HomeA la une69e SESSION DE L’ONU :« La vision du Burkina sur les grandes questions qui assaillent l’humanité expliquée »

69e SESSION DE L’ONU :« La vision du Burkina sur les grandes questions qui assaillent l’humanité expliquée »


Le débat général de la 69e session de l’Assemblée générale de l’ONU s’est ouvert le 24 septembre 2014 à New York. Cette session est placée sous le thème “Réaliser et mettre en œuvre un programme transformateur de développement pour l’après 2015”. La délégation burkinabè y est conduite par le Ministre d’Etat, Ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale, SEM Djibrill Bassolé. A la tribune de cette rencontre mondiale, il exprimera, ce lundi 29 septembre 2014, la vision du Burkina Faso sur les grandes questions qui assaillent l’humanité.

 

Le chef de la diplomatie burkinabè a mis à profit son séjour pour échanger avec plusieurs personnalités parmi lesquelles le Secrétaire général de l’ONU SEM Ban Ki-moon et le Secrétaire général de l’OCI, SEM Iyad Bin Amin Madani.

Djibrill Bassolé dévoile ci-dessous les grandes lignes du message qu’il délivrera au nom du Burkina Faso. Il a également fait le point de ses audiences avec les deux personnalités ci-dessus citées.

« C’est maintenant une tradition pour le Burkina Faso de prendre part à cette grande rencontre universelle du donner et du recevoir. Une rencontre au cours de laquelle, en général, les dirigeants du monde font une évaluation de l’état du monde et envisagent des perspectives pour l’avenir, pour un monde plus solidaire, plus apaisé et plus développé. Dans ce contexte particulier de crises que connait notre sous-région du Sahel qui est frappée en plus par l’épidémie à virus Ebola, le Burkina Faso est venu partager avec la Communauté internationale ses préoccupations et la nécessité pour l’ensemble des Etats africains, en particulier ceux de la sous-région ouest-africaine, de rester solidaires avec les pays qui sont affectés. Comme on l’a indiqué, on peut mettre un individu affecté en quarantaine mais on ne saurait mettre un pays ou une région en quarantaine. Nous devons tout faire pour prendre des mesures préventives, mais aussi protéger le personnel soignant pour qu’il puisse être au contact des zones affectées et, que le fléau soit éradiqué à la base de manière à ce que la libre circulation des personnes et des biens et tout le processus d’intégration ne soient pas compromis. Il y a eu beaucoup de conférences sur la question et il y a aujourd’hui une grande mobilisation de la communauté internationale pour aider l’Afrique de l’Ouest en particulier les pays affectés à pouvoir éradiquer le fléau.

Nous avons aussi les crises récurrentes. Nous avons le Mali et l’ensemble de la bande sahélo saharienne, le conflit au Nigéria perpétré par Boko Haram. Le message du Burkina sera aussi un message de solidarité avec les pays en difficulté mais aussi un message pour que l’ensemble des communautés vivant dans notre espace puissent faire montre de solidarité et, qu’ensemble nous envisagions les mesures préventives qui nous mettent à l’abri de ces fléaux qui commencent à se durcir par le développement du terrorisme et de la criminalité organisée. Il est clair que la pauvreté et la précarité des conditions de vie restent aujourd’hui le terreau favorable à l’émergence de ces tensions. Alors se pose le problème de comment favoriser le développement social, économique, le plein emploi des jeunes afin que les mouvements armées et les terroristes ne puissent pas recruter dans ces zones-là.

Nous sommes membre du Conseil des droits de l’Homme et, à ce titre, le Burkina Faso a pris le leadership d’une résolution qui, fort heureusement, a été adoptée le jeudi 25 septembre à Genève concernant les mutilations génitales féminines. Nous allons à cette occasion remercier la communauté internationale et l’ensemble de nos partenaires qui nous ont aidés à faire adopter cette résolution, mais aussi à veiller à sa mise en œuvre performante dans le sens de la protection des droits de la jeune fille et de la femme.

La question des OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement) sera également discutée et vous savez bien que cette 69e session va faire l’état des lieux et va préparer un programme plus robuste et plus ambitieux qui va être adopté à la 70e session. Le Burkina Faso fera part de son expérience en matière de développement. Nous avons notre Stratégie nationale de Développement qui combine la bonne gouvernance, la formation des jeunes, l’éducation, la santé et, je pense qu’aujourd’hui l’expérience du Burkina Faso pourrait servir d’exemple, qui pourrait être capitalisé par l’ensemble de la Communauté internationale comme faisant partie des modèles de développement.

Entretiens avec les Secrétaires généraux de l’ONU et de l’OCI

Le Secrétaire général des Nations unies, à qui j’ai transmis les salutations du Président du Faso, s’est montré préoccupé quant au processus électoral de l’année prochaine. Je l’ai rassuré sur le fait qu’au Burkina Faso, le dialogue est de mise et que le débat politique se déroule dans un environnement apaisé, ce débat politique est de nature républicain. L’essentiel étant que les acteurs de la classe politique et de la société civile puissent échanger leurs points de vue, régler leurs divergences de la manière la plus pacifique et la plus républicaine. J’ai donné ces assurances, au nom du Président du Faso, au Secrétaire général de l’ONU et, fort heureusement, le Président lui-même a entrepris une série de concertations avec aussi bien les partis de la majorité présidentielle que des partis d’opposition et il est heureux de constater que le débat de ce point de vue est bien engagé. Le Secrétaire général des Nations unies a pris acte et nous a encouragés à tout mettre en œuvre pour faire prévaloir le dialogue et la concertation.

En ma qualité d’envoyé spécial de l’OCI (Organisation de la coopération islamique) pour le Mali et le Sahel, j’ai rencontré le Secrétaire général pour lui faire part du plan d’actions que j’ai la charge d’élaborer, le plan d’actions de l’OCI pour le Sahel. Un plan d’actions qui combine le dialogue, la concertation, la sécurité et le développement social et économique. L’OCI fait déjà beaucoup pour l’ensemble de nos pays sahéliens qui sont membres de cette organisation. Il s’agit maintenant pour nous de tout mettre en œuvre pour que cette stratégie soit la plus cohérente possible, la plus efficace possible et qu’elle soit parfaitement intégrée dans la grande Stratégie des Nations unies pour le Sahel.

Aujourd’hui, les problèmes qui assaillent l’humanité peuvent nous donner quelques raisons d’être pessimistes quant à l’avenir du monde. Il est important donc qu’à tous les niveaux nous soyons ouverts et que nous puissions rechercher la solution des problèmes à travers le dialogue et la concertation. Aucun groupe ne doit se sentir marginalisé ou exclu. L’extrémisme violent aujourd’hui est en passe de devenir le premier facteur de menace à la paix et à la stabilité. Je crois personnellement beaucoup au multilatéralisme et je pense que le Burkina Faso, avec son expérience dans les médiations réussies, peut apporter une contribution significative à la résolution des grandes questions qui affligent notre planète ».

Yolande Kalwoulé

DCPM MAECR

 


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