HomeBannière34E ANNIVERSAIRE DE LA RDP : Le FFS en appelle à une « introspection »

34E ANNIVERSAIRE DE LA RDP : Le FFS en appelle à une « introspection »


Ceci est une déclaration du Front des forces sociales (FFS) à l’occasion du 34e anniversaire de la Révolution démocratique et populaire (RDP) sous la conduite du Conseil national de la révolution avec à sa tête Thomas Sankara. Le parti en appelle à une introspection. Lisez plutôt !

 

Ce jour 4 août 2017 nous donne une fois de plus l’occasion de nous souvenir de la date historique du 4 août 1983. En effet, le 4 août 2017 marque le 34e anniversaire de l’avènement de la Révolution démocratique et populaire (RDP) au Burkina Faso, sous la conduite du Conseil national de la révolution (CNR) avec à sa tête le Camarade Thomas Sankara.

Ce même jour, le Président Sankara appelait le peuple entier de la Haute Volta de naguère, à se mobiliser massivement pour soutenir la Révolution naissante. L’appel, lancé par un homme profondément patriote et intègre, déjà très populaire et charismatique, fut reçu avec enthousiasme par le peuple qui s’organisa dès lors autour des objectifs majeurs de la Révolution, à savoir :

– organiser la lutte contre les classes conservatrices modernes ;

– lutter contre les survivances patriarcales et toutes les formes de domination ;

– rompre la dépendance économique, financière et culturelle ;

– réaliser l’autosuffisance alimentaire ;

– mettre l’éducation, la santé, le logement et l’emploi à la portée de tous ;

– revaloriser nos richesses nationales.

En seulement quatre (4) années de révolution, le Président Thomas Sankara qui s’est affirmé dans l’extraordinaire personnalité comme un homme d’action incomparable, tout en étant un homme d’une pensée profonde et d’une intelligence visionnaire a su et pu, avec notre peuple, dans la ferveur de la mobilisation populaire, réaliser de grandes œuvres, notamment sur les plans économique et social. Point n’est besoin ici de faire un listing exhaustif des réalisations concrètes qui étaient palpables et dont du reste les retombées sont toujours visibles. Des retenues d’eau aux postes de santé primaire, en passant par les nombreuses écoles et autre bataille du rail, l’on peut avec certitude affirmer que le peuple burkinabè a su prendre en main son propre destin. La moralisation de la vie publique, grâce à une lutte sincère et efficace contre la corruption, les vols et les détournements, avec un auto-ajustement conséquent au plan économique, permirent au Burkina révolutionnaire de donner un bel exemple de bonne gouvernance à la communauté internationale, forçant ainsi l’admiration des institutions de Breton Wood. Si l’on ajoute à cela les grands efforts consentis pour l’éveil des consciences et la prise en main de soi, il est évident que la tâche fut porteuse.

Hélas! Il y eut le 15 octobre 1987 et un certain fameux Front « populaire », avec l’instauration d’un pouvoir vampirique instrumentalisé par l’impérialisme et ses valets locaux.

Puis les portes de la misère, de la pauvreté et de la terreur s’ouvrirent pour notre vaillant peuple…

C’est donc un 4 août que nous commémorons sans Thomas depuis 30 ans. Trente ans de longues et pénibles années de lutte des amis et camarades de Sankara, de contradictions profondes et d’une crise de confiance que le peuple s’est résolu à mettre fin à un ordre politique, économique et social décadent, établi par le régime de Blaise Compaoré.

La Transition que d’aucuns ont considérée comme une révolution confisquée ou une révolution inachevée, a hérité du sacrifice du peuple. De même que le Renouveau qui se déroule présentement, a hérité du sacrifice du peuple !

De l’analyse de la situation nationale actuelle, on peut noter que le Burkina est en proie à une campagne d’opinion sans égale, mettant en scène des analystes, des observateurs, des partisans et des contempteurs de tous bords.

 Au regard de la profondeur des débats, nous sommes interpellés en tant que fervents défenseurs des idéaux de Sankara à plus d’un titre sur les attentes persistantes des populations, sur notre capacité organisationnelle, politique et idéologique à y faire face et sur notre devenir à court, moyen et long termes.

Au plan sous régional, les parlementaires de la CEDEAO ont récemment proposé la limitation du nombre de naissances à trois enfants par femme ! Ainsi, cela s’apparente à un aveu d’incapacité à relever le défi du développement, car le problème ne saurait être le nombre de naissances dans une Afrique sous peuplée. Nous osons croire que nos élus ne se sont pas fait le relais du Président Macron !

