HomeA la uneABDOUL RASMANE SANA, PRESIDENT DE LA COMMUNAUTE MUSULMANE

ABDOUL RASMANE SANA, PRESIDENT DE LA COMMUNAUTE MUSULMANE


Il est très sollicité par ces temps qui courent, entre réunions pour solutionner la crise qui prévaut actuellement au sein de la communauté musulmane, mais nous avons pu l’avoir afin d’en discuter avec lui. Une crise qui n’a toujours pas trouvé une solution qui satisfasse toutes les parties.  Lui, c’est Abdoul Rasmané Sana, président de la CMBF. C’était le mercredi 2 septembre 2020 à son domicile.

 

«  Le Pays » : Les vendredi et dimanche derniers, il y a eu des évènements qui se sont déroulés à la grande mosquée. Quel et le sentiment qui vous anime après ces jours qui ont été tumultueux ?

 

Abdoul Rasmane Sana : Les évènements qui se sont déroulés vendredi et dimanche derniers, nous ont beaucoup surpris. Car, j’ai été informé par l’imam  Adama Zougrana que le grand imam a souhaité venir à la prière du vendredi avec un imam pour officier la prière. Celui-ci lui a demandé s’il a informé les gestionnaires de la mosquée ainsi que  le président Sana. Un acte qu’Imam Sana Aboubacar n’a pas posé. Et Adama Zougrana de lui expliquer le bien-fondé d’informer  le président de la CMBF à cause de la situation de crise que nous traversons, pour  éviter toute surprise. Imam Sana a donc insisté qu’il viendra à la mosquée mais a demandé à me voir. Je suis allé chez lui. Arrivé, on m’a fait savoir que je ne peux pas le voir, car il vient de prendre des médicaments. J’ai dit que cela n’est pas une bonne chose. Parce que c’est lui-même qui a demandé à me voir. Depuis plus de deux ans, lui et moi, on n’a pas pu se voir. Certains viennent le voir et moi je n’arrive pas à le faire. J’ai donc dit que s’il y a un souci, qu’on me l’explique. A l’heure de la prière de vendredi, je n’ai pas vu entrer imam Sana dans la mosquée,  jusqu’à ce qu’il sorte. Pour preuve, c’est à travers les vidéos que j’ai vu le départ de son véhicule. Quelle que soit la situation, je suis celui qui allait le chercher pour venir à la grande mosquée. Ceux-là qui l’ont accompagné, ne sont même pas allés le voir quand il était hospitalisé durant plus de 3 mois, ici, à Ouagadougou. Comme aujourd’hui, ils ont besoin de lui, ils sont à ses côtés. On ne peut donc pas savoir ce qui se passe dans ce pays si ce n’est que Dieu. Et comme je n’ai pas pu voir l’imam Sana, je ne peux rien dire le concernant. Pour les évènements de dimanche dernier, il avait été dit que c’est mon domicile qu’ils viendraient incendier. J’ai donc appelé le ministre de l’Administration territoriale ainsi que la sécurité qui se trouve à la grande mosquée. Ils ont donc profité de l’absence des gens, à part le vigile, pour commettre cet acte. Des gens ont vandalisé nos installations. La solution, c’est d’abord de les arrêter et ensuite, on verra. Mais  les forces de l’ordre ne l’ont pas fait. Je me dis que les choses ne sont pas claires.

 

Est-ce qu’aujourd’hui il y a une inimitié entre vous et Imam Aboubacar  Sana?

 

A moins qu’Imam Sana le dise. En tout cas, moi, je n’en vois pas. Je n’ai aucune inimitié envers lui. Si je peux accompagner quelqu’un pour aller se faire soigner et ensuite m’occuper de sa famille en fonction de mes moyens jusqu’à ce qu’il revienne, comment pourrait-il y avoir une inimitié  entre  cette personne et moi ? Surtout que je n’ai pas encore discuté avec lui.

 

Qu’est-ce qui explique votre absence lors de  la visite de Iman Sana au Mogho?

 

Je n’ai pas été informé. Ce jour-là, on avait une rencontre avec  le groupe  de Mahamoudou Bandé, en présence du ministre de l’Administration territoriale, Siméon Sawadogo. Nous, nous sommes allés le voir ainsi que les représentants de la FAIB. Mais l’autre camp n’y a pas mis les pieds. On a discuté de la crise à la CMBF. Je ne peux donc pas être partout à la fois. C’est moi plutôt qui devrais dire à Mahamoudou Bandé de venir m’accompagner avec l’imam Sana chez le Mogho, et non le contraire.

 

Vous avez certes eu beaucoup de rencontres avec le ministre de l’Administration territoriale. Aujourd’hui, qu’est-ce qui peut être la solution à cette crise ?

 

La solution, c’est la tenue d’un congrès. Si le congrès se tient, il n’y aura plus de crise. Il n’y aura plus de palabre. S’il avait été organisé, il n’y aurait pas eu cette crise. Quand un mandat finit, il faut trouver un nouveau responsable, c’est tout. Celui qui n’a pas été désigné, devra faire preuve de patience et d’endurance. Et ce n’est pas moi qui le dit, ce sont nos statuts qui le disent. Si on choisit quelqu’un à ce congrès, la palabre est finie. Ce congrès permettra à mon équipe de faire son bilan des 5 ans de gestion de la CMBF. Nous leur remettrons les papiers. Ainsi, nous reviendrons à la mosquée comme de simples fidèles. Par conséquent, personne ne nous demandera des comptes. Pour avoir géré une structure, c’est une obligation de leur faire un bilan. Ce n’est pas ma personne, ce sont des Burkinabè qui nous ont confié cette tâche. Alors, nous devrons leur rendre compte de notre gestion.

 

« Ce qui n’est pas faisable, il ne faut même pas le souhaiter »

 

Il y a des gens qui proposent que le grand Imam soit  le président provisoire en attendant la tenue du congrès.

 

Les gens racontent des choses qui sont impossibles. Pour quelle raison le grand imam devrait-il être président provisoire ? Avec sa santé fragile, vous lui faites une telle proposition qui n’est rien d’autre que la recherche du désordre. Ils ne  veulent surtout pas arranger les choses. En quoi une transition serait-elle mieux que la tenue du congrès ? Le mandat est fini. En un seul jour, on tient le congrès et c’est fini. Et on entendra plus parler de cette affaire. Nous allons faire une transition pour quoi ?

 

D’aucuns estiment que si c’est vous qu’ils ne veulent pas, pourquoi ne pas céder ?

 

Comment voulez-vous qu’on s’en aille comme ça ? Si on laissait les choses de la façon qu’ils le souhaitent, même au sommet de l’Etat, les choses seraient pires. Ce qui n’est pas faisable, il ne faut même pas le souhaiter. Il y a des lois qu’on applique au Burkina. Et nous sommes tous assujettis à ces lois.

 

Votre mot de fin ?

 

Quand une difficulté survient et que vous ne voulez pas suivre la vérité, elle vous emportera tous. Dieu aime la vérité et soutient la vérité. Ils peuvent faire ce qu’ils veulent, mais ils ne feront pas ce que Dieu n’aura pas décidé.

 

Propos recueillis par Boureima KINDO

 

 


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