HomeA la une61E SESSION ORDINAIRE DU BPN DU CDP : Eddie Komboïgo reprend les rênes du parti

61E SESSION ORDINAIRE DU BPN DU CDP : Eddie Komboïgo reprend les rênes du parti


 

 La 61e session ordinaire de l’ex-parti  au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), s’est ouverte le 25 février 2018 à Ouagadougou. L’examen du rapport du bureau exécutif national par le bureau politique et la convocation  de la 7e session ordinaire du parti, ont principalement constitué le menu de la rencontre.

 

Une grande mobilisation, une foule des grands meetings ! C’est en quelque sorte ce qu’on pouvait observer à l’ouverture des travaux de la 61e session ordinaire du Bureau politique national (BPN) du CDP, dans la matinée du 25 février 2018, dans la salle de rencontre du Conseil burkinabè des chargeurs. Tous, à l’unisson, ont chanté l’hymne de la victoire, avant que le premier vice-président, président par intérim du parti, ne prenne la parole pour son allocution. Que ceux qui pensent que le parti de la daba et de l’épi est mort, se ravisent. Le CDP est bien debout et pourrait se remettre de sa récente crise de leadership et de son passé douloureux post-insurrectionnel. Salut chaleureux, fraternel et militant du premier responsable du parti, son fondateur, à l’assistance pour commencer. Blaise Compaoré dont la seule évocation du nom a suscité des applaudissements nourris dans la salle ! Achille Tapsoba n’a pas perdu de temps pour aborder le sujet qui est au cœur de la session : « Depuis un certain temps, des échanges fort nourris, souvent empreints de passion et d’engagement, se mènent au sujet de la présidence du parti dont j’assume l’intérim en tant que 1er vice-président. Des débats qui, loin d’être l’annonce de l’apocalypse du CDP, témoignent, en réalité, de la vitalité  de notre parti et de l’exercice de la démocratie au sein du parti ». Achille Tapsoba s’est voulu rassurant, en effet, puisque, a-t-il dit haut et fort, « le CDP restera un parti fort et rompu à toute épreuve, n’en déplaise aux oiseaux de mauvais augure ».  L’épreuve à laquelle le parti fait face, doit être, à l’instar des précédentes, selon lui, l’occasion pour  ses militants de s’entendre mieux, de s’unir plus solidement et de se renforcer davantage pour les combats à venir.  Une question qui doit avoir un dénouement statutaire et au sein des instances du parti, à l’entendre, pour, à son avis, résoudre le problème de la direction et de la gouvernance du parti. De la 61e session du BPN, sortiront les conclusions qui permettront au parti de continuer dans la sérénité, le travail d’animation de la vie politique nationale et la préparation du procès (celui du putsch manqué de 2015) qui concerne beaucoup de ses camarades, notamment les tout-premiers responsables du parti, à l’entendre. Saura-t-on le nom du président du parti à la fin des travaux ? « Ce n’est pas une élection », a dit en réponse Achille Tapsoba pour qui « il s’agit de rétablir dans les formes  statutaires, la présidence du parti ». A cet effet, le Bureau exécutif national (BEN) qui s’est déjà réuni, a adressé un rapport au BPN, dans lequel rapport le BEN propose la fin de l’intérim à la tête du parti, pour que le président en exercice reprenne ses fonctions, dans le respect des statuts et règlements du parti. Et ce président, c’est bien Eddie Komboïgo qui a été réhabilité en fin de soirée, au moment où les travaux prenaient fin. Comme Achille Tapsoba le confiait à l’ouverture des travaux, le Bureau politique national devait examiner les propositions du bureau exécutif national, donner son accord pour que le parti avance. Au moment où nous mettions sous presse cette édition, c’est le nom de Eddie Komboïgo qui nous a été communiqué comme président du CDP. Une réhabilitation, en quelque sorte pour l’homme qui n’aura pas pu exercer son mandat comme il se devait, en raison de ses démêlés judiciaires en lien avec le putsch manqué.

Une justice à géométrie variable dénoncée par le CDP

« Le président  Komboïgo n’a jamais été déchu de ses fonctions de président du parti », a laissé entendre le président par intérim du parti, Achille Tapsoba, pour qui l’intérim s’est imposé par la situation du président. Une situation réglée aujourd’hui, qui permet à l’homme de reprendre l’exercice de ses fonctions, a-t-il soutenu. Un mandat de 3 ans qu’il devra exercer. Le CDP n’avait aucun problème en réalité, de l’avis de Achille Tapsoba, pour qui les débats étaient posés sous de « vraies fausses bases ou de fausses vraies bases », selon ses mots.  Le président déchu, Blaise Compaoré, a adressé une correspondance au BPN dont le contenu qui n’a pas été révélé à la presse, devra être pris en compte, selon Achille Tapsoba. Blaise Compaoré suit la vie du parti de près, à l’entendre, et de temps en temps, il appelle ses camarades de parti pour s’informer et donner des orientations. Le CDP continuera son travail d’occupation de la scène politique, dans l’unité et la cohésion,  selon Achille Tapsoba qui a donné rendez-vous en 2020, pour les élections. A la veille du procès du putsch manqué, le CDP n’a pas manqué de dénoncer, par la voix de son président par intérim, « une volonté manifeste du parti au pouvoir (le MPP) d’imposer sa volonté aux juges », des « manœuvres sordides à imposer une justice à géométrie variable dont la finalité est d’écarter dès maintenant de potentiels adversaires et de s’offrir du même coup un boulevard pour les différents scrutins de 2020 ».

 

Lonsani SANOGO

 


No Comments

Leave A Comment