HomeA la uneATTAQUE MEURTRIERE AU NORD NIGERIA : Encore Boko Haram !

ATTAQUE MEURTRIERE AU NORD NIGERIA : Encore Boko Haram !


On ne pensait pas si bien dire lorsque, dans notre édition du mardi 18 août dernier, nous écrivions à propos de la récente sortie du chef de Boko Haram, Abubakar Shekau,  qu’il s’agissait d’un « monstre à prendre au sérieux ». La preuve vient d’en être donnée. En effet, arrivés à moto dans un village du Nord-Nigeria, douze hommes armés jusqu’aux dents ont encore semé la mort et la désolation.  Et comme on pouvait s’y attendre, le bilan est très lourd. Car on  dénombre plus de cinquante morts sans compter ceux-là qui, pour échapper à la furie meurtrière des djihadistes, se sont jetés dans une rivière en crue où ils se sont noyés. Les enragés de Shekau offraient aux habitants le choix de mourir par balle ou de périr par noyade. C’est dire que Boko Haram est décidé à narguer le président Muhammadu Buhari qui, naguère, donnait trois mois à son armée pour venir à bout des insurgés islamistes.

Il y a urgence à agir

Par ses actions d’éclat, Boko Haram, même s’il est vrai qu’il n’occupe plus de territoires en tant que tel, veut faire rendre gorge au successeur de Goodluck Jonathan. Du reste, on a d’ailleurs l’impression que depuis l’accession de Buhari au pouvoir, les djihadistes se sont montrés plus féroces qu’ils ne l’ont été de par le passé en multipliant les rapts, les viols et les massacres à grande échelle. Dans ces conditions, comment ne pas perdre son latin quand on entend  Abubakar Shekau traiter le président tchadien Idriss Déby de « tyran » ? Car, dans le cas d’espèce, il y a fort à parier que si elles avaient le choix, les populations auraient préféré la tyrannie de Déby à la

barbarie de gens sans foi ni loi qui tuent sans discernement au nom d’une idéologie pestilentielle digne d’une autre époque. En tout cas, le ton est donné. La guerre contre Boko Haram ne doit plus être la seule affaire du Nigeria, du Tchad, du Cameroun et du Niger, mais plutôt de toute la sous-région  ouest-africaine. Surtout que depuis son allégeance à l’Etat islamique, Boko Haram ne fait plus mystère de sa volonté d’étendre son rayon d’action pour créer, à terme, un califat. Il y a donc urgence à agir, si l’on ne veut pas que demain, le réveil soit très douloureux.

B.O


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