HomeA la uneAFFRONTEMENTS ENTRE KOGLWEOGO ET POPULATION DE TIALGO : 5 morts et une dizaine de blessés

AFFRONTEMENTS ENTRE KOGLWEOGO ET POPULATION DE TIALGO : 5 morts et une dizaine de blessés


Venus de Koudougou, 40 Koglwéogo  ont fait une descente musclée à Tialgo dans la commune  de Tenado, province du Sanguié. Objectif : ils étaient venus réclamer une amende de 810 000 F CFA à  des jeunes de Tialgo, qu’ils avaient détenus à Koudougou pour vol de chèvres. Malheureusement, ces 40 Kolgwéogo n’étaient pas les bienvenus car pour la population, il n’est pas  normal qu’ils fassent irruption dans leur village. Toute chose qui a conduit à des affrontements, les 18 et 19 mai 2017, occasionnant  5 morts soit deux  jeunes dans les rangs de la population et trois morts  dans ceux des Koglwéogo.

Les  journées des 18 et 19 mai derniers ont  été les plus chaudes dans l’histoire de Tialgo, village  relevant de la commune de Tenado, situé à 25 km de Koudougou. Arrivés dans le village aux environs de 10h , c’est au total un bataillon de 40 Koglwéogo  qui avaient  fait une descente musclée  dans ledit village  pour réclamer une amende  de 810 000 F CFA à quelques villageois qu’ils  avaient détenus  pendant plusieurs jours pour vol de chèvres. En les  libérant, les koglwéogo  ont réclamé à ces derniers la somme de  810 000 F CFA. Comme  ils  ne versaient pas la somme demandée, les Koglwéogo, après quelques tentatives, se sont sentis  obligés d’aller  jusque dans leur village pour réclamer leur argent. Et c’est le jeudi 18   mai dernier qu’ils ont effectué le déplacement. Une descente  qui n’a pas été du goût de la population de Tialgo, qui considère leur action  comme une insulte à leur endroit.  Cela s’est traduit par une colère générale qui a sonné  une mobilisation monstre de toute la population  contre les Koglwéogo.  

Approché, le conseiller du village raconte le film des évènements : « C’est aux environs de  10h qu’on m’a signalé  la présence des Koglwéogo dans le village. Sur le champ, j’ai informé la gendarmerie et la mairie. Même la première fois, quand ils sont venus, j’avais informé la gendarmerie  et évoqué le sujet au conseil municipal, mais ils m’ont dit qu’ils n’ont pas de mesures à prendre contre ces gens. Donc, de retour  au village, ayant partagé l’information, la population a décidé de s’organiser pour se défendre si toutefois les services compétents de l’Etat se désengagent de leur sécurité. Une fois sur place, j’ai entendu des tirs d’armes retentir. Je me suis donc approché  d’eux  tout en leur demandant ce qu’ils sont venus faire sur notre territoire. Ils m’ont fait savoir qu’ils sont venus pour réclamer leur argent. Je leur ai encore demandé si la préfecture, la mairie et les services de sécurité  sont au courant de leur action ici. Là, ils ont répondu qu’ils ne travaillent pas avec ces structures. J’ai donc rétorqué que s’ils ne travaillent pas avec ces structures, je ne veux plus les voir sur notre terre en récupérant une  de leurs armes. C’est là que l’un deux  a tiré  encore, blessant un des leurs  et un  jeune orpailleur. Donc, il fallait  tout faire pour  éviter leur lynchage. Après  plus de deux heures d’attente, quand la gendarmerie est venue, nous avons décidé de récupérer  leurs armes  et leurs motos. L’un  d’eux refusa de donner son arme. On n’a pas pu contenir la foule qui s’est ruée  sur eux.  Et c’est nous-mêmes, qui avons convoyé les blessés au CSPS de Tenado, avant qu’ils ne soient évacués au CHR de Koudougou». Malheureusement, parmi les blessés,  deux Koglwéogo ont rendu l’âme,  a regretté le conseiller.

Pour mettre fin à ce triste évènement,  le maire de la commune de Tenado s’est rendu à Tialgo le même jour, pour inviter la population à garder son calme, en vue de ramener la paix et la quiétude dans le village. « Nous ne voulons plus de cela dans notre commune »,  affirme-t-il. Avant de présenter ses condoléances à la famille des disparus.

Ainsi, pendant que les uns et les autres jouaient la carte de l’apaisement, les Koglwéogo  sont revenus dans le village  le vendredi 19 mai aux environs de 18h, pour venger  la mort de leurs camarades.  Une fois sur place, ils verront encore face à eux des populations fortement mobilisées, plus  remontées et prêtes à en découdre avec eux. Malgré la présence de la gendarmerie, cette deuxième altercation en deux jours  a causé  3 morts, soit 1 Koglwéogo et 2 jeunes  abattus à Goundi par les Koglwéogo, plus d’une dizaine de blessés, des motos retirées et une dizaine de Koglwéogo détenus à la gendarmerie. Face à cette situation de plus en plus délétère, les jeunes de Tenado et de Goundi  sont aussi rentrés dans la danse. Ils ont, dans la journée  du samedi 20 mai, marché sur la mairie, avant de barrer  la nationale 14, jusqu’à Goundi  pour protester contre les agissements des Koglwéogo et la mort des jeunes qui ont été froidement abattus. «  Nous ne voulons plus de Koglwéogo dans la commune de Tenado », s’exclament-ils.

