ALFRED KABORE AUX INTERNAUTES : « J’ai le droit d’avoir des convictions à 74 ans »

Affligé par les écrits des internautes à son encontre, Alfred Kaboré saisit l’occasion que lui offre son droit de réponse pour dire à tous ceux qui pensent qu’il est « acheté », qu’ils se trompent. Pour lui, quel que soit l’âge d’un individu, il a toujours ses convictions qui peuvent diverger avec celles des autres. Lisez donc !

 

Monsieur le directeur,

Usant de mon droit de réponse, j’ai le plaisir et le devoir de vous faire parvenir le document dont la teneur suit :

Ce serait me déjuger et ne pas reconnaître l’échec de parent que je suis dans l’éducation, si je répondais à tous les coups de pieds des internautes qui demeurent « nos enfants » sortis des rangs et de tout le milieu d’éducation. Je tenterai, autant que faire se peut, de redonner la voix de parent et d’éducateur sans offenser, d’autant plus que, je reconnais dans le flot d’injures, la voix des proches sinon de certains de mes enfants. Je me consolerai négativement, en me disant que je ne suis pas seul dans cet échec de l’éducation.

Les opposants burkinabè, traîtres, défaitistes ingrats en grande partie, ont créé ou encouragé des « terroristes » qui tuent sans discernement tout ce qui bouge et qui collent des étiquettes sur des sacs dont ils ne connaissent pas exactement le contenu. Alfred Kaboré a permis à certains de remplir leur ventre, mais n’a jamais fait « la politique du ventre ». Il ne faut pas se tromper d’individu dans votre jugement. Son « actif » bien que « bradé » dépasse largement deux milliards de francs à cette date, malgré les coups que R.S.S et autres m’ont donnés dans certains domaines. Dire que cet « actif est sans valeur », c’est insulter mes enfants à travers leur père qui a mené une vie très active pour « le progrès, la justice sociale, la solidarité et l’unité ».

Dans ce grand débat, ou dominent l’ambition et la passion des uns et l’ignorance agressive des autres, chacun a sa vérité, mais la vérité « vraie » viendra du PEUPLE. S’agissant du référendum, je dis comme beaucoup que, en tant que démocrate, on ne peut pas éviter de consulter le peuple, puisque les acteurs politiques principaux « ne s’entendent pas ».

Certains organes de presse ont créé des tribunes privilégiées pour une certaine catégorie de citoyens, des tranchées dans lesquelles elle se cache, pour tirer sur tout ce qui bouge et qui ne traduit pas ses ambitions et son espoir de voir certains au pouvoir pour leur permettre de changer de statut politique et de modifier leur médiocre quotidien. Ce genre de Burkinabè, destructeurs, veulent la liberté, profitent d’elle, mais empêchent d’autres d’être libres, d’apporter leur contribution. Il y a une dictature qui nous entraîne vers le terrorisme des jeunes et des hommes politiques, peu courageux, prêts à tout brader pour rejoindre d’autres dans des aventures meurtrières. Le genre de changement politico-social voulu par certaines cadres et orienté par des jeunes chansonniers n’intéresse personne de raisonnable. A la traditionnelle guerre des générations s’ajoute celle des ambitions.

Faut-il tenir compte des écrits de certains citoyens ?

– Oui pour une question de compassion et de pitié pour certains destructeurs de notre société.

– Oui encore pour ceux qui lisent en toute bonne foi les écrits de certains citoyens qui n’ont foi et loi que dans les turpitudes de certains ambitieux.

– Oui enfin parce que l’éducation est un sacerdoce et tout éducateur ne doit pas craindre les injures de ceux qui manquent d’éducation.

Nous changerons les hommes à la tête de l’Etat, certes, pour assouvir l’ambition gratuite de certaines personnes, mais nous cesserons après Blaise Compaoré de conduire le peuple vers le progrès.  Les internautes invisibles et irresponsables dont la raison d’être, est de salir et d’insulter, ne peuvent pas comprendre cela.

