HomeA la uneACCUSATION DE RACKETS ET DE BLOCAGE DE MARCHANDISES : « Qu’on nous apporte des preuves », dixit Issoufou Maïga, président de l’OTRAF

ACCUSATION DE RACKETS ET DE BLOCAGE DE MARCHANDISES : « Qu’on nous apporte des preuves », dixit Issoufou Maïga, président de l’OTRAF


 L’Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF) a animé une conférence de presse le 14 février dernier à son siège à Ouagadougou. Objectif : apporter une réplique à Romuald et compagnie qui, lors de leur sortie médiatique, le 7 février 2017, avaient accusé la représentation de l’OTRAF au Ghana de racketter des transporteurs en leur faisant payer des sommes indues de 50 000 à 100 000 F CFA par voyage.  Cette conférence de presse a été donc une tribune idéale pour  les responsables de  l’OTRAF de rejeter les accusations portées contre leur organisation et de lancer un défi à ceux qui les accusent de pratiquer des rackets, d’en apporter les preuves.

L’Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF) rejette les allégations de rackets de transporteurs dont sa représentation au Ghana serait responsable, selon les conférenciers du 7 février 2017, notamment Romuald et compagnie.  Et pour sa défense, l’OTRAF n’a pas fait dans la dentelle. En effet, elle a mobilisé ses responsables et partenaires ainsi que des documents, notamment ceux  relatifs à la procédure d’accès au fret du Burkina  en transit au port du Ghana, pour non seulement démentir les allégations de rackets de transporteurs dont elle serait responsable, mais aussi et surtout, dit-elle, apporter des informations justes. S’inscrivant dans cette logique, le président national de l’OTRAF, Issoufou Maïga, a d’abord fait observer un certain nombre d’éléments. Pour lui, l’association des ressortissants burkinabè au Ghana n’est ni une société de transport, ni une organisation de transporteurs. De même, les organisateurs du point de presse, à sa connaissance, ne sont pas des transporteurs de profession et ne disposent pas, dit-il, de véhicules en exploitation. « Pour ce qui est des allégations de monsieur Kéré Bonaventure, sur une prétendue perception de 50 000 à 100 000 F CFA par voyage, nous lui lançons le défi de nous présenter un transporteur qui a été victime de racket de la part de notre représentation, ou s’il est concerné, qu’il nous apporte la preuve », a lancé M. Maïga. S’exprimant sur les supposés 18 véhicules ghanéens chargés par l’OTRAF hors règle et qui se trouveraient sur place à SITAB, il a demandé aux auteurs de cette allégation de présenter les lettres de convoyage pour authentification, car son organisation délivre une lettre de convoyage à tout véhicule mis à disposition par celle-ci, à toutes fins utiles. Ce document est disponible dans tous les ports où l’organisation est présente.  Et de révéler que pendant que leurs détracteurs tenaient leur conférence de presse, l’OTRAF était à la recherche de Romuald Sawadogo pour le paiement du transport de 10 véhicules qu’il a fait charger en début janvier au port de Tema, pour Ouagadougou. Les frais de transport, a-t-il précisé, s’élèvent à 14 000 000 de FCFA.

« Nous restons disponibles pour la défense des intérêts  des transporteurs burkinabè, sans discrimination »

« Nous avions été surpris de le voir dans une sortie médiatique alors que ses collaborateurs nous faisaient savoir qu’il est hors du pays », a indiqué le président de l’OTRAF qui a dénoncé toutes les allégations de Kéré Bonaventure de corruption de toute la chaîne de transport jusqu’au sommet de l’Etat par son organisation. « Nous tenons une comptabilité régulière à l’OTRAF en toute transparence. Nous ne comptons pas laisser le contrôle de notre transport à de soi-disant transitaires ou des détracteurs du secteur des transports. Nous restons disponibles pour la défense des intérêts  des transporteurs burkinabè, sans discrimination, car nous sommes soucieux du bon fonctionnement du transport au Burkina », a-t-il martelé.  S’agissant de l’allégation portant sur la perception de 10 000 F CFA par chargement, M. Maïga a confirmé l’information, mais en précisant que cette somme est perçue au titre des cotisations au port, conformément au statut de l’association. Il a, par ailleurs, expliqué que cette cotisation permet d’assurer l’assistance aux transporteurs aussi bien au Ghana qu’au Burkina, notamment les cas de maladie, de vol, etc. Les dépenses effectuées au titre de cette assistance, selon le président de l’OTRAF, s’élèvent à près de 1,5 million de F CFA par mois.  Quant à celles liées uniquement aux salaires de la cinquantaine de travailleurs qu’emploie l’OTRAF, elles sont estimées à 9 millions de F CFA par mois. Pour jouer la carte de la transparence jusqu’au bout, M. Maïga a confié que le montant de la cotisation en 2016 est de 128 millions de F CFA. Donnant des détails sur les cotisations, il a affirmé  qu’elles varient de 300 à 35000 F CFA.

