HomeA la uneAFFAIRE DES BIENS MAL ACQUIS : Quand Teodorin Obiang veut divertir l’opinion

AFFAIRE DES BIENS MAL ACQUIS : Quand Teodorin Obiang veut divertir l’opinion


 

C’est sans doute l’affaire qui met mal à l’aise les plus hautes autorités de la Guinée Equatoriale. Il s’agit de l’affaire dite des « biens mal acquis », avec ses multiples rebondissements. En effet, poursuivi en France pour, entre autres, détournement de fonds publics et corruption, le vice-président équato-guinéen, par ailleurs fils du président Teodoro Obiang Nguema, dont le procès est prévu pour début janvier devant le tribunal correctionnel de Paris, vient de jeter un pavé dans la mare. Il a décidé de poursuivre trois expatriés dont deux Français et un Espagnol travaillant pour la banque française Société générale, pour violation du secret bancaire en Guinée Equatoriale (SGBGE). Mieux, les trois cadres ont été illico presto interpellés et leurs passeports respectifs confisqués depuis le 15 décembre dernier. Certes, Teodorin Obiang Nguema a le droit d’attaquer la SGBGE s’il estime que cette dernière n’a pas respecté la règlementation en vigueur, notamment le respect des données personnelles ; mais son attitude pour le moins primesautière, traduit quelque part un manque de sérénité. Tout porte à croire qu’il a quelque chose à se reprocher. Car, il aurait pu attendre l’issue de son procès pour envisager, s’il y a lieu, des poursuites judiciaires contre les trois expatriés européens qu’il soupçonne de travailler pour Sherpa et Transparency International. Mais en le faisant ainsi, il donne l’impression de vouloir couper l’herbe sous les pieds de la Justice française en se présentant comme un homme victime d’un vaste complot. Ce n’est ni plus ni moins que de la pure diversion.

Teodorin Obiang gagnerait à mieux préparer sa défense

Peut-on cacher le soleil avec son doigt ? Assurément, non ! Car, à moins de vouloir trouver coûte que coûte un bouc-émissaire, Teodorin Obiang Nguema oublie que Paris n’est pas Malabo où on peut construire un hôtel particulier de 4 000 m2, acquérir une partie de la collection Yves Saint Laurent Pierre Bergé pour 18,3 millions d’euros et rouler avec des voitures de marques prestigieuses, sans être inquiété par la Justice. Sherpa et Transparency International n’ont absolument rien contre sa fortune. Elles lui demandent seulement de justifier ses biens. Bien au contraire, ces deux ONG françaises lui offrent une occasion en or pour rabattre le caquet à tous ses détracteurs, pour autant qu’il n’ait rien à se reprocher. Mais tel n’est pas le cas. Car, depuis le début de l’affaire, le clan Obiang Nguema fait montre d’une frilosité à nulle autre pareille, si fait qu’il fait des pieds et des mains pour nier même ce qui paraît évident aux yeux de tout le monde. Heureusement qu’il a trouvé là plus fort que lui, c’est-à-dire la Justice française qui, en dépit des pressions politico-diplomatiques, refuse de lâcher prise. Elle veut aller jusqu’au bout de sa logique. C’est pourquoi Teodorin Obiang gagnerait à mieux préparer sa défense pour affronter séreinement son procès, plutôt que de multiplier des actions d’éclat qui ne feront que le ridiculiser davantage.

B.O


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