HomeA la uneALLEGEMENT DES CONDITIONS D’EXECUTION DU PROGRAMME DE PROJETS : « On veut bouger vite et bien », dixit Salifou Diallo

ALLEGEMENT DES CONDITIONS D’EXECUTION DU PROGRAMME DE PROJETS : « On veut bouger vite et bien », dixit Salifou Diallo


Suite à la sortie du Chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, le vendredi 30 juin 2017, au cours de laquelle il accuse la majorité de vouloir « piller les maigres ressources du Burkina » en adoptant l’allègement des conditions d’exécution des programmes et projets, la Majorité a, à son tour, organisé une conférence de presse le dimanche 2 juillet 2017 pour, dit-elle, « donner des informations relatives au projet de loi portant allègement des conditions d’exécution du programme de projets Partenariat public privé (PPP) que certains esprits malsains tentent de présenter comme étant l’arnaque du moment ». Ledit projet de loi est soumis à l’Assemblée, ce lundi 3 juillet.

 

« Le Burkina Faso accuse un retard incontestable dans certains domaines clés tels le social, les infrastructures, la sécurité alimentaire et nutritionnelle ». C’est le constat fait par Salifou Diallo, président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), lors de la conférence de presse organisée le 2 juillet dernier, au siège du parti à Ouagadougou. Comme pour rattraper ce retard, il a été initié le vote du projet de loi portant  allègement des conditions d’exécution du Programme de projets partenariat public-privé. Et selon Salifou Diallo, l’adoption de cette loi est une réponse à trois constats majeurs, en l’occurrence la lourdeur des procédures de passation des marchés au Burkina Faso, singulièrement celles des projets du PPP, le faible taux de contractualisation du PPP et l’urgence des besoins en matière d’investissements. En somme, Salifou Diallo a fait comprendre que le projet de loi vise « à exécuter rapidement et bien, les projets que les populations attendent depuis un certain temps », tout en précisant que pour cette fois, ce sont 38 projets dans divers secteurs prioritaires (une liste non exhaustive) sur 94 qui seront concernés. Et que pour une question de transparence, Salifou Diallo a ajouté que des contrôles seront effectués a priori et a posteriori. « Malgré la pertinence de la démarche, il est des chapelles politiques qui trouvent à redire, prouvant une fois de plus qu’elles privilégient leurs intérêts propres au détriment de celui du peuple », a affirmé le président du MPP. « Ceux-là qui nous ont adressé ces déclarations plus ou moins inexactes nous disaient, il y a quelques mois, que l’on ne faisait rien. Maintenant que l’on veut bouger vite et bien, il se trouve des gens pour dire que les procédures que nous entamons ne sont pas les bonnes et que nous voulons organiser une économie mafieuse », a-t-il ajouté.

 

Pour que « les enfants ne suivent plus les cours accrochés aux arbres »

 

Au compte des réalisations, figurent la construction d’établissements d’enseignement du supérieur et du secondaire,  la réalisation d’infrastructures sanitaires et routières, la construction d’unités de production d’engrais et la mise en place d’une unité de montage de tracteurs agricoles. Relativement aux infrastructures de l’enseignement supérieur existantes, le Président du MPP a fait remarquer que « ce ne sont pas des universités que nous avons ». Il a donc promis des cités universitaires et des restaurants universitaires de grande capacité aux étudiants du Burkina. Il a aussi mentionné que des amphithéâtres seront érigés pour que « les enfants ne suivent plus les cours accrochés aux arbres. Nos enfants ne sont pas des singes ». « Le gouvernement a décidé de faire en sorte que les étudiants ne prennent plus des cours assis sur des cailloux », a-t-il martelé. Sur le coup, il a indiqué que tous les établissements d’enseignement du Burkina seront électrifiés. Pour ce qui est des infrastructures routières, Salifou Diallo a affirmé qu’avec l’allègement des conditions d’exécution du programme de projets Partenariat public privé (PPP), sortiront rapidement de terre une autoroute Ouaga-Bobo et un périphérique tout autour de Ouagadougou, qui va permettre de fluidifier la circulation dans le centre-ville. Il a aussi déclaré que des routes seront construites à l’intérieur du pays, au nombre desquels la route Sanaba-Solenzo-Gondougou ; « cette région à elle seule produit 100 000 tonnes de coton, mais il n’y a pas de voies pour transporter cette production ». Le domaine de l’électricité est aussi pris en compte. C’est ainsi qu’il a été confié à la presse que tout sera fait pour que le prix du kilowatt/heure soit revu à la baisse.

