HomeA la uneASSIMI KOUANDA A L’ISSUE DE SA VISITE A L’UPC : « L’art politique n’est pas celui du spectacle, ni de la guerre».

ASSIMI KOUANDA A L’ISSUE DE SA VISITE A L’UPC : « L’art politique n’est pas celui du spectacle, ni de la guerre».


Le vendredi 5 septembre 2014, une délégation du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a effectué une visite au siège de l’Union pour le progrès et le changement (UPC). Cette visite a permis aux responsables des deux partis d’échanger sur des préoccupations touchant la vie de la Nation.

 

Assimi Kouanda, Bédouma Alain Yoda, Naboho Kanidoua, Achille Tapsoba, Pascaline Tamini. Ce sont là quelques figures de la délégation du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) reçue le 5 septembre au siège de l’Union pour le progrès et le changement (UPC).           A leur arrivée, les visiteurs du jour ont été accueillis par le président de l’UPC, Zéphirin Diabré, et les autres responsables du parti. Cet accueil était visiblement empreint de cordialité. De part et d’autre, l’on se donne des accolades soutenues par des sourires, comme si c’était des retrouvailles. Par la suite, les membres des deux délégations se sont retirés pour des échanges à huis clos qui ont duré environ une heure. Au sortir de cette rencontre, le Secrétaire exécutif national (SEN) du CDP, Assimi Kouanda, a dévoilé l’objet de leur visite. Depuis que le CDP a tenu son congrès en mars 2012 et l’installation de la direction nouvelle, il y a de cela 2 ans, a-t-il expliqué, le parti a écrit à la plus grande partie des formations politiques pour leur faire une visite de courtoisie en vue d’échanger dans le but « de renforcer la démocratie, de montrer que la politique, c’est d’abord les idées, c’est un programme que l’on doit mettre au service des citoyens et que l’art politique n’est pas celui du spectacle, ni de la guerre ». Et le chef de la délégation du parti au pouvoir de poursuivre : « Malgré la place que nous occupons dans le système démocratique burkinabè, car le CDP a 70 députés et plus de 12 000 conseillers, nous avons modestement, humblement, parce que nous croyons qu’au-delà de toutes nos différences, de nos divergences politiques, nous sommes tous des Burkinabè et nous avons à cœur le progrès de ce pays, la paix et la stabilité. Nous avons écrit aux formations et nous avons rendu des visites de courtoisie à des formations importantes, mais aussi à celles qui n’ont ni député, ni conseiller municipal. Le fait que nous venions ici, entre dans le cadre du programme, nous avons écrit depuis 2013. Ils nous ont répondu en 2014 et nous sommes là », a précisé Assimi Kouanda. A la question de savoir si le dialogue au sein de la classe politique s’est invité dans leurs discussions, le SEN du CDP a été on ne peut plus clair : « Quand vous parlez d’un début de dialogue, vraiment, c’est surprenant. C’est comme si en fait, les partis politiques n’échangent pas, ne discutent pas. Nous avons plusieurs cadres dans lesquels nos différents militants se rencontrent et discutent. L’Assemblée nationale est un cadre parlementaire où régulièrement, tous les jours, quand il y a session, le CDP discute avec au moins tous les partis politiques représentés. On a aussi d’autres cadres au niveau municipal, etc. Et nous avons aussi des rencontres informelles entre les formations politiques. Entre les différents responsables, on échange, nous sommes des frères d’abord, nous ne sommes pas en conflit, en guerre ». Et qu’en est-il des questions sur le Sénat et la modification de la Constitution ? Ont-elles été évoquées lors des échanges avec l’UPC ? Réponse du SEN du CDP : « Pourquoi voulez-vous que chaque fois que l’on vient, c’est pour discuter des divergences ? Dans notre vie et pour notre pays, il y a des questions aussi importantes que celles politiques. Pour que notre pays progresse, ça fait partie d’un ensemble et ces questions ne se discutent pas isolément. Nous sommes venus pour une visite de courtoisie. L’UPC connaît nos points de vue et nous connaissons aussi les points de vue de ce parti. Mais cela ne nous a pas empêchés d’échanger parce que l’intérêt du pays va bien au-delà de ce que peut-être tout ce que chacun peut croire. Si on met en commun toutes nos forces, nos énergies, c’est cela qui est plus important pour le citoyen burkinabè, pour la démocratie et pour des valeurs de la République », a insisté Assimi Kouanda. Quoi qu’il en soit, l’initiative est appréciée positivement par l’hôte du jour, Zéphirin Diabré. « C’est une démarche qu’il faut saluer à sa juste valeur, empreinte d’esprit républicain et quelque part aussi d’un esprit d’humilité, puisque c’est le parti qui gère le pouvoir d’Etat et nous sommes un parti de l’opposition. C’est un signe de considération pour l’UPC, nous en sommes très conscients. C’est vrai que nos deux partis ont chacun sa position politique parfois sur des points sur lesquels ils divergent. Mais cela n’empêche pas que dans le cadre d’une démocratie républicaine, on puisse échanger sur des questions touchant la vie de la Nation. C’est tout à fait normal que d’autres partis majeurs de la vie politique nationale puissent se parler. C’est vrai que c’est quelque chose d’inédit, mais ça participe aussi de la construction de la démocratie et nous espérons  que nous avons posé un jalon important pour l’avenir »,  a relevé le président de l’UPC. A l’en croire, la position de l’UPC n’a pas évolué d’un iota concernant les questions du Sénat et de la modification de la Constitution. « Vous connaissez les positions de l’UPC qui sont aussi celles de l’opposition. Vous connaissez également celles du CDP, par extension du Front républicain. Nous ne les partageons pas, mais nous les respectons. Nous sommes en démocratie, eux aussi ne partagent peut-être pas nos positions, mais pourvu qu’ils les respectent parce que c’est ça la démocratie », a soutenu Zéphirin Diabré. Que dire du dialogue politique ? « Un dialogue doit toujours exister entre une majorité et une opposition. Le fait d’échanger, de dialoguer ne veut pas dire qu’on se renie, qu’on se compromet. Dès lors qu’on a choisi de faire un combat d’idées et ne pas rentrer dans les voies non républicaines, forcément, il doit avoir discussion, quitte à ne pas s’entendre, mais que chacun ait au moins la conviction que l’autre n’est pas animé d’intentions malsaines », a déclaré le leader du « parti du Lion » à l’issue de la visite des responsables du CDP. Cette visite intervient après celle effectuée la veille (le 4 septembre) par le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). De quoi donner des motifs de satisfaction à Zéphirin Diabré. « Nous sommes heureux de constater que tous ces partis ont trouvé utile de nous rendre visite. Nous accueillons et apprécions ces différentes démarches tout à fait républicaines à leur juste valeur. Cela veut dire peut-être que notre démarche est admirée par les uns et les autres. Nous souhaitons que d’autres partis se joignent à eux», a-t-il souhaité.

