HomeA la uneADOPTION ANNONCEE DE LA NOUVELLE CONSTITUTION PAR VOIE REFERENDAIRE « Il n’est pas question de découpler la présidentielle et les législatives en 2020 », prévient le CFOP

ADOPTION ANNONCEE DE LA NOUVELLE CONSTITUTION PAR VOIE REFERENDAIRE « Il n’est pas question de découpler la présidentielle et les législatives en 2020 », prévient le CFOP


 

Le rapport du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) sur d’éventuelles violations des droits humains au Burkina, le passage à la Ve République, les remous au ministère de l’Economie, des finances et du développement (MINEFID) et les revendications des travailleurs de l’éducation étaient au menu du traditionnel point de presse hebdomadaire de l’opposition politique tenu hier 19 mars 2019, à Ouagadougou. Mamadou Kabré, président du Prit-Lannaya, et Yumanli Lompo, président du Parti national des démocrates sociaux (PNDS), étaient les principaux animateurs de cette rencontre avec la presse.

Le récent rapport du MBDHP faisant état de dérives lors de la neutralisation des 146 terroristes dans le Nord du pays continue de faire des vagues. Hier 19 mars, au cours de son hebdomadaire point de presse, l’opposition politique s’est prononcée sur la question. Tout en réaffirmant « son soutien ferme aux Forces de défense et de sécurité (FDS) dans la guerre contre le terrorisme », elle a dit être « contre toute exécution sommaire ou extrajudiciaire parce que comportant des risques énormes d’erreurs et pouvant être utilisée comme instrument de règlements de comptes ciblant des individus ou des groupes ». Pour l’opposition, étant donné qu’elle ne dispose pas, à ce stade, d’éléments pour conforter ou rejeter le rapport du MBDHP, elle souscrit donc à l’idée du gouvernement d’ouvrir une enquête pour savoir ce qui s’est passé. « Nous avons foi en notre armée », a déclaré le président du Prit-Lannaya, Mamadou Kabré, qui a invité le MBDHP et le gouvernement à la concertation de sorte que, « s’il y a eu des erreurs dans l’exécution des missions de nos FDS, qu’elles puissent être corrigées ». En tout état de cause, elle a souhaité que « ce qui sera dit ou fait soit de nature à encourager et à galvaniser nos vaillantes FDS dans leur travail de défense et de sécurisation du pays ». Pour Mamadou Kabré, si le MBDHP a réclamé une enquête onusienne, c’est parce qu’il (NDLR : le MBDHP) « n’a pas confiance au gouvernement ». « Mais si le gouvernement peut montrer patte blanche, qu’il fasse son enquête », a-t-il dit. Sur la question du passage à la Ve République avec l’adoption de la nouvelle Constitution par voie référendaire, Mamadou Kabré a indiqué que le 19 avril 2018, lorsque le chef de l’Etat recevait l’opposition politique pour parler de la nouvelle Constitution, il avait annoncé que suite à une concertation avec le Conseil constitutionnel, son adoption ne pouvait se faire que par voie référendaire.

Ne pas laisser la situation pourrir avant d’agir

« Après, le MPP a orchestré une campagne pour faire croire à l’opinion que c’est l’opposition qui refusait la voie parlementaire, alors que de son point de vue, cette solution était la mieux indiquée au regard de la situation difficile dans laquelle se trouve notre pays » », a relevé M. Kabré. Selon lui, l’opposition n’a exercé aucune pression sur le président Kaboré pour qu’il décide de la voie référendaire et s’il a pris cette décision, il l’a fait librement et en connaissance de cause. Et l’opposition de demander à quand ledit référendum. Du reste, elle a mis en garde le gouvernement contre toute tentative de découplage de la présidentielle et des législatives en 2020.
« Déjà, nous avons des élections couplées présidentielle et législatives en 2020. Pour l’opposition, il n’est pas question de découpler ces deux élections », a prévenu M. Kabré. « Car, si l’on retarde l’élection des députés, le président élu risque de n’avoir pas la majorité pour gouverner, ce qui entraînera une crise institutionnelle. Si suite à cette crise, l’Assemblée nationale est dissoute, cela accentuera la crise et entraînera des dépenses de plusieurs milliards pour organiser de nouvelles élections législatives », a-t-il justifié, ajoutant qu’autant coupler les législatives et la présidentielle de sorte à permettre au peuple de choisir un président et de lui offrir du même coup une majorité parlementaire pour gouverner.
Pour M. Kabré, un pays démocratique se juge par rapport à « la légalité constitutionnelle, à la légitimité populaire et à la bonne échéance de la tenue des élections ». De ce fait, a-t-il dit, si depuis 5 ans, c’est connu que des élections doivent se tenir en 2020, sauf catastrophe, elles se tiendront en 2020. « Je rappelle que c’est une élection de souveraineté, ce n’est pas l’extérieur qui va venir organiser nos élections. Nous devrons serrer la ceinture et trouver les moyens nécessaires pour les organiser », a-t-il relevé.  Dans quelque dix jours, prendra fin l’ultimatum lancé par la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) qui avait donné une chance au dialogue dans le cadre de la résolution de la crise qui secoue le secteur de l’éducation. A l’approche de cette échéance et surtout à l’approche des examens, l’opposition a invité le gouvernement à respecter sa parole donnée et à remplir sa part de contrat vis-à-vis du monde de l’éducation. « Nous ne souhaitons pas qu’il y ait une quelconque perturbation des examens de fin d’année, à cause du dilatoire habituel de nos dirigeants », a martelé M. Kabré. Et Yumanli Lompo de relever qu’ « il ne faut pas laisser la situation pourrir avant de chercher à agir ».Depuis un certain temps, au MINEFID, les prémices d’une nouvelle crise se font de plus en plus sentir. Face aux Hommes de médias, l’opposition a invité tous les acteurs à s’asseoir et à discuter.

Colette DRABO


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