HomeA la uneARRESTATION D’UN RESPONSABLE DU MNLA A GAO :Le défi de la confiance et de la bonne foi

ARRESTATION D’UN RESPONSABLE DU MNLA A GAO :Le défi de la confiance et de la bonne foi


Des jeunes du Nord-Mali ont arrêté, le 28 septembre 2014, un cadre du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), Mohamed Aguissa Maïga, dans la région de Gao. Il faut rappeler que celui dont l’armée malienne a confirmé l’arrestation, était en provenance d’Alger où il avait pris part au deuxième round des négociations entre Bamako et les groupes armés du Nord.

 

Cette arrestation peut susciter des interrogations

 

On se souvient aussi qu’il faisait office de ministre de la Jeunesse et des sports lors de l’occupation de la région Nord par le MNLA, en 2012. A en croire le mouvement rebelle touareg, Aguissa Maïga a été mis aux arrêts alors qu’il se rendait dans un village situé à 25 km de Gao, pour passer la fête de Tabaski en famille.

Cette arrestation, dont s’est, vivement offusqué le MNLA et qui intervient à un moment où les autorités maliennes et les groupes armés du Nord, sous la supervision de l’Algérie, se sont engagés sur la voie de la recherche d’une paix durable, peut susciter des interrogations.

L’on peut d’abord se demander ce qui pourrait justifier cette arrestation. Depuis la bataille d’Aguel’hoc en 2012, l’opinion malienne en général, et l’armée en particulier, ne décolèrent pas contre le MNLA. En effet, d’après l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH), au cours de cette bataille, le MNLA s’est rendu coupable « d’exécutions sommaires de 153 militaires du camp d’Aguel’hoc, égorgés ou tués avec une balle dans la tête ».

Ce massacre massif, qui avait été perçu à juste titre d’ailleurs comme un crime contre l’humanité, est resté en travers de la gorge de la grande muette.

 

Il pourrait avoir posé des actes répréhensibles

 

La deuxième motivation de cette arrestation qui peut d’ailleurs être inscrite dans le même registre que la première, pourrait être liée au fait que, de par le passé, Aguissa Maïga avait occupé d’éminentes fonctions dans l’administration du MNLA lors de l’occupation du Nord du pays.

De ce point de vue, il pourrait, pendant cette période noire, avoir posé des actes répréhensibles que l’armée n’a pas encore digérés. L’on peut ajouter à cela le reproche fait au MNLA d’avoir permis aux forces djihadistes de prendre pied dans la partie Nord du pays où elles ont semé la désolation et la mort.

L’armée malienne a donc mille et une raisons de toujours regarder le MNLA, la gorgée nouée de rage. Cette attitude est d’autant plus justifiée que l’armée a été déclarée persona non grata dans la zone. En effet, une normalisation de la situation, où le drapeau malien va de nouveau flotter sur des mâts implantés dans cette aire géographique que le MNLA considère comme son territoire naturel, semble ne pas poindre à l’horizon.

C’est ce qui explique tous ces pas de tango que l’on observe de sa part dans toutes les négociations de paix à propos de la crise du Nord-Mali. C’est pourquoi l’on peut avoir envie de dire aux deux parties qu’une solution durable à la sempiternelle problématique du Nord-Mali, leur impose d’abord de relever le défi de la confiance et de la bonne foi.

Sans ce préalable, toutes les négociations seront vouées à l’échec.

 

Pousdem PICKOU


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