HomeA la uneAFRIQUE DE L’OUEST : La jeunesse musulmane en ordre de bataille contre l’extrémisme violent

AFRIQUE DE L’OUEST : La jeunesse musulmane en ordre de bataille contre l’extrémisme violent


L’extrémisme violent ; voici un phénomène qui constitue de nos jours une préoccupation majeure pour la plupart des nations ; un phénomène que l’Organisation de la jeunesse musulmane en Afrique de l’Ouest (OJEMAO) entend combattre. C’est pourquoi, en marge de son 13e congrès ordinaire, elle a choisi de se pencher sur la question lors d’un colloque qui s’est tenu à Ouagadougou. Placée sous le thème : « La contribution de la jeunesse musulmane de l’Afrique de l’Ouest à la prévention de l’extrémisme violent », la cérémonie d’ouverture dudit colloque est intervenue le 16 août 2016.

 

« Mauvaise interprétation des textes islamiques » ; « Ceux qui agissent le font contrairement aux textes religieux » et  « Le plus souvent, c’est pour des raisons occultes ». Ces propos sont de Sidikou Baba, Secrétaire exécutif de l’Organisation de la jeunesse musulmane en Afrique de l’Ouest (OJEMAO), en réponse à une question sur ceux qui commettent des actes terroristes et se réclament de l’islam. C’était le 16 août dernier, à l’issue de la cérémonie d’ouverture du colloque international sur la prévention de l’extrémisme violent. Lors de cette cérémonie, Sidikou Baba a souligné qu’il y a des amalgames car, selon lui, il n’appartient à personne de tuer des innocents pour des raisons inavouées. « Le plus souvent, ce sont des raisons politiques », a-t-il soutenu, avant d’ajouter qu’au regard de tous ces aspects, c’est la jeunesse  musulmane qui est tiraillée entre ces querelles politiques, sociales et confessionnelles. « D’où la nécessité pour cette jeunesse de s’informer et de comprendre afin d’appréhender le vrai visage de l’islam et transmettre ce visage pour que l’islam soit compris partout », a expliqué Sidikou Baba. Toute chose qui, à l’entendre, contribuera à prévenir également la montée de l’extrémiste violent en Afrique de l’Ouest et dans le monde. Le colloque qui se tient à Ouagadougou et qui regroupe des jeunes leaders d’associations musulmanes réunies au sein de l’OJEMAO du Burkina Faso, du Bénin, du Niger, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Mali, de la Guinée et du Niger vise ces objectifs. « Nous voulons que les leaders de ces associations comprennent le message et le transmettent au niveau de leurs communautés respectives », a indiqué le SE de l’OJEMAO. « Une très belle initiative », a renchéri le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, par ailleurs patron de la cérémonie. Pour lui en effet, le contexte ouest africain est aujourd’hui marqué par des actes terroristes perpétrés par des soi-disant musulmans.

 

« Massacrer des populations ne constitue point des actes religieux »

 

A cela s’ajoutent de « graves amalgames » qui tentent d’allier l’islam et le terrorisme. Avoir une initiative, a-t-il ajouté, pour d’abord se démarquer de façon ferme des actions terroristes et les considérer comme actes criminels et antimusulmans, est à saluer. Le président de l’AN a surtout souligné que  cette rencontre, en ayant pour cible la jeunesse considérée comme l’avenir, constitue une base solide pour une Afrique de paix, de fraternité et de concorde. A son avis donc, de tels colloques doivent se multiplier pour que les jeunes musulmans de l’Afrique de l’Ouest et d’ailleurs se remettent dans les valeurs fondamentales de l’islam que sont la paix, la tolérance et le vivre ensemble. « Massacrer des populations ne constitue point des actes religieux. Ce sont des actes criminels et ils doivent être combattus comme tels. J’invite toute la jeunesse musulmane à se démarquer de ces voies d’égarement et à s’atteler à la pratique de leur vraie religion qui est celle de la paix », a-t-il lancé. Conscient également que l’extrême pauvreté et le chômage ambiant poussent des jeunes à accorder du crédit à ces terroristes, Salifou Diallo a rassuré qu’il plaidera auprès des gouvernements de la sous-région pour qu’ils fassent de la question de l’emploi des jeunes, la « priorité des priorités ». Les Etats, a-t-il rappelé également, s’emploient déjà à une meilleure coordination et à l’adéquation de la lutte contre le terrorisme. Pour sa part, Simon Compaoré, ministre d’Etat, en charge de la Sécurité intérieure et parrain du colloque, a rappelé que l’extrémisme violent n’est pas un vain mot. « Cela s’est concrétisé dans notre pays. Donc, il faut féliciter les jeunes musulmans de l’Afrique de l’Ouest qui ont pris à cœur cette thématique qui est une préoccupation qui menace l’existence même du monde et de nos sociétés », a-t-il dit. Par ailleurs, les membres du bureau de l’OJEMAO entendent, au cours de leur congrès, renouveler les instances dirigeantes de l’organisation.

 

Adama SIGUE

 

 

 


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