Toujours dans le but de calmer les esprits, Bassolma  Bazié  du collectif  CGTB, par ailleurs natif de la province,  s’est auto-saisi  pour mener une médiation entre les deux groupes, dans la journée du samedi 20 mai 2017.  Et c’est avec les Koglwéogo qu’il a échangé d’abord aux environs de 10h  à leur base située au secteur n°6 de Koudougou, avant de se rendre à Goundi et à Tialgo. Et c’est un message d’apaisement qu’il a apporté de part et d’autre, afin d’éviter d’autres affrontements, car de Tialgo au départ, la crise s’est propagée  comme un feu de paille aux autres localités. « Mon plus grand souhait est que cette médiation porte des fruits », a-t-il confié. Par ailleurs, il a demandé à la population de ne pas s’en prendre à tous les visages qui lui sont  « étrangers ». A la suite de M. Bazié, c’est le ministre de la sécurité, Simon Compaoré, qui s’est rendu aussi  à Tialgo  avec les 6 personnes que les Koglwéogo avaient pris en otage.  Face à  lui, une population fortement mobilisée et endeuillée, difficile à consoler et à réconforter. Sur place, le ministre Simon Compaoré  a présenté les condoléances du gouvernement aux familles endeuillées, tout en condamnant l’attitude des Koglwéogo.  Il a souligné que l’activité des Koglwéogo est suspendue dans les provinces du Boulkièmdé  et du Sanguié. De ce fait, il a laissé entendre que la justice fera son travail. Aux dernières nouvelles, les 10 koglwéogo  qui étaient  détenus à Tenado ont été déférés à la maison d’arrêt et de correction de Koudougou.   A la suite du ministre de la sécurité, une délégation gouvernementale  s’est rendue  également  à Goundi, ce dimanche  21 mai 2017,  pour compatir à la  douleur de la population.

Modeste BATIONO

Abdoul Sango  à propos de la situation  de Tialgo

«  Le gouvernement est responsable  de tous les morts »

« J’aurais voulu ne pas me prononcer  sur cette situation, car j’ai déjà dit plusieurs fois qu’il était irresponsable, dans un  Etat de droit, de permettre  à des groupes d’individus    de se donner le droit d’assurer la sécurité, en appliquant des lois qu’ils ont eux-mêmes fixées. Je crois que dans la construction d’un Etat, il y a des phénomènes sur lesquels il ne faut pas plaisanter. Ce qui se passe à Tialgo relève de la responsabilité de l’Etat, particulièrement du ministre de la Sécurité, car c’est lui qui a permis aux Koglwéogo d’avoir plus d’importance qu’il ne le fallait. Il me semble, comme certains le disent déjà, que ces évènements  sont pain bénit pour le gouvernement de sévir et d’interdire une fois pour toute l’existence de ces groupes qui, je l’affirme, vont être un danger incontrôlable pour l’Etat. Il faut les remplacer par des  structures légales, habilitées à gérer la question de sécurité. Donc, le gouvernement est responsable  de tous les morts. Moi je dis bravo à la population de Tialgo, digne du Burkina Faso. Et si les autres peuples se comportaient ainsi, les Koglwéogo seraient un lointain souvenir aujourd’hui et on aurait pu éviter tous ces morts. Lorsque l’Etat est incapable d’assurer la sécurité de la population, il revient à cette derrière de se défendre, et c’est exactement ce qu’a fait la population de Tialgo. »

 

 La fatwa du gouvernement

 

Depuis le jeudi 18 mai 2017, de graves incidents opposent des populations du département de Ténado, dans la province du Sanguié, à des membres de groupes d’auto-défense dénommés Koglwéogo.

A la date de ce jour 20 mai 2017, les affrontements ont causé la mort de 5 personnes et fait une dizaine de blessées.

Le gouvernement déplore les pertes en vies humaines et présente aux familles éplorées ses condoléances les plus attristés. Il souhaite un prompt rétablissement aux blessés.

Par ailleurs, il condamne fermement ces incidents et appelle les populations à la retenue et au respect strict de la loi.

Dans le souci de restaurer le calme et la paix, toute activité des groupes d’auto-défense Koglwéogo ou de toute autre dénomination d’auto-défense dans les provinces du Boulkiemdé et du Sanguié est strictement interdite jusqu’à nouvel ordre.

Des instructions ont été données aux Forces de défense et sécurité pour assurer la protection des personnes et des biens.

 

Le Ministre de la Communication et des relations avec le Parlement,

Porte-parole du Gouvernement.

