HomeLa chronique du fouAVENEMENT DU SYSTEME LMD:Navigue-t-on à vue ?

AVENEMENT DU SYSTEME LMD:Navigue-t-on à vue ?


La semaine dernière, je me baladais comme d’habitude dans la ville de Ouagadougou, à la recherche de ma pitance quotidienne. Entre-temps, je suis tombé sur un morceau de journal emporté par le vent. Curiosité aidant, je l’ai ramassé et j’ai commencé à le lire. Il s’agissait d’un article portant sur une manif d’étudiants à Koudougou, le 23 juin dernier. Les étudiants reprochent aux autorités de n’avoir pris aucune mesure transitoire afin de leur permettre de prendre part aux concours directs de la Fonction publique avec surtout l’avènement du système Licence – Master – Doctorat (LMD). Pour eux, il n’est plus question de continuer à demander les diplômes classiques sans tenir compte de ce nouveau système. Revendication dont les autorités ont reconnu la pertinence et ont promis d’y apporter une réponse dans les jours à venir. Je ne sais pas si elles l’ont déjà fait ou pas.

Toujours est-il que j’étais tombé des nues de savoir que nos dirigeants ont embrassé le système LMD sans aucune mesure transitoire afin de parer à toute éventualité. Pourquoi ça ? On a coutume de dire que gouverner, c’est prévoir, mais, dans le cas d’espèce, on a la fâcheuse impression que nos dirigeants n’ont pas vu venir les choses et donc n’ont pas su anticiper. Ou peut-être l’ont-ils fait, mais sans aucun suivi. En effet, on connaît bien l’administration au Burkina. Si ce n’est pas le problème de suivi, elle fonctionne au ralenti si fait que, pour s’excuser, d’aucuns n’hésitent pas à parler de façon éhontée de lourdeurs administratives. Un terme gros et insensé à mon avis. Car, pour moi, si chacun faisait normalement son travail, on ne parlerait jamais de lourdeurs administratives. L’administration est lourde parce que beaucoup ne font pas correctement ou pas à temps, leur travail. Quand on leur confie un dossier, ils mettent le pied dessus et s’asseyent sur leur douillet fauteuil et attendent tranquillement qu’à la fin du mois, le salaire tombe. Peut-être, je dis bien peut-être que c’est ce qui s’est passé avec l’avènement du LMD, et qui a poussé les étudiants à prendre leurs responsabilités pour contraindre l’autorité à revoir  les choses. On a dû confier le dossier à quelqu’un qui a préféré aller d’abord à la recherche du gombo frais avant de revenir. Si c’est le cas, ça ne fait pas sérieux. En tout état de cause, quand on gouverne, on ne doit pas donner l’impression de piloter à vue. Je dis cela car j’ai parfois l’impression que nos différents ministères ne travaillent pas suffisamment en symbiose. Chacun travaille ou veut travailler en vase clos, oubliant que des passerelles, il en existe entre les différents départements. Donc, il faut communiquer. De fait, si le ministère des Enseignements secondaire et supérieur et le ministère de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale avaient harmonisé leurs vues au sujet de la problématique LMD, il y a fort à parier que le problème soulevé par les étudiants aurait déjà été résolu. Hélas ! Voilà les conséquences. On est obligé maintenant de courir à gauche et à droite pour colmater les brèches et sauver ce qui peut encore l’être. Ce qui donne une mauvaise image de notre pays. « Il faut quitter dans ça », comme dirait l’autre. J’ai envie de dire qu’au Burkina, quand on avance d’un pas aujourd’hui, on recule de deux pas demain. Et là, je vais parler du cafouillage qu’il y a eu dans l’organisation du Bac, cette année. Des sujets hors programme et rangés aux oubliettes, il y a de cela dix ans, ont été soumis aux élèves qui ne savaient plus à quel professeur se vouer. Comment cela a-t-il pu arriver quand on connaît les ressources compétentes dont dispose le ministère des Enseignements secondaire et supérieur? Il s’agit là d’un bordel indigne d’un pays dit des Hommes intègres. Moi-même fou, je ne suis pas content parfois de voir et d’entendre certaines choses qui n’honorent pas mon pays. C’est pour cela que je dis basta !

« Le Fou »


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