HomeA la uneACHILLE TAPSOBA A PROPOS DE CEUX QUI DEMANDENT LA DISSOLUTION DE LA CODER : «… C’est notre droit d’exister et nous allons exister »

ACHILLE TAPSOBA A PROPOS DE CEUX QUI DEMANDENT LA DISSOLUTION DE LA CODER : «… C’est notre droit d’exister et nous allons exister »


La Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER) a un nouveau président. Il s’agit de Rasmané Ouédraogo, président de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA), qui succède à Gilbert Ouédraogo qui aura passé 3 mois à la tête de la coalition, comme le recommandent les textes de ladite structure. La cérémonie de passation des charges a eu lieu hier 20 avril 2017, à Ouagadougou.

Vous avez dit alternance ? Ce mot semble avoir trouvé tout son sens à la CODER. En effet, après Ablassé, Gilbert, voilà à présent Rasmané (tous ont pour dénominateur commun Ouédraogo) aux commandes de la structure, pour un mandat de trois mois. Il a reçu « les dossiers pendants » de la Coalition des mains de son prédécesseur, Gilbert Noël Ouédraogo, selon qui « à la CODER, l’alternance se fait et elle se fait très bien ». Dès l’entame de ses propos, le président entrant a salué son prédécesseur pour tous « les résultats engrangés durant ces trois derniers mois ». Mieux, il a affirmé qu’en six mois, « les présidents Ablassé Ouédraogo et Gilbert Ouédraogo ont su insérer la CODER dans le paysage sociopolitique et inscrire la question de la réconciliation nationale dans l’agenda politique national ». A ce titre, le nouveau capitaine du navire CODER a dit placer son mandat sous le signe de la consolidation des acquis des mandats de ses deux prédécesseurs, mais également de l’ouverture de nouveaux chantiers. Une consolidation des acquis qui passera par le respect des contacts et engagements déjà pris, à prendre ou programmés, la poursuite de la dynamique de la CODER sur la question de la réconciliation nationale et, en tant qu’opposition politique, aller davantage vers l’analyse et le suivi de l’action gouvernementale. Concernant la composition du nouveau bureau, Achille Tapsoba, 1er vice-président, sera le porte-parole de la CODER durant ces trois mois, selon les termes du nouveau président. La 2e vice-présidence est revenue à Amadou Dabo qui se chargera du suivi et de l’analyse de l’action gouvernementale. Amadou Traoré, chargé du comité technique, d’actions et de coordination, travaillera à mettre en place et à rendre les structures opérationnelles. Quant aux deux ex-présidents, ils seront sollicités, voire responsabilisés, a dit Rasmané Ouédraogo, sur des questions relatives à la réconciliation nationale et aux relations avec les institutions. Tout en souhaitant un « très bon et fructueux mandat » à son successeur, le président sortant a rassuré de sa disponibilité à accompagner le nouvel entrant pour l’atteinte des objectifs. Il n’a pas manqué de remercier toutes les personnes qui ont facilité son mandat.

« Démarche infructueuse » auprès de Zida

Actualité oblige, un communiqué de la direction de la communication de la Présidence du Faso a fait une mise au point, suite aux propos de Ablassé Ouédraogo tenus sur Ouaga FM le 15 avril 2017, soutenant que le président Roch Marc Christian Kaboré a marqué son accord pour être porteur de l’organisation d’un forum de réconciliation nationale. Interpellé sur le sujet, le président du parti « Le Faso Autrement » a répondu : « Je voudrais remercier la Présidence du Faso pour les égards qui me sont adressés personnellement et vous rassurer que je prends acte du contenu du communiqué et prépare un communiqué réponse ».
Quid de certaines Organisations de la société civile (OSC) qui menacent de boycotter le meeting de l’opposition prévu le 29 avril prochain, si jamais la CODER devait y prendre part ? Sur la question, Achille Tapsoba a été on ne peut plus clair. A son avis, il n’appartient à aucune organisation de venir faire de la censure quant à la participation d’un parti de l’opposition à un meeting de l’opposition. « Il s’agit d’un meeting de l’opposition burkinabè, dans laquelle figure la plupart des membres de la CODER. Je ne pense pas qu’il appartient à une quelconque organisation de venir faire de la censure quant à la participation d’un parti de l’opposition à un meeting de l’opposition. En ce qui concerne notre démarche, nous sommes d’accord que certains ne soient pas d’accord avec elle. C’est cela la démocratie… et une des valeurs fondamentales est le droit à la différence…. Qu’on demande notre dissolution, je suis d’accord avec ceux qui ne sont pas d’accord avec nous. C’est leur droit de demander notre dissolution, mais c’est notre droit d’exister et nous allons exister parce que notre combat est noble », a-t-il lancé. Et Ablassé Ouédraogo d’ajouter que l’objectif visé par la CODER est de « travailler de sorte à ce que tous les Burkinabè définissent le destin commun de notre pays, pour les années à venir ». « Ceux qui pensent qu’ils vont faire de la permanence de la crise un fonds de commerce, un business, ça va s’arrêter parce que, comme le monde, le Burkina Faso est en train d’avancer », a-t-il déclaré.

A la question de savoir ce qu’il en est de la rencontre annoncée entre la CODER et le général Yacouba Isaac Zida, ancien chef de l’Etat, à la suite des trois autres, le président sortant a répondu qu’une correspondance lui a été adressée mais qu’à ce jour, la démarche est restée infructueuse. « Après deux mois de recherche infructueuse, même en ayant essayé de passer par la Fondation, la lettre est revenue à la case départ. C’est l’occasion de demander à toutes les bonnes volontés qui peuvent nous aider, à le faire afin de pouvoir acheminer la correspondance. Des personnes ont dit qu’elles pouvaient porter la correspondance et nous allons essayer de faire en sorte qu’elle lui parvienne. A partir de ce moment, il nous donnera une réponse », a confié Gilbert Ouédraogo pour qui la réconciliation est une question importante, complexe et sensible, qui ne peut pas se faire en excluant certains.

Colette DRABO

 


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