 

 

BULKIEMDE ET SANGUIE

 

Les activités des Koglwéogo interdites

 

 

 

 


Comments
  • Le ministre de la sécurité avait bel et bien fait savoir dès le départ, que le gouvernement n’impose nulle part des Koglwéogo.Il a précisé qu’il s’agit de structures locales non étatiques qui choisissent délibérément d’assurer la sécurité de proximité pour les citoyens. Le rôle du gouvernement se limite à un encadrement de ces structures pour qu’elles n’agissent pas en dehors de la loi et des principes républicains des droits humains .C’est ainsi que beaucoup de Koglwéogo ont abandonné les sévices corporels contre les présumés voleurs et bandits qu’ils appréhendaient. Ceux qui agissent contrairement à ces principes républicains doivent répondre de leurs actes.

    22 mai 2017
  • Toutes dérives (sévices, séquestrations) de koglwéogos doivent être sanctionnées conformément aux lois de la république. Les Koglwéogos doivent poursuivre leur collaboration avec les forces de sécurité (police, gendarmerie) à qui ils doivent remettre les voleurs et bandits qu’ils appréhendent. De nombreux Koglwéogos ont compris ces principes républicains que le ministre de la sécurité Simon Compaoré ne cesse de leur inculquer. Grâce aux initiatives locales de sécurité par des citoyens, notamment à travers les Koglwéogos,les vols et attaques armées ont sensiblement diminué dans les villes et villages du Burkina ainsi que sur les axes routiers particulièrement en 2017. Les populations doivent être vigilantes face aux manœuvres politiciennes d’adversité que fomentent certains politiciens pour nuire aux actions de progrès que le ministre de la sécurité est en train de mener. On se rappelle cette crise instrumentalisée que des politiciens sous-marins avaient voulu provoquer dans la région ouest du Burkina en imposant des Koglwéogos qu’ils voulaient opposer aux chasseurs dozos.Le ministre de la sécurité a pu vite désamorcer cette crise artificielle. Les incidents survenus en mai 2017 dans la province du Sanguié(Tialgo) au moment où le ministre de la sécurité était en tournée dans la région, pourrait être encore une situation de crise provoquée par ces politiciens masqués, qui cherchent vaille que vaille à nuire au ministre de la sécurité et aux koglwéogos. L’objectif de ces politiciens avides de pouvoir, c’est de combattre le ministre de la sécurité pour espérer l’empêcher de réussir la sécurisation du pays, et ensuite progresser dans leur plan diabolique de déstabilisation du président Roch Marc Christian Kaboré.Les populations doivent comprendre ces intrigues pour éviter de tomber dans les pièges de ces égoïstes qui sont prêts à multiplier des crises dans le pays au détriment des citoyens, juste pour atteindre leurs objectifs sataniques. Courage donc au ministre d’Etat en charge de la sécurité Simon Compaoré, pour ses efforts visibles de sécurisation du pays, même si cela ne plait pas aux jaloux qui cherchent à saper ces succès par des crises instrumentalisées. Les gens savent de plus en plus les méthodes subversives et anarchistes de ces pêcheurs en eau trouble et sont très irrités contre eux. S’ils ne reviennent pas à de meilleurs sentiments, la colère populaire pourrait brutalement se retourner contre eux. Tous ceux qui veulent être présidents au Burkina, doivent passer par les urnes s’ils sont convaincus de leur popularité supposée.

    22 mai 2017
  • PAIX AUX ÂMES DES DISPARUES.

    24 mai 2017
  • Ecoutez, ceux qui persistent à vouloir diaboliser les Koglwéogos, se diabolisent eux-mêmes et sont peut-être de connivence avec les voleurs que les Koglwéogos traquent. Certes, au début, les Koglwéogo avaient des agissements aux antipodes des valeurs républicaines. Mais, avec les sensibilisations du ministre de la sécurité, Simon Compaoré, beaucoup de Koglwéogos sont à présent entrés dans la république par la grande porte. Ainsi, ils collaborent avec les forces de sécurité en matière de renseignement à qui ils remettent sains et saufs des bandits, objets de leurs braves captures, pour suite judiciaire à donner. Les Koglwéogos ont un avantage que beaucoup de citoyens ordinaires n’ont pas. A savoir que les Koglwéogos ont le courage de signaler et traquer des bandits pendant que certains citoyens ont peur de dénoncer des bandits. Par conséquent, chacun a un rôle important à jouer, citoyens ordinaires et Koglwéogos. Toutes les initiatives qui peuvent concourir à renforcer la sécurité, sont à encourager, pourvu qu’elles se fassent selon les normes républicaines.

    25 mai 2017
  • Bnjr La Population De Reo Boulkiemdé Et Tialgo Comune De Tenado, Tous Ce Que Les Frères On Dit Es Just.Je Vous Felicite Pr L,effort Concenti Pr La Cmprehension D L,activité D L,auto-defense Kolgweogo..J,invite La Population D,ici Et D,ailleur A Serer Lè Sinture Afin D,evitez Ceci Meme Au Bf Coe La Population D Tialgo.Toute Mes Felecitation.A La Securité D Joué Sn Role..A No Chef Dirigent J Vou Encourage Pr Ce K Vs Faites.Aux Famiy Endeuillé Mes Doleances.K Dieu Vs Reconforte..Que Dieu Benisse Le Burkina Faso .Jean Noel Bako

    27 mai 2017

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