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ATTAQUE CONTRE LES CASQUES BLEUS EN RDC : A qui profite le crime ?


 

                                                                     

Après l’assassinat, en mars dernier, dans des circonstances non encore élucidées de ses deux experts que sont Zaida Catalan et Michael Sharp, l’ONU vient encore de faire les frais de la situation sociopolitique chaotique qui prévaut au pays de Joseph Kabila. En effet, sa branche armée, connue sous l’acronyme de MONUSCO, a enregistré l’attaque la plus meurtrière de son histoire. C’était le 7 décembre dernier à Béni, du nom de cette ville souffre-douleur située à l’Est de la RDC. Au moins quinze casques bleus tanzaniens y ont été tués, et 53 autres blessés dans une attaque dont les auteurs, jusqu’au moment où nous tracions ces lignes, n’étaient pas encore connus .Pour l’instant, certaines sources pointent du doigt les rebelles ADF(les Forces armées démocratiques) mais seule l’enquête en cours pourra permettre de mieux situer les responsabilités dans un pays où la violence a pignon sur rue. Et c’est peu dire. Car depuis que le président Kabila a clairement affiché sa volonté de rester au pouvoir envers et contre tous, tous les coups bas sont désormais possibles en RDC, y compris les crimes les plus abominables. Cela dit, à qui profite donc le crime? C’est la question que l’on est en droit de se poser. Car même si le pouvoir de Kinshasa qui fait l’objet de pression de toutes parts au sujet de l’organisation prochaine des élections n’est pas pour quelque chose dans cette attaque, il pourrait toutefois tenter d’en tirer les dividendes. La preuve est que l’attention de la communauté internationale a été un tant soit peu détournée. Et Kabila pourrait désormais se saisir de la situation sécuritaire délétère dans son pays pour justifier son incapacité à organiser les élections à bonne date, et ce afin de prolonger indéfiniment son mandat qui, constitutionnellement prend fin dans quelques jours, plus précisément le 19 décembre prochain. Tel un naufragé qui s’accroche à tout, Kabila fils pourrait jouer la carte du pourrissement, surtout que l’opposition et la société civile ne lui font pas de quartiers depuis la publication par la CENI du calendrier électoral prévoyant l’organisation des élections générales en fin 2018.En tout cas, pour l’instant, autant il faut se garder de jeter sans preuve la pierre à Kabila, autant il faudra se garder de lui donner le bon Dieu sans confession ; car, comme on le sait, en politique, seule la fin justifie les moyens.

B.O


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