HomeA la uneARRESTATION DE MEMBRES DE LA SOCIETE CIVILE EN RDC : Quand Kabila  se tire une balle dans le pied

ARRESTATION DE MEMBRES DE LA SOCIETE CIVILE EN RDC : Quand Kabila  se tire une balle dans le pied


Le président congolais, Joseph Kabila, a-t-il perdu la raison ? Telle est la question que l’on est en droit de se poser, quand on observe de près ses agissements depuis qu’il ne fait plus mystère de sa volonté de tripatouiller la Constitution de son pays pour briguer un énième mandat. On se rappelle d’ailleurs qu’il n’y a pas très longtemps, l’homme fort de Kinshasa avait eu le culot de convoquer les diplomates en poste dans son pays, pour les mettre en garde contre ce qu’il considère comme une ingérence dans la politique intérieure de son pays. L’affaire avait fait grand bruit, tant l’indignation mondiale était à son comble. Et comme si cela ne suffisait pas, le président Kabila, pas plus tard que le 15 mars dernier, a procédé à l’arrestation de membres de la société civile. Il s’agit de Oscibi Johann du Balai citoyen du Burkina Faso et de Fadel Barro, Malal Talla et Aliou Sané du Mouvement Y en a marre du Sénégal qui ne sont plus à présenter. Car ces deux mouvements ont contribué à mettre  fin aux régimes dictatoriaux d’Abdoulaye Wade et de Blaise Compaoré. Le premier tenait à imposer son fils comme président de la République, tandis que le second tenait à modifier la loi fondamentale de son pays pour s’octroyer un nouveau mandat comme Joseph Kabila s’apprête à le faire.

Joseph Kabila se trompe de combat

On comprend dès lors pourquoi les autorités congolaises n’ont pas digéré la présence des responsables de ces deux structures à Kinshasa, au moment même où le débat sur la modification de la Constitution fait rage dans la capitale de la RDC. Elles redoutent l’effet de contagion, oubliant que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Comme le dit l’adage, ce n’est pas en cassant le thermomètre que l’on fait tomber la fièvre.

Bien au contraire. Car, en arrêtant des responsables de la société civile, Kabila risque, sans le vouloir, de se tirer une balle dans le pied. Ce d’autant que la fronde qui était jusque-là interne, risque de s’externaliser avec toutes les conséquences qui vont avec. Et c’est peu dire que cette arrestation va provoquer une levée de boucliers à travers le monde et focaliser l’attention de tous sur le Kabilaland.

C’est dire donc que Joseph Kabila se trompe de combat. Plutôt que de s’en prendre à la société civile, il doit s’en prendre à lui-même, en acceptant avant tout de se remettre en cause.  A moins qu’il n’ait fait le choix de finir comme Blaise Compaoré qui, après 27 ans de règne, se retrouve à vivre par contrainte hors de la terre natale.

Une chose est désormais sûre : par ces arrestations, Kabila envoie un message de clarté à la communauté internationale sur sa volonté de violenter la Constitution pour se scotcher au fauteuil présidentiel. 

 

