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 ALTERNANCE A CUBA


L’exemple venu de La Havane

C’est avec brio que les frères Castro, Fidel et Raul, étaient entrés dans l’histoire en renversant en 1959 à Cuba, la dictature de Batista et en infligeant aux Américains la mémorable défaite de la Baie des Cochons. Et c’est avec brio aussi qu’ils en sortent en réussissant ce qui se présente aujourd’hui comme l’horizon indépassable en termes de vertus démocratiques : l’alternance. En effet, Raul qui veillait au destin de l’île, en remplacement de son frère, a accepté de passer la main, faisant de Miguel Diaz-Canel le nouveau « commandante » de Cuba. Même si les mauvaises langues estiment que c’est une alternance arrangée et que le nouveau chef de l’Etat a grandi dans l’antichambre du castrisme, il n’en demeure pas moins que c’est une belle leçon de démocratie que Cuba donne au monde et particulièrement à l’Afrique où de nombreux dictateurs s’arcboutent à leur fauteuil.

Une page de l’histoire se tourne donc. Au-delà des accusations de dictature dont on affuble la gouvernance des frères Castro, l’on peut penser, avec tous les progressistes du monde, que c’est une pierre gravée d’or que Fidel et Raul laissent dans le jardin des Cubains. En six décennies de pouvoir, les frères révolutionnaires, malgré l’hostilité de leur ogre de voisin, l’Oncle Sam, ont, entre autres, bâti le meilleur système éducatif au monde selon les termes propres de l’UNESCO et un système efficace de santé dont les médecins ont très souvent volé au secours de nombreux peuples du monde  en situation de catastrophes. De nombreux pays, notamment en Afrique, ont, dans le cadre de la coopération Sud-Sud, bénéficié, dans divers domaines, du développement de formations et de l’expertise des Cubains. Mais ce qui reste comme un legs indélébile dans la mémoire et le cœur de nombreuses générations d’Africains, c’est l’éternelle flamme du rêve révolutionnaire et de la lutte contre l’impérialisme.

Les défis restent grands pour Miguel-Diaz Canel

C’est donc quelque peu sur des notes de chagrin et de nostalgie que la fin du règne des Castro est accueillie sur le continent, surtout quand on sait aussi qu’elle marque la fin d’une génération historique de révolutionnaires en Amérique du Sud.   

Cela dit, la question que l’on peut se poser, est celle de savoir si le nouveau commandant de bord à Cuba, saura mener la barque. On attend de voir. L’on peut, cependant, souhaiter que l’appel d’air n’emporte pas tout sur son passage. Il y a d’ailleurs de fortes chances que cela ne soit pas le cas, car le futur président restera à l’ombre du Parti communiste dirigé encore par Raul Castro jusqu’en 2021. Mais les défis restent tout de même grands pour Miguel-Diaz Canel. Il devra principalement donner une nouvelle dynamique à l’économie en réussissant le pari de la diversification des secteurs productifs, dans un pays où le tissu économique est encore bâti sur les cigares, le rhum et le tourisme. Il dispose, à cet effet, d’un puissant atout : l’industrie médico-pharmaceutique qui dispose d’un impressionnant potentiel d’exportation non seulement de médicaments, mais aussi de services médicaux. On estime à près de 50 000 le nombre des Cubains travaillant dans les programmes cubains destinés à l’étranger, dans plus de 67 pays du monde. Pour ce faire, le nouveau chef de l’Etat doit réussir la réouverture maîtrisée de Cuba au monde.

SAHO 


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