HomeA la une58E SESSION DU BPN DU CDP : Bientôt un congrès extraordinaire pour réorganiser le parti

58E SESSION DU BPN DU CDP : Bientôt un congrès extraordinaire pour réorganiser le parti


Le Bureau politique national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a organisé, le 27 août 2016, à son siège à Ouagadougou, sa 58e session ordinaire. L’ordre du jour a porté sur 3 points essentiels : l’analyse de la situation politique nationale, de la situation nationale et les divers.

Ils avaient prévu de se rencontrer le 27 août dernier pour tenir leur 58e session ordinaire et ils l’ont fait malgré le mauvais temps qui a prévalu ce jour, de 7h à 10h. Eux, ce sont les membres du Bureau politique national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Et, s’ils ont tenu à organiser cette rencontre, c’était, entre autres, pour poser les bases de l’organisation d’un congrès extraordinaire dans l’objectif de réorganiser le parti. « Cette session se veut celle qui puisse permettre au parti de faire le point sur la vie du parti et de tirer la conséquence de la nécessité de convoquer un congrès extraordinaire dans le sens de procéder à un renforcement des structures du parti, de les redynamiser et de lui permettre d’engager les batailles futures avec sérénité et efficacité », a souligné le président par intérim du parti, Achille Tapsoba. Selon lui, le parti, lors des dernières consultations électorales, en dépit des difficultés, s’est comporté de manière honorable et a obtenu 2 125 conseillers municipaux, 18 maires de communes et la présidence d’un Conseil régional.  « Nous estimons donc que nous sommes toujours à mesure de travailler à relever le défi qui se présente à nous aussi bien sur le plan électoral que sur le plan de la participation à l’animation de la vie politique nationale », a-t-il indiqué. Mais, pour le président intérimaire du CDP, il reste fort à faire en matière de dialogue politique, pour la réconciliation nationale et pour renforcer le tissu social dangereusement mis à rude épreuve par certaines actions du parti au pouvoir. Selon lui, il s’agit notamment des déplorables confrontations qui ont eu lieu lors des dernières élections et qui se sont soldées par des violences inouïes. « Ce sont des alertes qui ont été données et qui interpellent le gouvernement non seulement pour beaucoup plus de fermeté, mais aussi pour beaucoup plus de lucidité dans la manière de conduire les actions nationales », a estimé Achille Tapsoba. Et ce n’est pas tout. Pour lui, la situation nationale se présente aussi de manière préoccupante, dans la mesure où le pouvoir actuel, malgré les efforts déployés, reste marqué par beaucoup d’amateurisme, de tâtonnements et d’hésitations.

« Pourquoi une Justice comme celle du Burkina Faso continue-t-elle de fonctionner sur la base des ordres ? »

 En outre, le parti dit constater un bafouement des principes républicains tels que la séparation des pouvoirs, l’effritement des acquis économiques, la gestion confuse de la question des Koglwéogo. « Il faut noter également que sur le plan de la Justice, malgré les mises en liberté provisoire de certains camarades, il reste encore la question de fond au  niveau du monde judiciaire », a ajouté Achille Tapsoba, avant de se poser les questions suivantes : « Pourquoi une Justice comme celle du Burkina Faso fonctionne-t-elle sur la base de l’arbitraire ? » ; « Pourquoi une Justice comme celle du Burkina Faso continue-t-elle de fonctionner sur la base des ordres ? ». Malgré les efforts notables de la part de certains magistrats, a-t-il poursuivi, il reste des actions fortement marquées par l’arbitraire et la justice à plusieurs vitesses. Il y a lieu, pour lui, non seulement de régler cette question, mais également de se pencher sur la question des actions économiques qui sont, pour la plupart, bloquées. « Si rien n’est fait de façon énergique, il faut craindre que les jours à venir nous plongent davantage dans un marasme économique jamais vu », s’est inquiété Achille Tapsoba. Le CDP, pour sa part, inscrit dans la dynamique d’une critique constructive, jouera son rôle, foi de son président intérimaire. « Tous les patriotes que nous sommes sont interpellés. Non seulement il est normal de situer la responsabilité au niveau des premiers dirigeants de ce pays, mais il est également normal que chacun de nous, en tant que Burkinabè, assume sa responsabilité dans cette affaire. En tant qu’opposition responsable, nous serons toujours en train de nous organiser pour apporter notre part contributive au relèvement de cette situation », a-t-il conclu.

Adama SIGUE

ENCADRE

ACHILLE TAPSOBA, PRESIDENT INTERIMAIRE DU CDP

« Notre parti n’est pas dirigé à partir d’Abidjan »

Lors de la 58e session ordinaire du Bureau politique national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le président intérimaire du parti, Achille Tapsoba, s’est également prononcé sur leur voyage en Côte d’Ivoire pour rencontrer Blaise Compaoré.

« C’est une visite de courtoisie que nous avons rendue à l’ancien président Blaise Compaoré. Il s’agissait pour nous, de donner les informations pour lui permettre de suivre l’évolution de son parti. Ce qui est tout à fait normal parce qu’il est le fondateur du CDP. Nous gardons ce lien ombilical entre le parti et son fondateur et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour assurer autant que faire se peut, l’évolution significative du CDP. Le parti s’engage dans un congrès extraordinaire pour une réorganisation. Il était normal que le fondateur ne soit pas en reste. C’est dans ce sens que des informations lui ont été portées. Il faut également préciser que notre parti n’est pas dirigé à partir d’Abidjan, comme certains tentent de le faire croire. Nous avons des organes dirigeants qui fonctionnent et qui prennent des décisions. La décision du congrès extraordinaire ne vient pas de là-bas. Elle a été prise par une session du bureau politique national tenue le 24 octobre 2015. C’est pour dire que nous continuons à nous assumer tout en gardant le lien ombilical avec l’ancien président Blaise Compaoré. Il est très important de souligner que notre parti continuera de se battre pour que tous ceux qui sont victimes de la justice arbitraire puissent retrouver la liberté et la dignité. Et que tous ceux qui sont embastillés depuis longtemps, puissent être remis en liberté et que ceux qui sont exilés pour des raisons politiques, puissent retourner au pays et que du point de vue global, la réconciliation des fils et filles de ce pays, puisse être effective pour permettre à notre peuple de continuer son combat pour la libération de notre pays des difficultés économiques et sociales. »

Propos recueillis par A.S


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