B.O


Comments
  • Que sont devenus la philosophie et le testament politiques de Valdiodio N’Diaye pour la jeunesse du Sénégal ? Que sont devenus la philosophie et le testament politiques de Thomas Sankara pour la jeune du Burkina ? Comment concevoir l’avenir, assumer son présent sans approfondir son passé, si on garde comme maître à penser l’oppresseur ? Comment la jeunesse sénégalaise et la jeunesse burkinabé en sont-elles à arriver au point de non retour : nier, renier son passer et se soumettre au néocolonialisme ? Et la presse burkinabé ? Une chaîne de transmission de la pensée unique : le néocolonialisme culturel. La recherche investigatrice est le credo de la presse des pays soumis aux attaques permanentes de la manipulation de la presse occidentale : dans quel camp se situe Le pays ? Sûrement pas dans le camp panafricaniste.
    « Car ces deux mouvements ont contribué à mettre fin aux régimes dictatoriaux d’Abdoulaye Wade et de Blaise Compaoré. » : comment un journal, qui se réclame être (et non appartenir au) le plus grand groupe de presse privé au Burkina peut-il écrire une chose pareille, alors que tout Panafricaniste sait, que la France avait déshabillé le Saint Pierre sénégalais pour habiller le Saint Paul sénégalais, que la France avait déshabillé le Saint Pierre burkinabé pour habiller le Saint Paul burkinabé ? Cave canem ! Nous refusons de croire que les hommes intègres (qui ont l’autonomie de la pensée) n’existent plus au pays de Sankara. Comment les associations africaines, plus précisément sénégalaises, burkinabé et congolaises, qui font membres des mouvements sociaux de part le monde financés par les fondations étrangères (Fondation Jaurès (France), la Fondation Nouvelle pour la Démocratie (Etats-Unis), les fondations Konrad Adenauer et Friedrich Ebert (Allemagne), les mêmes qui avaient financé les mouvements sociaux en Ukraine, Egypte, Tunisie, Libye, Géorgie etc. osent-elles faire prendre aux peuples africains de vessies pour de lanternes ? Y’en marre se trouve sur la même liste de pays de la Fondation Nouvelle pour la Démocratie, que plusieurs associations congolaises.
    Dans quel monde vit-on au pays du Capitaine Sankara? Regardez bien le drapeau de la RD Congo sur la carte de l’Afrique : ALTERNANCES EN AFRIQUE : Tempête dans un verre d’eau au Bénin, recul démocratique en Sierra Leone (http://lepays.bf/alternances-en-afrique-tempete-dans-un-verre-deau-au-benin-recul-democratique-en-sierra-leone/).
    Qu’est-ce qui peut se passer au Burkina et au Sénégal, sans l’accord de la France? C’est la France, qui limite le cadre dans laquelle ces deux pays peuvent exercer leur liberté, en d’autres mots, ces deux pays ont la liberté, que la France leur accorde. La RD Congo n’est pas une ancienne colonie française, même si c’est le français, qui est la langue officielle comme en France.
    L’ingérence étrangère dans les affaires internes, en RD Congo, date de l’époque de la colonisation (Congo belge). Quelques points culminants: l’assassinat de Lumumba, l’invasion du Congo par les troupes de l’Otan, en 1960, quelques jours après son indépendance (4 jours), la sécession katangaise (mercenaires anglo-saxons, sud africains et cubains de la Floride), Che au Congo, le soutien de l’Occident à Mobutu (32 ans), l’Onuc-la Monuc-la Monusco, l’invasion ougando-rwando-burundaise avec ses 6 Mios de morts, l’assassinat de Laurent Kabila, les Accords de Lusaka et leur suite: l’entrée des rebelles et leurs armées dans le gouvernement (Transition), la Constitution de la Transition et celle de 2006 rédigées et imposées par la communauté nationale etc. Si le président congolais refuse l’ingérence étrangère dans la politique congolaise, cela inclus aussi les mouvements sociaux africains soutenus et financés par les puissances et associations extérieurs à l’Afrique.
    Les conditions sociologiques, les conditions géopolitiques et géoéconomiques congolaise ne peuvent en aucune façon être comparées ni à celles du Burkina ni à celles du Sénégal: où étaient les mouvements sociaux de ces pays, lorsque le gouvernement congolais avait été forcé de faire entrer les criminels de guerre, les violeurs et les recruteurs des enfants-soldats dans la gestion de l’Etat?
    En mars 2015, l’Union européenne attaque violement les électeurs et les électrices grecques, qui pourtant ont exercé leur droit civique naturel : est-ce la démocratie ? Poroschenko (Ukraine) avait été élu, dans une situation d’inconstitutionnalité absolue : la Constitution prévoyait au moins 75% de parlementaires pour destituer un président en exercice (Janukowitsch), moins de 73% votèrent pour sa destitution et pourtant, il fut chassé du pouvoir, la constitution fut abrogée et une nouvelle constitution fut promulguée : est-ce la démocratie ?
    Les problèmes africains ne peuvent être vus, décortiqués que par et avec les lunettes africaines portées par les Africain-es, et non à travers les lunettes occidentales. Si on est citoyens des pays, qui n’ont même pas le droit, qui se refusent le droit d’exercer un pouvoir régalien, depuis bientôt 55 ans : le droit de battre monnaie, il faut éviter de péter plus haut que le bout de son nez. Si on pays a son territoire de bases militaires étrangères dans sa capitale et proche de son principal, alors que ses propres militaires sont casernées en dehors de la capitale (Sénégal), les jeunes de ses pays doivent être en cause la légitimité de leurs gouvernants au lieu d’aller vagabonder dans un pays, qu’ils ne connaissent que par sa musique. Le Zimbabwe, le Zanu-PF et Mugabe résistent contre les différentes formes d’embargo pour récupérer leurs terres, pendant que les autres pays africains cèdent les leurs aux Etats et entreprises étrangers. L’Angola, le MPLA et Dos Santos sont en train de montrer au monde, ce qu’un pays africain peut réaliser économiquement.
    La RD Congo vient de loin et son passé récent est unique au monde : la résolution sur la résolution onusienne sur la responsabilité de protéger n’avait pas été appliquée alors que de pays étrangers tuaient et violaient sa population, alors que le personnel de l’Onu (civil et militaire) violaient.
    L’amateurisme de ces jeunes africains est un signe d’allégeance naïf au néocolonialisme (français), ce qui ne présage aucun avenir meilleur pour l’Afrique, lorsque la France décidera de leur donner les rennes du pouvoir dans leurs pays respectifs ; ils seront les clones de ceux, qu’ils prétendent avoir combattu aujourd’hui.
    Le pays devrait fournir des efforts pour éclairer les Burkinabé sur les enjeux réels, qui se jouent en Afrique : ce sont ces enjeux, qui ont vu l’Afrique perdre un héros panafricaniste et internationaliste : Thomas Sankara, même s’il est trop grand pour le Burkina. La jeunesse du Sénégal est un drame pour l’Afrique : elle a effacé Valdiodio N’Diaye de sa mémoire et celle du Burkina, est sur ses traces : effacer Sankara de sa mémoire.