 

« L’Opposition gagnerait à être plus perspicace dans ses critiques »

 

Le président du MPP semble déterminé à aller jusqu’au bout puisqu’il a laissé entendre que « ces routes, ces hôpitaux, ces universités et autres seront réalisés. Que celui qui ne veut pas voir cela s’exile. Après la construction des routes, que celui qui ne veut pas les emprunter circule à côté ». A l’endroit du Chef de file de l’opposition, Salifou Diallo lance ceci : « Lui-même dans son propre programme a dit qu’il fallait adopter des procédures plus simplifiées et pour le développement il faut adopter le PPP. Aujourd’hui que l’on a décidé de mettre cela en œuvre, il crie à l’Etat mafieux ». Salifou Diallo poursuit : « Zéphirin Diabré a dit que la mise en œuvre des projets s’élève à  7 000 milliards de F CFA. Peut-être que c’est dans ses rêves. Sinon les projets ne coûtent pas 7 000 milliards de F CFA ». Et Simon Compaoré d’enfoncer le clou en questionnant :  « D’où vient ce chiffre de 7 000 milliards de F CFA ? », avant de poursuivre en déclarant que « les objectifs du parti au pouvoir sont différents de ceux du Chef de file de l’opposition », car il estime que le parti au pouvoir travaille à améliorer les conditions de vie et de travail des populations. Il poursuit : « On ne construit pas les écoles, les universités et les hôpitaux pour des margouillats. C’est pour les populations. Le coût du projet, contrairement à ce que dit Zéphirin, est évalué à 1 780 milliards de F CFA ». Simon Compaoré, au cours de la conférence de presse, a aussi tenu à signaler que « Roch Marc Christian Kaboré a été élu et sa redevabilité n’est pas devant le Chef de file de l’opposition, mais devant les populations qui souffrent ». Face aux accusations de Zéphirin Diabré, Phillippe Ouédraogo, président du PDS/Metba, allié du MPP, a tout simplement dit que « l’Opposition gagnerait à être plus perspicace dans ses critiques ».  Face aux menaces de descente dans la rue,  Me Bénéwendé Sankara, Président de L’UNIR/PS, a ironisé en affirmant : « la rue ne peut pas inquiéter ceux qui sont nés dans la rue » et que « l’Opposition agit comme si elle n’avait pas de feuille de route ».

A entendre Salifou Diallo, « personne ne va les empêcher de voter cette loi et personne n’a le monopole de la violence ». Il a donc invité la population à soutenir les 38 projets.

D’autres sujets se sont aussi invités à cette conférence de presse. Il s’agit de l’accusation portée contre un ministre. En effet, un activiste, Lengha fils, a accusé un ministre d’avoir créé un compte parrallèle. Salifou Diallo met quiconque au défi d’apporter des preuves d’autant plus qu’en droit : « la preuve incombe à l’accusateur ».

Concernant le projet de révision du Code électoral et la loi sur la grève, Salifou Diallo a fait remarqué que « le gouvernement n’a pas un projet de Code électoral. « Il faut dénoncer l’attitude cavalière de l’Opposition qui sort des couteaux pour quelque chose qui n’existe pas. Des gens cherchent des motifs de bagarre ».

 

Françoise DEMBELE

 

 


Comments
  • Merci
    Ceux qui crotiquent cet acte ce bravour, ne comprennent rien

    3 juillet 2017

Leave A Comment