HomeA la uneALEXANDRE SAWADOGO, SG DU SYNATRAS AU SYNAPAGER : « Il n’y a pas mieux placé qu’un enseignant pour gérer une administration scolaire »

ALEXANDRE SAWADOGO, SG DU SYNATRAS AU SYNAPAGER : « Il n’y a pas mieux placé qu’un enseignant pour gérer une administration scolaire »


Pour répondre au Syndicat national des personnels d’administration et de gestion de l’éducation et de la recherche (SYNAPAGER) qui proteste contre la participation des enseignants de carrière aux concours professionnels d’administration et de gestion de l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (ENAM), le Syndicat national des travailleurs de l’administration scolaire (SYNATRAS) a animé une conférence de presse, dans la matinée du 28 avril 2016, à Ouagadougou. Pour les membres du SYNATRAS, l’argumentaire du SYNAPAGER ne tient pas car, ont-ils justifié, le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation (MENA) appartient à l’enseignant.

 

Y a-t-il une crise au sein des syndicats du Burkina ? Difficile de répondre par la négative car, depuis un certain temps, le Syndicat national des personnels d’administration et de gestion de l’éducation et de la recherche (SYNAPAGER) et le Syndicat national des travailleurs de l’administration scolaire (SYNATRAS) sont divisés sur la participation des enseignants de carrière aux concours professionnels d’administration et de gestion tels que le concours de Conseillers d’administration scolaire et universitaire (CASU) et celui de Conseillers d’intendance scolaire et universitaire (CISU) à former à l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (ENAM) pour le compte du ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation (MENA). En réponse au SYNAPAGER qui est contre la participation des enseignants de carrière auxdits concours, le SYNATRAS a estimé que les activités scolaires doivent prioritairement revenir aux enseignants. « L’argumentaire du SYNAPAGER n’est pas fondé. Le MENA appartient à l’enseignant. Il n’y a pas  mieux placé qu’un enseignant pour gérer une administration scolaire. Dans l’histoire, ce sont des enseignants qui ont toujours travaillé dans les administrations scolaires. Ce n’est qu’à partir de 2011, qu’un concours direct a été lancé pour le recrutement d’agents pour travailler dans les administrations scolaires (NDLR : CASU et CISU) », a répliqué le SG du SYNATRAS, Alexandre Sawadogo. C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a animée avec ses camarades dans la matinée du 28 avril dernier. Pour M. Sawadogo, dans la gestion d’une administration, il ne faut pas confondre compétences et  profils. « Ils (NDLR : les membres du SYNAPAGER) font la comparaison avec les concours de Gestion des ressources humaines (GRH). Les agents de la GRH ne sont pas des agents du MENA. Ce sont nos camardes enseignants  que l’Etat veut recruter au niveau de l’enseignement pour les former à l’ENAM afin qu’ils reviennent  servir dans leur ministère de tutelle. Il ne faut pas comparer ce qui n’est pas comparable. Si ce concours a été ouvert depuis longtemps, nous pensons qu’il n’est pas normal que ceux qui y sont veuillent compromettre la chance des autres. C’est peut-être un aveu d’incompétence de la part de ceux qui protestent. De nos jours, dans les concours professionnels de l’ENAM, quand on veut 20 CASU, on  se retrouve généralement  avec 18 instituteurs certifiés », a-t-il soutenu, après avoir fustigé l’attitude du SYNAPAGER. « Quand ils (NDLR : les membres du SYNAPAGER)  exigent des postes, ce sont des postes d’économes, d’intendants ou de gestionnaires financiers dans les écoles et Collèges d’enseignement général (CEG). Ils n’exigent pas d’autres postes. On ne peut pas venir dans la Fonction publique parce qu’on veut travailler seulement là où il y a de l’argent », a-t-il pensé.

 

Le SYNATRAS a vu le jour le 6 avril 2013

 

Une autre question et pas des moindres abordée au cours de la conférence de presse, a été l’incivisme qui prend une proportion inquiétante en milieu scolaire. Sur cette question, le SG du SYNATRAS, Alexandre Sawadogo, a laissé entendre que l’incivisme en milieu scolaire dérive de l’incivisme constaté dans les  sociétés. Pour lui, il faut des cours de civisme pour venir à bout de ce phénomène. « Il faut que les parents d’élèves soient plus responsables. Il faut qu’il  y ait l’instauration de l’autorité de l’Etat », a-t-il renchéri. Et le Secrétaire général adjoint du SYNATRAS, Innocent Badolo, d’ajouter : « Quand il y a un problème dans les établissements scolaires, on accuse l’enseignant en disant qu’il n’a pas de niveau. Il faut qu’il y ait les états généraux de l’enseignement pour recadrer les choses et donner à nos écoles leurs valeurs d’antan ».

Pour rappel, le SYNATRAS a vu le jour le 6 avril 2013. A en croire son SG, Alexandre Sawadogo, il a déjà engrangé des acquis, au grand bonheur des travailleurs de l’administration scolaire. Au nombre de ces acquis, il a cité, entre autres, la nomination de 900 agents dans les emplois spécifiques dont les dossiers croupissent dans les armoires, le soutien aux différentes actions organisées par l’Union d’action syndicale (UAS). Comme perspectives,  les membres du SYNATRAS entendent poursuivre leur lutte pour la satisfaction de leur plateforme revendicative qui porte, entre autres, sur la dotation des administrations scolaires en matériels didactiques suffisants dont  les ordinateurs, les fournitures de bureau, le recrutement du personnel de soutien aux services des administrations scolaires, notamment les gardiens, les agents de liaison, etc.

 

Mamouda TANKOANO

 

 


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