HomeA la uneATTAQUES REPETEES DE LA SECTE ISLAMISTE NIGERIANE : On ne pourra vaincre Boko Haram que par le renseignement

ATTAQUES REPETEES DE LA SECTE ISLAMISTE NIGERIANE : On ne pourra vaincre Boko Haram que par le renseignement


 

Depuis l’entrée de la secte islamiste Boko Haram devenue Etat islamique en Afrique de l’ouest, sur le territoire nigérien, la ville de Diffa n’en finit pas de compter ses morts. Cette ville frontalière du Nigeria, a encore été le théâtre d’attentats meurtriers, le 4 octobre dernier. Menés par quatre kamikazes, ces attentats ont laissé sur le carreau six morts : un gendarme et cinq civils. Malgré la volonté et la détermination de la coalition  de tenir la dragée haute à  la secte islamiste, cette dernière parvient toujours à semer la mort et la désolation au sein des populations. Pire, on assiste même à un regain de violence au Nigeria, surtout dans les régions de Maïduguri et de Yobé où la nébuleuse sans foi ni loi tue tous ceux qu’elle rencontre sur son passage. Pour preuve, pendant que Diffa pleurait ses morts, Maïduguri venait d’enterrer les siens. Les attentats kamikazes sont en passe de devenir un non-événement dans ces villes. Or, il faut, à tout prix, éviter que cette vermine ne réussisse à banaliser la mort. Car, cela pourrait avoir pour effet d’émousser la sensibilité de la communauté internationale et de la désengager dans la traque de Abubakar Shekau et de sa bande de criminels. C’est en ce sens qu’il faut souhaiter que la force multinationale dont la mission première est de bouter ce groupe terroriste hors de la sous-région, soit opérationnelle au plus vite. Du reste, depuis que ces fous d’Allah ont eu l’idée diabolique de mener désormais une guerre asymétrique, la tâche est devenue plus ardue pour tous les pays africains engagés dans la lutte contre le terrorisme. Même les pays occidentaux qui disposent de plus de moyens militaires et technologiques, ont des difficultés pour faire face à cette forme de guerre. En tout cas, aucun pays au monde ne peut aujourd’hui se targuer d’être à l’abri de toute attaque terroriste. Aucune nation non plus, fût-elle la plus puissante du monde, ne peut affirmer qu’elle peut, à elle seule, venir à bout du terrorisme. Peut-on vaincre un ennemi invisible? Assurément, non.

Une armée mal renseignée ne peut gagner une guerre

Face  justement à la complexité de cette guerre asymétrique, des villes comme Maïduguri au Nigeria, Diffa au Niger et Kolofata au Cameroun sont en train d’être mises sous coupe réglée par Boko Haram. Ces villes martyres subissent régulièrement les assauts de la secte islamiste nigériane sans que les forces de sécurité des différents pays ne puissent les prévenir. Il ne faut pas se bercer d’illusions : pour anéantir Boko Haram, il faut d’abord gagner trois batailles majeures. Primo : régler le problème du trafic de drogue. Car, ceux qui se font exploser au moyen de ceintures explosives, ne sont pas guidés par Allah ni par ses saints, mais plutôt par des substances stupéfiantes.  Secundo : obtenir la franche collaboration de la population. Tant que les populations ne seront pas suffisamment mises à contribution, Boko Haram continuera de massacrer hommes, femmes et enfants. Si le bilan des attaques de Diffa s’est limité à six morts, ce qui pouvait être pire, c’est parce que la collaboration des habitants de la ville aura permis d’empêcher les djihadistes d’atteindre leurs véritables cibles: des camps militaires.  Tertio : le renseignement. Il est de notoriété publique qu’une armée mal renseignée ne peut gagner une guerre. Tant que les armées qui combattent ‘’les barbus’’ n’auront pas un service de renseignement efficace et efficient, toutes leurs actions contre les barbus resteront vaines. C’est dire qu’on ne pourra vaincre Boko Haram sans le renseignement.  Et le Niger a intérêt à se mettre vite à la tâche d’autant plus qu’il partage des frontières poreuses avec des pays frappés de plein fouet par le terrorisme, en l’occurrence le Nigeria, la Libye et le Mali.

Dabadi ZOUMBARA   


Comments
  • Une participationforme de participation de la population dans ces régions serait d’éviter le port des vêtements amples. Boko haram agissant surtout par les kamikazes, ceux ci seraient facilement répérables.
    Le contrôle de la contrebande des drogues sur les frontières poreuses est un défi majeur,d’ailleurs autant que l’éviction de vêtements amples. Les fouilles doivent porter aussi sur les drogues, mais il faut surtout sensibiliser les populations à éviter le port des habits amples, et à rester vigilantes. Elles devraient même “s’armer” (armes blanches) et se défendre en cas d’attaque, au lieu de se laisser égorger. Et pourquoi ne surprendraient-elles pas boko haram avec des bombes “artisanales”?

    6 octobre 2015

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