HomeA la uneAUGMENTATION DU PRIX DU CARBURANT : « Une mesure difficile mais vitale », selon Paul Kaboré, SG de l’ONSL

AUGMENTATION DU PRIX DU CARBURANT : « Une mesure difficile mais vitale », selon Paul Kaboré, SG de l’ONSL


 

Le gouvernement, lors de son dernier Conseil des ministres du 8 novembre 2018, a pris un décret portant augmentation du prix du carburant de 75 F CFA. Cette décision a été mal accueillie par les populations burkinabè. Syndicaliste, organisation de la société civile, homme politique et citoyen lambda, chacun y va de son analyse. Dans cette interview, le Secrétaire général (SG) de l’Organisation nationale des syndicats libres du Burkina (ONSL), Paul Kaboré, donne son point de vue. Lisez !

« Le Pays » : Comment avez-vous avez accueilli le décret sur l’augmentation de 75F CFA du prix du litre du carburant ?

Paul Kaboré : Comme tout citoyen, je l’ai appris sur les ondes. C’est vrai que depuis un certain temps, les rumeurs couraient. La réalité ici, est que cette augmentation vient compliquer davantage les conditions de vie et d’existence des travailleurs et de l’ensemble des consommateurs de ce produit. Personne ne peut se réjouir de cette augmentation.

En tant que partenaires sociaux, les syndicats ont-ils été consultés?

Pour vous dire vrai, les partenaires sociaux de premier plan que nous sommes, n’ont pas été consultés. Il est donc souhaitable qu’à l’avenir, pour toute décision d’une telle importance, les partenaires sociaux soient associés et même consultés au préalable.

Que comptez –vous faire dans les jours à venir ?

La situation nécessite des actions immédiates. Vous savez, lorsqu’il y a une augmentation du prix du carburant, il s’ensuit une augmentation de prix au niveau des produits de première nécessité comme le riz, le maïs, du transport et j’en passe. Nous allons donc approcher le Gouvernement pour qu’il soit regardant sur les conséquences liées à cette augmentation du carburant afin d’éviter de compliquer davantage la situation déjà précaire des consommateurs.

Ne pensez-vous pas que cette augmentation pourrait provoquer des tensions sociales ?

C’est, en effet, l’une des conséquences éventuelles de l’augmentation du prix du carburant. Le consommateur lambda qui a déjà des problèmes de scolarité, de santé et bien d’autres à résoudre, ne peut pas être content d’une telle situation. Mais au regard de la raison sécuritaire très sensible de nos jours, avancée par le Gouvernement, en tant que citoyen qui veut vivre en paix et dans la quiétude, il est difficile de ne pas voir l’importance de cette décision. Sur ce point précis, nous encourageons, du reste, le Gouvernement à tout mettre en œuvre pour donner tous les moyens nécessaires à nos Forces de défense et de sécurité pour bouter hors du pays tous ces agresseurs, car l’intégrité du Burkina Faso n’est pas à marchander.

Qu’est-ce qui explique, selon vous, cette augmentation ?

Nous, nous y voyons plusieurs raisons.
– La première raison est que l’augmentation ou la baisse du prix du pétrole ne relève pas du ressort du Burkina- Faso. Nous ne sommes pas un pays producteur mais consommateur. Ainsi, si sur le marché international géré par les grands producteurs, les prix augmentent, nous ne pouvons que prendre acte et en subir les conséquences.  La deuxième explication est que l’Etat, qui subventionnait le carburant pour que nous puissions l’acheter à un prix acceptable, fait face de nos jours à des défis énormes qu’il faut relever, notamment sur le plan sécuritaire.

Autre chose à ajouter ?

Je remercie les éditions « Le Pays » pour m’avoir approché sur ce sujet d’actualité qu’est l’augmentation du prix du carburant. En conclusion, je dirai qu’en 1974, pour l’effort de guerre, les trois centrales syndicales que sont la SNTV, l’OVSL et l’UFTV ont demandé aux travailleurs burkinabè, en guise de contribution, de sacrifier un mois de salaire étalé sur un an. Donc, c’est pour dire qu’à cause de notre sécurité, l’ONSL que nous sommes, pense que c’est une mesure difficile pour les populations, mais vitale. Mais nous espérons que dans les jours à venir, si toutefois il y a diminution du prix du baril de pétrole sur le plan international, le gouvernement pourrait faire changer les choses.

Valérie TIANHOUN


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