pas de programme en la matière. C’est une commission mise en place présidée par le président Jean Hubert Bazié et Alain Zoubga, parce qu’il n’y a pas de bagarre sans fin, car nous sommes tous Burkinabè, donc il faut prôner la réconciliation et faire valoir la justice », a-t-il confié.  A noter que les initiateurs du groupe parlementaire Union pour le progrès et le changement/ renouveau démocratique (UPC/ RD) n’ont pas pris part au 2e congrès.   Avant la motion de condamnation de leur action, à la cérémonie de clôture, le président du parti, Zéphirin Diabré, a vigoureusement condamné leur acte.  «Récemment, certains des nôtres, instrumentalisés par des puissances occultes, ont choisi de vendre leur mandat à nos adversaires, en espérant faire carrière dans un gouvernement qu’ils n’ont pas contribué à installer.  La trahison est hélas devenue une manière de dire bonjour en politique. Celle que nous avons connue, qui est semblable à celle que beaucoup de partis ici présents ont connue, nous l’avons vécue avec un mélange subtil de calme froideur, de déception contenue, et de détermination renforcée», a-t-il relevé. Cependant, a rassuré M. Diabré, l’UPC «a pardonné!». Le président de l’UPC a alors saisi l’occasion pour «féliciter et honorer tous ceux qui, au sein (du parti), ont préféré la fidélité à la félonie, l’honneur au déshonneur, et la constance au vagabondage politique. Notre maison commune reste ouverte et tous ceux qui en font partie sont toujours les bienvenus », a-t-il conclu.

 

 Issa SIGUIRE et Valérie TIANHOUN

 

 

Amadou Diemdioda Dicko : « Au lieu de rester tête de rat,  j’ai choisi d’être queue de  lion »

 

 « J’ai démissionné depuis le 20 juillet 2018 et à partir du 21 juillet, j’ai demandé à intégrer l’UPC. L’UBN est un parti qui a voulu décoller, mais comme toute vie, on peut naître et mourir le même jour.  Cela dépend des circonstances.  Le  président a démissionné depuis 2015, vous connaissez son histoire. Le secrétaire a également   démissionné la même année, mais nous   sommes venus dans une situation particulière. Je suis le président de la Convention des forces démocratiques du Burkina (CFD/B), qui a donc pris part aux différentes élections depuis  les années 2000 jusqu’en 2012. Après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, je ne me sentais plus capable de diriger un parti politique. Il fallait me faire remplacer pour faire peau neuve parce qu’après 20 ans de présidence d’un parti, vaut mieux aller ailleurs.  C’est ce qui nous a amené à adhérer à la création de  l’Union pour un Burkina Nouveau (UBN), avec le colonel Yacouba  Ouédraogo.  Malheureusement, à un moment donné, lui aussi, il devait faire un choix, soit retourner à l’armée, soit démissionner pour être président d’un parti.  Il a choisi de rester dans l’armée et c’est tout à fait normal.  Après 2015,  le parti  n’a pas pu résister à certains chocs. Néanmoins, la partie  qui est représentée par le CFD/B, dans le Sahel, a fait le plein. Avant l’insurrection, nous avions trois communes et un député. Nous avons eu la même chose à l’issue des élections de 2015. Néanmoins, il faut être réaliste et aller vers les grands ensembles. C’est inutile de vivre dans les petits partis politiques.  C’est la raison pour laquelle depuis 2002, nous nous battons pour créer de grands ensembles.  La CFD/B était une coalition de 5 partis qui ont démissionné par la suite et nous avons tenté de continuer, mais nous n’avons jamais réussi à avoir tous les partis politiques. Comme les gens ne viennent pas, il faut aller vers d’autres partis politiques ; c’est ce qui nous a amené à adhérer à l’UPC décisivement. Nous étions allés en fusion avec l’Union pour un  Burkina nouveau pour voir si ça pouvait marcher.  Quand vous perdez le président du parti, vous perdez l’âme du parti et seul, je ne peux pas ressusciter le parti.  La partie qui me revient, qui m’écoute, m’a demandé de fusionner avec un autre parti, à savoir l’UPC.  J’ai toujours condamné  ce qu’on appelle les transhumances politiques.  La transhumance  est un mode de production chez les éleveurs, un mode noble. Je suis un fils de nomade. En disant les transhumants politiques, ça dévalorise la transhumance qui nous permet de produire du lait, de la viande. C’est pourquoi moi je parle de papillonnage politique, qui consiste à voler d’arbre en arbre ou de fleur en fleur. Je suis contre cela mais je suis pour des alliances solides, des fusions pour renforcer un parti afin de pouvoir couvrir le territoire national et non rester la tête d’un rat au lieu d’être  la queue d’un lion. Au lieu de rester tête de rat,  j’ai choisi  d’être queue de  lion. Je pense qu’avec cela, on peut bondir, aller plus loin. »

 

 


No Comments

Leave A Comment