    16 mars 2015
  • Kabila s’est tiré qu’elle balle dans le pied? De plus en plus, Le Pays a des prise des positions qui ne rentrent pas dans la déontologie de la presse. Comment peut on admettre sur son territoire des activistes animés de la volonté de mettre le pouvoir en place?
    A force de faire des analyses partiales de cette sorte, Le Pays perd sa crédibilité. Dans tous les cas, l’absence de Blaise n’empêchera pas le CDP et ses alliés de gagner les élections présidentielles et législatives de fin de transition, preuve que toute vos analyses sont fausses.
    De grâce, donnez l’information juste. C’est ce qu’on vous demande.

    16 mars 2015
    • Monsieur Guadalajara, tu as encore manqué l’occasion de la fermer. Tu es HS.
      Si tu ne parles pas, ca va te faire quoi?
      sans rancune

      16 mars 2015
    • BIEN dit acceptera -tu que ta famille nucléaire des gens viennent de l’extérieur pour créer la mésentente meme s’il y a des problèmes .

      17 mars 2015
  • A quel sénégalais il reste encore un doute sur le cahier de charge remis à ces mercenaires d’un nouveau genre ?
    Je rappelle: “Les satanistes disent qu’on est libre d’entrer en satanisme comme on est libre d’en sortir. Mais ce que le satanisme n’accepte pas du tout, c’est qu’on veuille jouir des biens de Satan et vouloir ensuite refuser de le servir”. Y en a marre a bien reçu les financements des OXFAM et autre OSIWA. Et qui paie commande. Les voilà obliger de se battre pour les visées de re-colonisation de leur bailleurs. Oh, je sais; quelques médias aussi seront mis au service de la peinture de leurs actes. On les présentera comme des patriotes démocrates et toutim, qui se battent pour la démocratie, la liberté, et autre en Afrique. C’est ce qui explique leur combat contre Wade qui a osé coopérer avec la Chine sans ordre de l’Occident. C’est ce qui explique leur combat contre Jammeh qui a osé sortir du Commonwealth. C’est ce qui explique qu’ils ferment les yeux sur ce que fait Déby qui est un grand démocrate. Eux, de YAM, sont contre les dictateurs, mais pas contre les démocrates comme Déby.
    La vérité est qu’ils iront où leurs bailleurs leur commanderont d’aller. Et leurs bailleurs veulent verrouiller leurs intérêts en Afrique et mettre des bâtons dans les roues des Chine, Russie, Inde, Japon et autres pays arabes. Et Y en a marre se battra dans ce sens. La couverture médiatique qui accompagne ce combat n’a pas de sens. Ce serait idiot qu’ils agissent en avouant publiquement ce qu’ils font.

    16 mars 2015
    • Papa, si vous saviez que Kabila tue au Congo nuit et jour sans pitié, vous ne parleriez pas ainsi. Ces jeunes ont raison dans leur action: qu’avons-nous à faire d’un nationaliste tueur de son propre peuple???
      Kabila le père était dictateur, mais nous l’avons aimé.
      Pourquoi refusons-nous le fils? à cause de ses mauvaises actions.

      Que vous le vouliez ou pas, il partira en 2016.

      Signé/ Un étudiant de l’Université de Kinshasa

      18 mars 2015

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