HomeA la uneALTERNANCE DEMOCRATIQUE EN AFRIQUE :Le sommet de Washington a accouché d’une souris

ALTERNANCE DEMOCRATIQUE EN AFRIQUE :Le sommet de Washington a accouché d’une souris


Le sommet USA/Afrique s’est achevé le 6 août dernier, à Washington. Pressenti comme le tribunal des dictateurs africains, ce sommet n’aura été finalement qu’une balade de santé pour les princes qui nous gouvernent, notamment les tripatouilleurs des constitutions en Afrique. Contre toutes attentes, le président américain, Barack Obama, n’a pas tenu un langage de vérité à la cinquantaine de chefs d’Etat africains présents à Washington, sur la gouvernance politique.

Barack Obama aurait rendu service à l’Afrique s’il avait dit ses quatre vérités aux présidents

Or, nombreux sont les Africains qui croyaient l’occasion fort belle pour le locataire de la Maison Blanche de remonter les bretelles aux mauvais élèves de l’alternance démocratique. Hélas, le plus puissant homme de la planète a préféré se cacher derrière son secrétaire d’Etat, John Kerry, dont la voix porte moins que la sienne. D’où la grande déception de tous les démocrates africains. Barack Obama aurait rendu un grand service à l’Afrique s’il avait dit ses quatre vérités aux présidents qui veulent régner à vie. Et cet exercice n’était pas des plus difficiles pour un président dont le mandat tire vers sa fin. En vérité, ce sommet est un échec car on s’attendait à une ligne de pêche et non à un poisson. Barack Obama aurait dû enseigner aux Africains les valeurs basiques qui puissent façonner leurs comportements, comme il l’avait du reste laissé croire au début de son premier mandat, à travers son historique discours d’Accra.

Ce qui manque le plus à l’Afrique, ce ne sont pas les richesses, mais plutôt la bonne gouvernance politique

Quels que soient les millions de dollars qu’on déversera sur le continent noir, tant que certaines pratiques perdureront, tant que le comportement actuel des têtes couronnées du continent ne changera pas, le développement restera une utopie. Mais le président Obama a feint de l’ignorer, privilégiant les questions économiques à l’alternance démocratique. Dès lors, l’on comprend pourquoi la société civile africaine n’a pas été conviée à ce sommet. Loin d’être un fait du hasard, c’est une démarche qui annonçait déjà les résultats auxquels on allait aboutir. Il est évident que la société civile n’aurait pas assisté à une telle rencontre sans exiger un regard sur les valeurs démocratiques, notamment l’alternance. Si Barack Obama ne rectifie pas le tir, il aura, aux yeux de nombreux Africains, raté sa sortie de la Maison Blanche. Cela est d’autant plus évident que ses prédécesseurs ont beaucoup marqué l’Afrique par leurs actions : Bill Clinton avec l’AGOA et Georges W. Bush avec le Millenium challenge Account, mais aussi par sa forte contribution dans la lutte contre la pandémie du VIH /Sida. Certes, Barack Obama a promis d’offrir l’énergie au continent noir, ce qui n’est pas mauvais en soit, mais il lui aurait apporté plus, si son action avait été plus axée sur la promotion de la démocratie. Car ce qui manque le plus à l’Afrique, ce ne sont pas les richesses, mais plutôt la bonne gouvernance politique.

Dabadi ZOUMBARA

 


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