HomeA la uneAVALANCHE DE TUILES SUR LA TETE DU PRESIDENT GABONAIS : Ali Bongo échappera-t-il à tous ces loups aux crocs acérés ?  

AVALANCHE DE TUILES SUR LA TETE DU PRESIDENT GABONAIS : Ali Bongo échappera-t-il à tous ces loups aux crocs acérés ?  


 

L’actualité gabonaise est marquée par la saisie, le 22 avril dernier, des propriétés appartenant à la famille Bongo en France, précisément à Nice et dans le XVIè arrondissement de Paris. Ces biens  qui sont constitués d’une villa et d’un hôtel particulier, font partie des 33 propriétés dont disposerait en terre française, la famille de l’ancien président, feu  Omar Bongo Ondimba. Si le nom de l’actuel locataire du palais du bord de mer, Ali Bongo Ondimba (ABO pour les intimes), n’est pas cité dans l’affaire des biens supposés être mal acquis et saisis par les juges français, il n’en reste pas moins vrai qu’il est indissociable des prévarications dont se serait rendue coupable la famille présidentielle dont il est issu et ce, durant les 42 ans de règne de son défunt père. Quoi qu’il en soit, ces derniers événements viennent corser davantage la situation du président gabonais, malmené déjà par des affaires de mœurs, de filiation douteuse et de lâchage, voire de lynchage politique par des hommes qu’il avait, incroyable ironie du sort, mis dans les bonnes grâces de son père et qui sont devenus, ipso facto, des poids lourds de la scène politique gabonaise. Il y a, en effet, eu cette polémique sur sa filiation biologique douteuse avec Omar Bongo Ondimba, entretenue par certains opposants gabonais et par sa propre demi-sœur, Onaida Maisha Bongo Ondimba, qui ne souhaiteraient pas voir sa candidature aux prochaines élections validée, parce qu’il serait d’origine biafraise. Il y a ensuite cette plainte déposée devant la Justice française par Joyce Ondo, son ancienne compagne, suite au niet catégorique qu’il aurait opposé à cette dernière par rapport à la reconnaissance de l’enfant qu’ils auraient eu ensemble. Il y a enfin ces démissions en cascade dans ses propres rangs, qui ne manqueront pas de fragiliser l’échafaudage qu’il a mis en place pour s’octroyer un nouveau mandat à la tête de son pays.

Avec les déboires de l’actuel président, on aurait pu imaginer plus de réalisme politique de la part de l’opposition

Avec cette avalanche de tuiles sur la tête de Ali Bongo, on peut dire sans risque de se tromper que c’est un candidat politiquement affaibli et en proie au doute qui ira à la pêche aux voix en août 2016, surtout qu’il aura en face de lui de vieux briscards aux dents acérées comme Jean Ping, Zacharie Myboto,  Raymond Ndong Sima et autres Guy Nzouba-Ndama. Cela dit, le Parti démocratique gabonais (PDG) actuellement au pouvoir, dispose encore de nombreux courtisans et même de militants sincères capables de donner la réplique aux opposants a priori les plus insubmersibles. Et le président Ali Bongo mettra à coup sûr son inestimable fortune à contribution pour perpétuer une tradition africaine qui veut qu’un président en exercice ne perde pas les élections auxquelles lui-même est candidat.  Et en plus de son bilan économique globalement positif, Ali Bongo pourra se prévaloir de certaines mesures hardies comme la remise d’une partie de son patrimoine à l’Etat gabonais, même si certains y voient un aveu de culpabilité dans la délinquance financière dont les membres de sa famille sont accusés. Si on ajoute à ces arguments, la loi électorale qui prévoit un seul tour, on peut se risquer à dire que Ali Bongo a plus de chances que ses adversaires de remporter le scrutin, surtout que ces derniers y vont en rangs dispersés tout en sachant qu’il n’y aura aucune alliance de circonstance possible, puisqu’il n’y aura pas de second tour, contrairement à la plupart des autres pays africains. Avec les déboires en série de l’actuel président, on aurait pu imaginer plus de bon sens et de réalisme politique de la part des leaders de l’opposition qui, s’ils décidaient de mettre leur ego de côté, réaliseraient peut-être l’impensable, c’est-à-dire l’alternance et le renvoi des Bongo dans la grande masse des citoyens ordinaires en les délogeant par la voie des urnes, du palais du bord de mer dont ils arpentent les couloirs depuis près d’un demi-siècle. Hélas, l’individualisme et l’égoïsme qui sont les caractéristiques des hommes politiques en général, risquent encore de renvoyer cette éventualité aux calendes grecques.

Hamadou GADIAGA


Comments
  • A force de faire souffrir ce monsieur, Bongo-Fils, je finis par le voir en victime et cela ne devrait pas réjouir son opposition, s’il s’en trouve vraiment une, au Gabon..
    L’analyste le dit bien, les opposants en Afrique on les connait. Je pense que c’est juste du bruit de s’attirer le regard du “roi” et espérer une quelconque manne qu’il va laisser tomber pour calmer la galerie.
    Je ne vois aucun opposant, surtout gabonais, entrain de troubler le sommeil de Bongo-Fils. C’est un jeu qui jusque-là fait recette; mais attendons de voir… Ils auront tous, ces “opposants”, disparu quand chacun aura sa part.
    Pauvre Afrique…

    25 avril 2016

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