Je ne prêcherai jamais le « pouvoir à vie » et « Blaise Compaoré ne veut pas le pouvoir à vie », mais je ne veux pas une alternance qui ne produira pas les résultats attendus, faute d’expérience à la suite de ceux réalisés par Blaise Compaoré et R.S.S pendant plus de 20 ans. Les mêmes qui ont ensemble construit ne doivent pas détruire aujourd’hui. C’est difficile à un irresponsable de comprendre cette position.  Le seul respect de notre Constitution copiée de France, et vielle de 30 ans ne suffit pas pour atteindre les résultats voulus sans Blaise après 2015. C’est ma conviction de citoyen « visible » et j’ai le droit d’avoir des convictions à 74 ans sans être « payé ». Notre société est gangrenée par toutes sortes de « petits esprits » pervertis qui sèment la terreur et obligent tout le monde à se taire, à voir sans rien dire, à penser sans exprimer, à entendre sans réagir. Alfred Kaboré a choisi à ses risques et périls de dire ce qu’il pense, ce qu’il croit être bon pour son milieu et sa compréhension des choses.

Il se développe depuis un certain temps, une faune politique omnivore qui profite de la trop grande liberté dans le pays et veut régenter tout le monde. Elle n’épargne personne et ne respect aucune valeur.

Venons-en aux injures aveugles de « nos enfants » égarés qui figurent dans « Le Pays » du 11/06/2014 à la page 24.

Lorsque l’on me dit  que « dans la constitution il n’est pas fait obligation de faire un référendum pour lever la clause limitative des mandats présidentiels » et que « ne pas toucher à la Constitution n’a jamais été source de germes qui mettent en cause la paix sociale », je dis que la Constitution n’est pas figée comme le voudraient certains. Elle doit évoluer selon les besoins de toute gouvernance. C’est pour cela que la Constitution américaine a connu plus de cent modifications.  Il serait bon que ceux qui ne sont pas à la hauteur de ce grand débat s’en abstiennent. Si relire notre Constitution, après 20 ans de pratique, est un tripatouillage, pour moi il faut la « tripatouiller »  avec le peuple pour avancer. Ce n’est pas Blaise Compaoré seul qui modifie cette fois-ci la Constitution : c’est l’étape de notre développement qui le demande. On peut voter « NON » ou s’abstenir, mais on ne peut pas empêcher le référendum, tout en parlant de « la paix et de la cohésion nationales ».

Le « vrai problème », c’est de vouloir le pouvoir d’Etat sans argument autre que « la force de la rue » qui n’appartient pas seulement à l’opposition. Je n’ai pas besoin « d’être payé par Blaise Compaoré » pour le dire. Avez-vous été payé par le fruit de la « quête populaire » de l’opposition pour m’insulter injustement ? Dites-le de bonne foi puisque vous n’avez pas la loi avec vous.

Alfred Kaboré « n’est pas dangereux » et il n’a pas « empoché » plus que R.S.S et autres qui ont géré le Burkina Faso à des postes « juteux » pendant plus de 20 ans, et qui se sont enrichis comme Crésus ! Ces derniers ne me font pas « pitié », ils me font peur, vous pas ! Je ne regrette pas « d’être vieux » et je ne migrerai pas vers le MPP dont la « dynamique des moins vieux » ne conduira pas vers l’alternance en 2015, mais vers la déception, car aucun parti politique, aucun pays, même pas le pays de Barack Obama, n’a donné le travail à tous ses jeunes. Le CDP a monté beaucoup de chantiers pour la formation et l’emploi des jeunes. Le MPP ne fera pas mieux, bien au contraire.

Je regrette que les « moins vieux du MPP » ne fassent rien pour devenir vieux. Que font les vieux comme moi au MPP ? Ils gagneraient à venir ou à revenir au CDP pour terminer utilement leur carrière politique malheureuse.