 

Saïdou ZOROME

 


Comments
  • On s’en fout de vos Visites ” d’HYPOCTROUISIE “!
    On sait, vous êtes entrain de vouloir passer par tous les manœuvres pour vous accrocher au pouvoir; mais là ôu vous voyez nous on dort déjà labàs.

    8 septembre 2014
  • J’en ai marre que les politiciens burkinabè fassent la une à tous moments. Vous vous êtes rendu visite… c’est bien et puis après ? Je vais vous dire ce que pense beaucoup : les héritiers de Blaise Compaore se bagarrent à cause du pouvoir, ils se rendent visitent et bla bla bla bla… de Vous tous, qui roule à moto sous la pluie et le vent ? Qui a un problème à scolariser son enfant ? Qui se soucis de ce qu’il va manger ce soir ? Personne apparemment. Nous, on est préoccupé par ces minimums vitaux alors arrêtez de nous remplir les oreilles. De toute façon, cette visite ne changera pas les convictions des uns et des autres, bien au contraire maintenant les positions sont de plus en plus radicales.

    8 septembre 2014
  • Assimi, tu as vraiment la stature d’un homme d’Etat. Tu viens de prouver avec cette visite de courtoisie a la première force politique de l’opposition que le CDP est au dessus de la mêlée politicienne. Chapo bas,

    8 septembre 2014
    • Le buffle bleu, proposez Assimi donc comme candidat en 2015. Parce que Blaise est hors jeu. C’est aussi simple que ça!!!

      8 septembre 2014
  • Une très bonne initiative. C’est louable car il faut avant tout poser la balle à terre pour que la paix demeure dans notre beau pays. Il faut militer pour la tranquillité du pays donc félicitons le parti au pouvoir pour cette visite.

    8 septembre 2014
  • ce n’est pas ça qui changera les positions des uns et des autres. Si la politique n’est pas la guerre ou sont passés le président Sankara, le journaliste Norbert Zongo etc

    8 septembre 2014

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