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ASSASSINAT DE FLAVIEN NEBIE : La CEEB accuse le pouvoir du MPP de « protéger des criminels »


Dans la déclaration ci-dessous, la Coordination des élèves et étudiants burkinabè (CEEB) accuse le pouvoir du MPP de « protéger des criminels » dans l’affaire Flavien Nébié,  du nom de cet élève assassiné en 2000 lors des manifs consécutives à la mort de Norbert Zongo. Lisez !

Camarades élèves, étudiantes et étudiants,

Ce 6 décembre marque le dix-huitième (18e) anniversaire de l’assassinat de notre camarade Flavien Nébié, élève en classe de CM2 à Boussé. En effet, c’est au cours d’une manifestation d’élèves, le 6 décembre 2000 pour exiger la vérité et la justice pour Norbert Zongo et de meilleures conditions de vie et d’étude, contre le sabotage de notre système éducatif, qu’un gendarme, un véritable bandit et serviteur zélé du pouvoir de la IVe République, a abattu notre camarade d’une balle dans la tête. Dix-huit (18) longues années après, ce gendarme continue de se la couler douce pendant que les camarades de Flavien Nébié ainsi que sa famille sont dans l’attente de la justice. Le dossier, bien qu’ayant fait l’objet de dénonciation dans un rapport du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), est toujours au point mort.
Cela est d’autant étonnant que l’insurrection populaire d’octobre 2014 au cours de laquelle des élèves ont perdu la vie, avait suscité des espoirs quant à la manifestation de la vérité et de la justice. Mais hélas ! Le pouvoir du MPP, en bonne relève du système Compaoré, continue de protéger des criminels qui ont versé le sang des patriotes de notre pays, à l’image de nos camarades Flavien Nébié, Emile Zigani, Blaise Sidiani, Dabo Boukary, le journaliste Norbert Zongo et ses compagnons d’infortune, etc.

Camarades élèves, étudiantes et étudiants,

La commémoration de ce triste anniversaire intervient dans un contexte particulier marqué par la dégradation vertigineuse et continue des conditions de vie et d’étude des scolaires. Le désengagement de l’Etat du secteur de l’éducation s’est renforcé ces dernières années avec le Plan national de développement économique et social (PNDES). Ainsi assiste-t-on à la poursuite d’une privatisation sauvage, rendant l’école inaccessible aux enfants du peuple. Bon nombre d’élèves dans les villes et campagnes sont obligés de se tourner vers l’enseignement privé, le public étant délaissé depuis les années 1990. Toute chose qui a pour conséquences les frais de scolarité exorbitants et un enseignement de qualité douteuse avec des promoteurs d’établissements privés qui n’ont pour objectifs que de rechercher le profit. Aussi faut-il souligner que les rares établissements publics existants pratiquent des cotisations APE hors de portée de la majorité des parents d’élèves. A cela s’ajoutent les cotisations dites « spéciales », en violation même d’une directive de la faîtière des parents d’élèves, l’UNAPESB, en date du 16 novembre 2016, plafonnant les cotisations APE à 5 000 F CFA et supprimant les cotisations dites « spéciales ». Le constat est pourtant alarmant. A Ouagadougou, les élèves du Lycée Mixte de Gounghin payent 12 500 F CFA comme cotisation APE, ceux du Lycée Municipal Bambata payent 9 000 F CFA. Au Lycée départemental de Koumbia dans le Tuy, les cotisations APE s’élèvent à 15 000 F CFA pendant qu’au CEG de Da dans la Boucle du Mouhoun, les cotisations APE sont à 20 500 F CFA. Le Lycée départemental de Kouka pratique des cotisations spéciales à hauteur de 5 000 F CFA.
En plus, l’insuffisance d’infrastructures, de personnel enseignant, de matériels didactiques et les effectifs pléthoriques sont perceptibles dans tous les ordres d’enseignement. Sur le dernier point, on note des effectifs allant au-delà de la centaine d’élèves par classe, comme c’est le cas au CEG de Di dans la Boucle du Mouhoun où on a plus de 120 élèves en classe de 4e. Pareil pour la promotion de BEP 1 Electrotechnique du Lycée Professionnel Dr Bruno Buschweiser de Ouagadougou qui compte plus de 160 élèves.
Au niveau social, la réinstauration des bourses scolaires est un acquis de nos luttes, mais il convient de poursuivre la lutte pour leur gestion transparente et l’élargissement de leur base d’octroi. La cantine, quant à elle, reste trimestrielle et ne répond donc pas aux besoins des élèves. De plus, la qualité et la quantité des plats servis laissent à désirer. Le transport, lui, est inexistant et les élèves sont abandonnés à eux-mêmes, exposant les cyclistes et motocyclistes aux accidents de la circulation.

Camarades élèves, étudiantes et étudiants,

En ce triste anniversaire de l’assassinat de notre camarade Flavien Nébié, la Coordination des élèves et étudiants burkinabè (CEEB) appelle l’ensemble des scolaires et étudiants à :
⎫ commémorer avec succès ce 18e anniversaire en exigeant toute la lumière dans l’assassinat de notre camarade;
⎫ renforcer ses différentes structures sur le territoire national ;
⎫ se mobiliser davantage dans la lutte contre l’impunité et pour l’amélioration des conditions de vie et d’étude des scolaires et étudiants burkinabè ;
⎫ se mobiliser pour faire de la journée du 13 décembre 2018, jour anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo, un franc succès.

Vérité et justice pour Flavien NEBIE !

Vérité et justice pour Norbert Zongo et tous les autres crimes de sang restés impunis !

Vive l’unité d’action entre élèves, étudiants et travailleurs de l’éducation !!!

Vive la CEEB !!!!

Pain et Liberté pour le Peuple !!!!

Ouagadougou, le 6 décembre 2018

Le Bureau Exécutif National

 


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