HomeA la uneAcquittement de Simone Gbagbo : Un verdict pour la réconciliation nationale

Acquittement de Simone Gbagbo : Un verdict pour la réconciliation nationale


 

Pour un coup de théâtre, ç’en est vraiment un ! En effet, poursuivie pour crimes contre l’humanité pendant la crise post-électorale de 2010-2011, Simone Gbagbo, l’ex-première dame de la Côte d’Ivoire a été acquittée hier mardi 28 mars 2017 par la Cour d’assises d’Abidjan. Ainsi donc, le jury n’a pas suivi le réquisitoire du procureur général, Aly Yéro qui avait plutôt demandé la réclusion criminelle à perpétuité. S’appuyant sur des documents retrouvés chez le couple présidentiel lors de son arrestation le 11 avril 2011, le parquet général avait conclu que Simone Gbagbo  été le « chef d’un véritable organe décisionnel sur le plan sécuritaire (…) et a répondu à des correspondances de marchands d’armes qui lui proposaient des achats d’armes et d’hélicoptères de combat ». Pour rappel, l’épouse de l’ex-président ivoirien détenu à La Haye, est accusée d’être impliquée dans le bombardement du marché d’Abobo, un quartier d’Abidjan, et pour sa participation à une cellule qui organisait des attaques menées par des milices et des militaires proches du régime.

Elle, qui tout au long de ce marathon judiciaire, démarré depuis le 31 mai 2016, n’avait de cesse dénoncer une justice aux ordres sort blanchie de ce procès. Toutefois, elle ne quittera pas la case prison étant donné qu’elle purge déjà une peine de 20 ans d’emprisonnement ferme pour «atteinte à la sûreté de l’Etat » prononcée en 2015. Toujours est-il qu’il va falloir trouver, un jour, un coupable pour tous ces crimes commis pour lesquels la Cour pénale internationale (CPI) poursuit notamment l’époux de Simone à savoir Laurent Gbagbo.

Actuellement, nul besoin de dire que c’est la partie civile qui se sent affligée. Elle a certainement du mal à comprendre la relaxe de l’ex-première dame qui aura été, il faut le reconnaître, un boutefeu, se refusant à tout compromis, tant et si bien que la Côte d’Ivoire était finalement en proie à la violence meurtrière quasi-quotidienne. Il faut le dire, contrairement à bien des Premières dames en Afrique, qui se contentent d’inaugurer les chrysanthèmes, Simone Gbagbo était politiquement  engagée  et ne se laissait guère conter fleurette. En jouant la dame de fer, Simone Gbagbo  a joué un rôle considérable pendant la crise postélectorale. Mais le dossier d’instruction n’a pas pu convaincre la Cour. Toutefois, l’on peut dire qu’en prononçant un acquittement, la justice ivoirienne contribue, sans soute, à la paix des cœurs. Ce qui, plus est une de ses missions dans la société. Certes inattendu, mais ce verdict va dans le sens de la réconciliation nationale.

 

Le Pays


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