HomeA la uneATTENTATS EN COTE D’IVOIRE : Le terrorisme ne connaît pas de frontières  

ATTENTATS EN COTE D’IVOIRE : Le terrorisme ne connaît pas de frontières  


 

Grand-Bassam ! C’est le nom de cette station balnéaire ivoirienne fréquentée par les Occidentaux et située à une quarantaine de kilomètres à l’Est d’Abidjan, qui a fait l’objet d’une attaque spectaculaire, le 13 mars dernier. En effet, un commando, venu d’on ne sait  où, et armé jusqu’aux dents, a ouvert le feu sur les occupants de l’hôtel L’Etoile du sud, du nom de ce grand hôtel fréquenté à la fois par les expatriés et une clientèle ivoirienne. Deux autres hôtels auraient connu le même sort à Grand-Bassam. A ce qu’on dit, l’attaque a fait de nombreuses victimes dont il est encore difficile de déterminer avec exactitude le nombre, tant la situation peut évoluer d’un moment à l’autre. Certes, au moment où nous tracions ces lignes, l’identité des assaillants n’était pas connue, mais tout porte à croire qu’il s’agit là d’une attaque djihadiste, rien qu’à en juger par leur cible et leur modus operandi. On le sait, les djihadistes ont une sainte horreur des Occidentaux qui, pourtant, constituent l’essentiel de la clientèle des hôtels de l’ancienne capitale de la Côte d’Ivoire située sur la côte du Golfe de Guinée, appelée Grand Bassam. Après donc Bamako, le 13 novembre 2015, Ouagadougou, le 15 janvier dernier où on a enregistré respectivement une vingtaine et une trentaine de morts, c’est la capitale ivoirienne qui est frappée de plein cœur par les fous d’Allah. Cette attaque n’est pas vraiment une surprise et cela pour plusieurs raisons. D’abord, cela faisait déjà un certain temps que les groupes djihadistes cherchaient à rééditer  leur macabre exploit  dans d’autres villes de la sous-région, pour montrer qu’ils n’ont pas été anéantis par les opérations françaises et qu’ils conservent bien leur capacité de nuisance. Ensuite, la Côte d’Ivoire subit les foudres du monstre parce qu’elle est la vitrine de la France dans la région. Et enfin, on sait que depuis l’intervention militaire au Nord-Mali, les djihadistes avaient menacé de faire rendre gorge à tous les pays qui ont envoyé des troupes dans le désert malien.

Seule une action coordonnée et concertée peut permettre de venir à bout des terroristes

La Côte d’Ivoire paie-t-elle pour son engagement au Nord-Mali ? On est tenté de répondre par l’affirmative quand on sait que pas plus tard qu’en juillet dernier, le groupe djihadiste Ansar Dine qui avait revendiqué l’attaque d’un camp militaire à Nara, avait ouvertement menacé de frapper la Côte d’Ivoire et la Mauritanie qu’il accusait de coopérer avec les « les ennemis de l’islam ». De toute évidence, cette dernière attaque sanglante est la preuve, pour ceux qui en doutaient encore, que le terrorisme ne connaît pas de frontières et que seule une action coordonnée et concertée peut permettre de venir à bout de ceux-là qui, au nom d’une idéologie ténébreuse, ont choisi de semer la mort et la désolation. Et ce combat ne peut être gagné sans la franche collaboration des populations qui, en matière de renseignements, peuvent fournir des informations fructueuses aux forces de défense et de sécurité. C’est à ce prix que l’on peut éviter une somalisation de la sous-région ouest-africaine désormais prise entre le marteau des djihadistes du Nord-Mali et l’enclume de Boko Haram qui écume le Lac Tchad.

B.O.


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