Les conditions d’accès aux frets à destination du Burkina

Il n’a pas manqué de donner des précisions sur les conditions d’accès aux frets à destination du Burkina Faso dont il dira qu’elles sont déterminées par un arrêté datant de 2015. Portant modalités pratiques de gestion et de contrôle du fret du Burkina à l’importation et en transit par les ports de Tema et Takoradi au Ghana à la délivrance d’un bon de chargement, cet arrêté fait obligation au mandataire de l’importateur de soumettre sa déclaration de fret au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC). La répartition se fait en respectant le quota 1/3 pour les véhicules immatriculés au Ghana et 2/3  pour les véhicules immatriculés au Burkina. Cela, en collaboration avec l’OTRAF et l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) représentant la partie burkinabè et la JAPTU qui représente la       partie ghanéenne.  Selon le président de l’OTRAF, dans cette collaboration, sa structure assume son rôle en confirmant la liste  des véhicules burkinabè qui sont soit proposés par son bureau d’enregistrement sur  demande du mandataire de l’importateur, soit sur la base de la liste fournie par le mandataire lui-même. Pour mieux se faire comprendre, il a expliqué que l’OTRAF entretient trois types de relations avec les importateurs. Dans  le 1er type, l’importateur signe un contrat de transport avec l’OTRAF à Ouagadougou et sa représentation se met en relation avec le mandataire de celui-ci pour la réalisation de l’opération de transport. Dans le second type, cette catégorie d’importateurs ne dispose pas d’un contrat de transport avec l’OTRAF mais sollicite sur place une mise à disposition des véhicules. Dans le dernier type, cette dernière catégorie d’importateurs confie toutes ses transactions de transit et de transport à son mandataire avec qui l’OTRAF collabore pour la partie transport. Et à l’en croire, avec ces trois types de partenaires, l’OTRAF n’a aucun problème. Mieux, elle reçoit des félicitations car, les résultats obtenus sont satisfaisants. Mais pourquoi l’OTRAF a-t-elle maille à partir avec Romuald Sawadogo? Seul Dieu en a la réponse, estime Issoufou Maïga qui précise qu’il n’a pas de dent contre « ce transitaire».  A preuve, a-t-il dit, quand il a créé son syndicat, il  ne s’y est pas opposé. Loin s’en faut, il a cherché à rencontrer son président pour lui signifier que son souhait, c’est de pouvoir travailler ensemble pour l’intérêt des transporteurs. Toutefois, M. Maïga a relevé que Romuald semble être le seul au Ghana, à ne pas être d’accord avec eux. D’ailleurs, tantôt il travaille avec l’OTRAF en respectant les mesures en vigueur, tantôt il ne les respecte pas. Et de citer en exemple, le chargement d’une trentaine de camions en novembre 2015, sans bon de chargement et avec un seul camion burkinabè. « C’était avant la signature de l’arrêté. C’est un monsieur qui souhaite bafouer tout ce qui est en face de lui et nous ne pouvons pas accepter cela », a martelé Issoufou Maïga. Mais quelle suite sera-t-elle donnée à cette affaire de Romuald et compagnie? A cette question, Issoufou Maïga dira que c’est aux membres de l’OTRAF de décider de ce qu’il convient de faire. « S’ils estiment qu’ils sont allés trop loin, ils prendront la décision qui sied. En tous les cas, l’Etat peut s’autosaisir de l’affaire car il a été accusé par Romuald et compagnie », a-t-il estimé. M. Maïga a, du reste, révélé qu’il n’y a pas que l’OTRAF qui déplore le comportement de Romuald car, JAPTU lui a fait parvenir une correspondance dans laquelle elle exprime son désarroi face au comportement de celui-ci, parce qu’il a chargé  ses camions sans suite et ce, depuis un mois. Dans ladite correspondance dont copie a été remise à chaque journaliste, JAPTU souhaite l’accompagnement de l’OTRAF pour amener Romuald Sawadogo à faire face à ses obligations et pour prévenir une telle situation à l’avenir.

Répondant à une question relative au bon de chargement, le président de l’OTRAF a fait savoir que ce document est délivré gratuitement par le CBC. Son institution vise à alléger les difficultés auxquelles les transporteurs étaient confrontés, notamment le long séjour au Ghana avant de pouvoir charger les marchandises, la concurrence des prix du transport des marchandises pénalisant les transporteurs burkinabè, etc.  Il a surtout rassuré que ceux qui ne sont pas membres de l’OTRAF ne sont pas obligés de cotiser, mais ils ont l’obligation de renter avec le bon de chargement. Pour conclure, le président de l’OTRAF a déclaré que lui et ses camarades restent disponibles pour approfondir les investigations sur les différentes allégations.   

Dabadi ZOUMBARA

 


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