AFFRONTEMENTS ENTRE POPULATIONS ET GROUPE D’AUTODEFENSE A TIALGO : 4 mois après, les Koglwéogo donnent leur version des faits
Depuis les évènements malheureux de Tialgo, survenus les 18 et 19 mai derniers et qui ont occasionné 6 morts, 17 blessés et 8 Koglwéogo emprisonnés, les Koglwéogo de Palogo n’avaient jamais donné leur version officielle des faits. Ils ont rompu enfin avec le silence ce lundi 4 septembre par une conférence de presse tenue à leur siège à Palogo.
« Nous vous avons invités ce matin pour donner notre version des faits, face à ce qu’il est convenu d’appeler « affaire Tialgo », afin de situer l’opinion publique nationale et internationale sur cet incident malheureux ». C’est par ces mots que le responsable adjoint des Koglwéogo de Palogo, Souleymane Damiba, a situé l’objet de la conférence de presse tenue au siège dudit groupe d’autodéfense, hier lundi 4 septembre. Une conférence de presse aux allures d’assemblée générale, puisque les autres groupes d’auto-défense de la province du Boulkièmdé ont fait le déplacement de Palogo pour, d’une part, assister aux échanges avec les journalistes, et d’autre part, marquer leur soutien aux membres Koglwéogo de Palogo . Et c’est dans un tel contexte que M. Damiba a voulu restaurer les faits de leur intervention à Tialgo, en présence également des deux plaignants qui les ont saisis. « Notre groupe a été saisi dans le mois d’avril 2017 par Tenga Frédéric Zagré pour un cas de vol de 25 moutons. Suite à nos investigations, nous avons saisi Edouard Bamouni qui a reconnu les faits à lui reprochés. En plus des moutons volés dont il avait déjà vendu 22, il avait volé également un groupe électrogène appartenant à Wango Albert Yaméogo. Etant difficile de retrouver le butin déjà vendu, le propriétaire des moutons a réclamé 700 000 F CFA pour dommages et intérêts. Une somme que le papa de Edouard Bamouni était consentant à payer en 21 jours. A l’échéance du délai, il nous a appelés pour demander un supplément de 10 jours, chose que nous n’avons pas refusée. Ce n’est que trois jours après l’échéance du deuxième délai que nous avons envoyé 21 de nos éléments, le jeudi 18 mai à Tialgo, pour chercher ladite somme. » La suite de l’histoire on la connaît. Arrivés, ils ont rencontré des populations remontées contre leur présence dans leur village. En deux jours, les affrontements ont fait 6 morts dont quatre dans les rangs des Koglwéogo et deux parmi les populations, 17 blessés et 8 Koglwéogo emprisonnés. Ces derniers ont d’ailleurs été jugés et condamnés à 24 mois ferme d’emprisonnement avec une amende de 300 000 F CFA chacun.
A en croire le chef adjoint des Koglwéogo, ce n’était pas leur première fois de faire irruption à Tialgo sans problème. Pour lui, ce qui s’est passé a été savamment monté pour discréditer aux yeux des populations, les Koglwéogo. « Pire, nous avons eu l’impression que la gendarmerie nous avait désarmé pour nous livrer », a-t-il relevé. En somme, visiblement suite à ces événements, les membres de Koglwéogo se sont sentis abandonnés surtout par les
autorités qui, selon eux, ont choisi un camp. C’est pourquoi au cours de cette conférence de presse, ils ont condamné, entre autres, le comportement des éléments de la gendarmerie et de la police, l’attitude du ministre Simon Compaoré qui, selon eux, n’a pas eu un comportement de rassembleur. Aussi, s’insurgent-ils contre l’usage de la fibre ethnique par certaines personnes. Par ailleurs, ils ont invité la Justice à faire la lumière sur l’assassinat d’un des leurs, mutilé, et à libérer leurs frères toujours en prison.
Quant à la question de savoir si cette conférence de presse tient lieu de reprise des activités qui, depuis lors, ont été suspendues dans le Boulkièmdé et le Sanguié, le responsable adjoint a été on ne peut plus clair : « Tout dépend de la population. Si elle nous demande de reprendre le travail, nous allons le faire, car tous les jours, nous enregistrons des cas de plaintes, de vols et nous croyons que les autorités doivent nous comprendre et nous accompagner. Si les autorités veulent que nous arrêtions de voler au secours des populations, il faut qu’elles éliminent tous les vols ». « S’il n’y a pas de voleurs, il n’y aura de Koglwégo », martèle-t-il. Parce que, conclut-il, les groupes d’autodéfense sont nés suite, entre autres, à l’incapacité de l’Etat et de nos FDS à assumer leur rôle régalien de sécurisation des personnes et des biens et à la faillite du système judiciaire.
Modeste BATIONO
Viva
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Quand on vous disait qu’il y avait de la manipulation politicienne contre les Koglwéogo dans le but de les discréditer et de saper les efforts de sécurisation du pays par le ministre de la sécurité,des gens croyaient qu’on exagérait.Voilà,les faits sont en train de parler,de se confirmer..Boukary Kaboré dit le Lion a vite compris qu’il ne devrait pas continuer de faire le jeu du clan politique qui était à la base de ces manipulations.C’est pourquoi il s’en est démarqué tactiquement.Actuellement,avec la disparition du leader de ce clan,les manigances anti Koglwéogo vont s’estomper progressivement.Les Koglwéogos pourront continuer de jouer un rôle capital dans la lutte contre le banditisme et les vols au Burkina tout en respectant les règles républicaines édictées par les autorités en charge de la sécurité.
5 septembre 2017