Nous les invitons plutôt à s’atteler à la création de la richesse qui devrait conduire à l’épanouissement des populations au lieu de chercher des raccourcis contre quelques hypothétiques subsides (les aides au développement… ).

Au plan international, nous ne saurons passer sous silence les positions du Président Donald Trump sur le climat. Etant un des gros pollueurs de la planète, les Etats-Unis doivent garder à l’esprit que l’Afrique a déjà payé un lourd tribut : l’esclavage, le colonialisme, le néocolonialisme, etc.

La préservation de l’environnement ne saurait être négociable car c’est l’héritage que nous allons laisser aux générations à venir.

 

Peuple du Burkina Faso,

 

Camarades militantes et militants,

 

Le 4 août doit nous permettre de faire une introspection et de réfléchir politiquement, de réfléchir tout court !

Nous commémorons cette année le 4 août 2017 avec l’ensemble des révolutionnaires, des démocrates et patriotes, ainsi que les progressistes d’ici et d’ailleurs sous le signe de vibrants hommages, de devoir de gratitude et du refus de l’oubli.

Il est difficile de parler du Burkina sans marquer une attention à la vie exemplaire et à l’œuvre de Thomas Sankara, figure historique et emblématique qui aura pesé sur le destin de notre pays et sur celui d’autres nations. Treize jours avant le coup d’Etat au cours duquel il devrait être assassiné, il définissait le sens de son action en ces termes : « Notre révolution n’aura de valeur que si, en regardant derrière nous, à nos côtés et devant nous, nous pouvons dire que les Burkinabè sont, grâce à elle, un peu plus heureux. Parce qu’ils ont de l’eau saine à boire, parce qu’ils ont une alimentation abondante, suffisante, parce qu’ils ont une santé resplendissante, parce qu’ils ont l’éducation, parce qu’ils ont des logements décents, parce qu’ils ont l’occasion de jouir de plus de liberté, de plus de démocratie, de plus de dignité. (…) La Révolution, c’est le bonheur. Sans le bonheur, nous ne pouvons pas parler de succès ».

Nous demeurons convaincus que des hommes comme lui sont capables, par la force de leur exemple, d’aider à ce surgissement des hommes comme lui. « Tuez Sankara, des milliers de Sankara naîtront », avait-il lui-même prédit. De cela, nous pouvons affirmer que, unis, mobilisés et déterminés, nous devons et nous pourrons faire triompher les nobles idéaux pour lesquels Thomas Sankara a dédié son existence.

Pour nous, militants et responsables du Front des forces sociales (FFS), nous devons jouer notre partition à fond, par une implication réelle et profonde dans les combats à venir pour la démocratie, la défense des idéaux de la révolution d’août 83. Ainsi, nous devons :

– commémorer avec engagement et solennité les grandes dates marquant la vie et les œuvres du camarade Thomas Sankara et en lui rendant les hommages mérités ;

– concourir à la manifestation de la vérité pour une justice pour Sankara ;

– créer et promouvoir une dynamique « sankariste » conforme à son modèle d’engagement politique et

idéologique et à ses qualités morales et éthiques ;

– constituer une plateforme et un cadre unitaire d’éveil des consciences et de combat libérateur ;

– œuvrer à l’instauration d’un contrôle populaire de l’action gouvernementale ;

– promouvoir des cadres de débats démocratiques et l’esprit de camaraderie.

Pour terminer, nous ne devons pas oublier que la victoire appartient à ceux qui luttent, et que « là où s’abat le découragement, s’élève la victoire des persévérants », comme nous l’a si bien enseigné le Président Thomas Sankara dont la commémoration du 30e anniversaire de l’assassinat le 15 octobre prochain, devra être un autre moment de ressourcement pour tous.

 

Quand le peuple se met debout, l’impérialisme et ses valets locaux tremblent !

 

Gloire éternelle aux peuples en lutte !

 

Bonne fête du 4 Août à toutes et à tous !

 

La patrie ou la mort, nous vaincrons !

 

F.F.S, Parti de l’Avenir !

 

Ouagadougou, le 4 août 2017

 

Le président National

 

Nebnoma Edouard ZABRE

Chevalier de l’Ordre national


No Comments

Leave A Comment