HomeA la uneAN 1 DE LA RESISTANCE AU PUTSCH DU 16 SEPTEMBRE 2015 : La CDAIP réclame justice pour les martyrs

AN 1 DE LA RESISTANCE AU PUTSCH DU 16 SEPTEMBRE 2015 : La CDAIP réclame justice pour les martyrs


A quelques jours de la commémoration du premier anniversaire de la résistance populaire au putsch du 16 septembre 2015, la Coordination des comités de défense des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) de la ville de Ouagadougou en appelle à la mobilisation et à la lutte pour la préservation et l’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire. C’était au cours d’un point de presse tenu le 6 septembre 2016 à Ouagadougou, au Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ).

 

Face à la situation sociopolitique et économique nationale, marquée par des entreprises de destruction des acquis de l’insurrection populaire, la seule alternative, selon la Coordination des comités de défense des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP), est la poursuite de la lutte pour l’achèvement de la révolution qui apportera le véritable changement en faveur du peuple. Raison pour laquelle la CDAIP a lancé un appel à toutes les personnes éprises de justice, à se mobiliser pour commémorer avec succès le 1er anniversaire de la résistance populaire au putsch du 16 septembre 2015. En outre, elle a demandé au peuple insurgé de rester mobilisé pour, entre autres, exiger que  justice soit rendue aux martyrs, et que le droit à l’insurrection populaire soit inscrit dans la Constitution. C’était lors d’un point de presse tenu le 6 septembre dernier. Pour le porte-parole de la CDAIP, Yacouba Kientéga, le peuple insurgé constate que les espoirs qu’il a fondés en l’insurrection et en la résistance populaire s’évanouissent depuis l’arrivée au pouvoir du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et alliés. Sur le plan social et économique, a-t-il expliqué, la situation est particulièrement difficile tandis que sur le plan politique, l’on assiste à du surplace ; les signaux de changement qui ont été promis dès les premiers mois de leur accession au pouvoir se font toujours attendre.

 

Retourner au peuple son dû

 

Parlant du volet économique, la CDAIP a estimé que les dirigeants actuels feignent d’ignorer que la Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI) n’ont jamais produit le développement dans aucun pays du monde. « Nos idéologues de la social-démocratie, de même que les soi-disant sociaux-libéraux de tout bord ont tout intérêt à lire « La grande désillusion » de Joseph Stieglitz pour mieux éclairer leurs lanternes sur les fondements anti-développement de l’argent de la dette de la BM et du FMI », a dit Yacouba Kientéga. Au lieu de faire la manche, a-t-il suggéré, le pouvoir en place doit plutôt procéder au jugement des nombreux dossiers de crimes économiques et récupérer l’argent volé au peuple par les dignitaires du pouvoir déchu et leurs amis. Pour la CDAIP, il convient de retourner au peuple son dû au lieu d’appauvrir davantage le contribuable par de nouvelles taxes. Car, pour elle, un peuple insurgé ne peut et ne doit devenir un peuple mendiant, contrairement à l’image que le pouvoir actuel véhicule à travers sa diplomatie. L’orientation actuelle du pouvoir politique vise, selon la  CDAIP, à faire regretter au peuple son insurrection et sa résistance  héroïques.  Une trahison de l’esprit de l’insurrection, selon Yacouba Kientéga et ses camarades, et une remise en cause des principaux acquis, notamment les perspectives de souveraineté, d’indépendance, de liberté et de justice sociale.

« Alors que pour les insurgés et les résistants, la manifestation de la vérité et celle de la justice pour les martyrs semblaient à portée de main, c’est à notre grand dam que nous assistons à des manœuvres qui visent à accommoder l’impunité à ceux qui ont tué lors de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et du putsch du 16 septembre 2015 », a déploré Yacouba Kientéga.  Et cela, a-t-il poursuivi, dans le cadre de la nouvelle « sainte alliance » entre anciens et nouveaux tenants du pouvoir d’Etat. L’on ne pouvait imaginer, a confié le porte-parole de la CDAIP, qu’on serait toujours sans lueur d’espoir pour le jugement des dossiers des martyrs, de même que ceux de Thomas Sankara, Boukary Dabo, Norbert Zongo, etc. Une  reculade actuelle du pouvoir en place devant la soif de justice du peuple qui, selon lui, semble justifier l’adage selon lequel « on ne scie pas la branche sur laquelle on est soi-même assis ».

 

Thierry Sami SOU

 

 


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