Effectivement, Alfred Kaboré croit aussi « qu’avec son âge, son expérience, (professionnelle, politique, sociale), il devait être  une personne ressource, un recours vers lequel on doit se retourner quand rien ne va ». C’est très juste et je remercie sincèrement ceux qui m’attribuent ce beau chapeau de personne ressource. Cependant, les faits constatés sont tout autres. Mes adversaires politiques parmi lesquels  R.S.S et autres ont toujours utilisé mes idées, mes ressources financières, ma disponibilité, mais jamais ma personne ressource. J’ai toujours été considéré comme un opposant gênant. C’est comme ça dans toute l’Afrique. Alors j’ai pensé que « dans mon pays » pour que ça aille mieux, les sages, humblement et concrètement, doivent devenir « partisans » au sens noble du terme pour être utiles pour le progrès, quand un président fait ses preuves. La sagesse doit évoluer avec nos besoins politiques.

Face aux « immenses réalisations de Blaise Compaoré » reconnues par tous, les « sages » d’antant, sans orgueil de sage, doivent devenir « partisans » pour sauver l’essentiel. C’est ma position et c’est l’une des principales prières valables pour la paix sociale. Le Burkina Faso est un « pays laïc qui s’occupe de la loi et non de la foi ». « Pensons-y ». Ai-je besoin d’être payé  pour ça ? Que faites-vous de mon parcours politique et de mon expérience de citoyen burkinabè ?

Il vaut mieux « être un vieux vraiment désespérant, » « dépourvu de tout jugement » qu’être un jeune ambitieux dépourvu de toute expérience qui veut gouverner le Burkina Faso dans le contexte actuel. Certains gagneraient beaucoup à lire « mes inepties » pour mieux participer au débat. Certes,  je suis « déconnecté des réalités de ce pays », des bonnes comme des mauvaises, comme beaucoup le seront un jour. Vous n’avez pas « trouvé que Blaise Compaoré à votre naissance ». Vous avez trouvé aussi la liberté d’opinion et d’insulter impunément ! Souhaitez-vous que ça change, pour ne citer que ça ? Contrairement à vous, je fais « la politique » et je ne veux pas le changement pour le changement et dans n’importe quelle condition. Blaise Compaoré a encore beaucoup de choses à « proposer aux Burkinabè » ne serait-ce que la poursuite « du rayonnement dans le monde » malgré la menace des terroristes comme VOUS !  Oui « au sang neuf », mais pas au moment où nous avons de « vielles charges lourdes », demandant de « vielles épaules » solides et aguerries.

Des « guignols au service du pouvoir », il en faut au Burkina Faso, face à d’autres « guignols » contre la paix sociale et la cohésion nationales. Il faut consulter le peuple par référendum et ce ne sera pas « une peine perdue », car le peuple est effectivement « vigilant » et a besoin des « has been » comme les autres. Une gouvernance sans les « has been » n’est pas viable, n’est pas vivable.

« Qu’est-ce que Blaise a pu me donner? ». C’est exactement ce que l’opposition ambitieuse, ingrate et traître en grande partie, a pu vous donner, à vous irresponsable et mal éduqué pour diffamer et insulter en espérant recevoir quelque chose pour service rendu, quand l’opposition sera au pouvoir. Rassurez-vous, Blaise Compaoré m’a donné moins, beaucoup moins que ce qu’il a donné aux R.S.S et autres pendant « 28 ans » ; ce qui leur a permis de devenir « les dieux  de la politique burkinabè ». Tout Burkinabè, à quelque niveau qu’il se trouve, a reçu du CDP et de Blaise Compaoré et durant son pouvoir qu’il « a partagé » largement avec R.S.S et autres. A chacun de savoir utiliser son « cadeau » pour la paix, le progrès, la stabilité… loin de toutes aventures meurtrières. Le CDP, Blaise Compaoré et ses « courtisans » ne sont pas seuls en Afrique à vouloir conserver « les acquis ». On n’a vu des pays élire des « mourants » pour conserver « les acquis et la stabilité ».

Sauvons d’abord ce que nous avons obtenu sous Blaise Compaoré sans reculer et dotons-nous, après un « OUI » significatif au prochain référendum, d’une loi fondamentale, non copiée, propre à nous. C’est mon credo ; les injures, les menaces, les diffamations ne changeront rien.

                                                                                                  Ouagadougou le 17/06/2014

                                                                                                              Alfred Kaboré