HomeA la uneAFFRONTEMENTS ENTRE POPULATIONS ET KOGLWEOGO A TIALGO : On a touché le fond

AFFRONTEMENTS ENTRE POPULATIONS ET KOGLWEOGO A TIALGO : On a touché le fond


Je vais revenir sur un sujet dont j’ai déjà parlé. Car l’actualité nationale m’y oblige. Il s’agit des affrontements entre populations et koglwéogo qui ont laissé 6 morts sur le carreau, sans compter les blessés et autres dégâts matériels, le 18 mai dernier dans la commune de Ténado, plus précisément dans le village de Tialgo. Je ne vais plus revenir sur les raisons qui sont à l’origine de cette violence meurtrière, tant les médias s’en ont fait largement l’écho. Je retiens seulement que tout est parti d’un vol présumé de chèvre. Voyez-vous, c’est une chèvre qui a coûté la vie à six personnes et mis à mal la cohésion entre des gens qui, depuis des lustres, vivaient en parfaite harmonie. Ce n’est pas normal. Il faut que l’on sache prendre de la hauteur sur tout. Je le dis parce que j’ai encore en mémoire un autre cas où un poulet avait coûté la vie à un jeune homme de 26 ans. Là, c’était à Tansarga, dans l’extrême Est du pays où, accusé de vol, le jeune homme avait rendu l’âme des suites des tortures à lui infligées par des koglwéogo. Et ce n’est pas tout. Car, ils sont nombreux qui ont été à tort ou à raison suppliciés par des koglwéogo. Sans défense, ces derniers ont fini par faire contre mauvaise fortune bon cœur. D’ailleurs, comment pouvait-il en être autrement, quand on sait que l’Etat lui-même donne l’impression de reculer face à toutes ces dérives. Franchement, je l’ai dit et je le répète. Nous sommes entrain de toucher le fond. Et ce qui est arrivé à Ténado ne préfigure rien de bon.

 

Je demande aux uns et aux autres de cultiver la paix

 

Je le dis parce que c’est le lieu d’ailleurs de louer au passage le professionnalisme de nos forces de défense et de sécurité qui ont vite circonscrit l’incendie. N’eût été leur intervention, on aurait assisté à un véritable carnage, pour ne pas dire un pogrom, comme on dit en français de France. C’est la preuve donc que la violence ne mène nulle part. Elle est mauvaise conseillère puisque dans le cas d’espèce, on a enregistré des morts aussi bien du côté des koglwéogo que des populations. Qui peut dire qu’il sort gagnant de cette situation ? Personne. Je dis bien personne. C’est pourquoi je demande aux uns et aux autres de cultiver la paix. Car, il y va de l’intérêt de nous tous. Je suis d’accord que quand on vit en société, il y a souvent des moments de frictions et de mésententes. Mais cela ne devrait pas prendre le dessus sur ce qui nous unit. Nous sommes un peuple connu pour sa pondération et son sens du respect de l’autre. Il ne faut donc pas que nous bradions ces valeurs. J’insiste là-dessus, parce que je fais le constat que ces dernières années, la moindre altercation, chez nous, dégénère en un brasier. J’avoue que personnellement, j’ai de la peine quand je vois ou entends certaines choses qui ne nous honorent pas. Sachons raison garder si nous ne voulons pas être  la risée des autres. Je souhaite que cet appel soit entendu de tous. Quant aux koglwéogo, je pense qu’il est temps  pour eux d’entrer dans la République. Car, dans un Etat de droit, on ne saurait admettre qu’une milice s’arroge le droit de vie et de mort sur les autres. S’il y a des gens que vous soupçonnez d’être des bandits, arrêtez-les et remettez-les aux forces de défense et de sécurité. Toute attitude contraire ne sera que de la déviance et de la défiance. Dans tous les cas, je préviens. Cet incident doit être le dernier car la prochaine fois, les uns et les autres sauront de quel bois je me chauffe.

 

« Le Fou »

 


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