HomeFocusBAGARRES AUTOUR DE PRIMES DE JOUEURS AFRICAINS :A brigand, brigand et demi

BAGARRES AUTOUR DE PRIMES DE JOUEURS AFRICAINS :A brigand, brigand et demi


 

Le Cameroun a ouvert la brèche, le Ghana s’y est engouffré et le Nigeria a fait le reste. Une fois encore, ça n’a pas tourné rond à la fête mondiale du ballon rond, du moins pour certaines équipes en compétition. De fait, la 20e édition de la Coupe du monde de football a été polluée par de sombres affaires de deals autour de primes de sélections africaines en compétition.

 

Les pressions n’ont pas manqué pour contraindre les Etats à verser les primes

 

Hélas, encore une fois, l’Afrique s’offre en spectacle navrant, au point de faire honte à bien des fils du continent !   Jugez-en par vous-mêmes : refus de prendre le drapeau, une jolie trouvaille des « Lions indomptables » du Cameroun aujourd’hui domptables à souhait ; grèves d’entraînements, etc. Bref, les pressions n’ont pas manqué pour contraindre les Etats dont ces sélections prétendent être les dignes ambassadeurs, à verser les primes. On croirait avoir affaire à des mercenaires attendant d’empocher leurs primes avant de se mettre au boulot. Naturellement, l’esprit patriotique ne peut être qu’assailli par des interrogations violentes du genre :  « ces sélections africaines ont-elles laissé aux vestiaires ces valeurs cardinales comme la fierté nationale, le sens de la patrie ? » ou encore « ont-elles brûlé ces valeurs sur l’autel de la voracité financière ? »   Une désolation d’autant plus grande que les anciennes gloires des années 60-80 jouaient avec le cœur, et avant tout pour la gloire de la Nation, pour laquelle aucun sacrifice n’était de trop. Disons-le tout net, il y a quelque chose d’indécent dans ces bagarres qui reviennent sans cesse. Cela dit, faut-il seulement jeter la pierre aux joueurs ? Faut-il leur reprocher de s’accrocher à ce qui leur revient de droit ? Assurément, non. S’ils y ont droit, pourquoi le leur refuser ? Pourquoi ces joueurs ne devraient-ils pas réclamer ces primes à temps, d’autant qu’en face, ils savent qu’ils n’ont pas toujours affaire à des enfants de chœur ? Chat échaudé, dit-on, craint l’eau froide. Dans ce cas, il ne faut pas demander à ces sélections africaines de boire, une fois encore, la tasse ! Si le problème de rétention des primes est bien réel, d’aucuns se demandent pour autant si c’est la meilleure façon de le poser. Sauf qu’on pourrait leur opposer cette répartie :

ces équipes n’avaient pas le choix, connaissant bien la moralité de l’Etat et de l’encadrement technique. Au demeurant, à trop se plaindre sans jamais se faire entendre, on finit toujours par opter pour la solution forte ! Pour rien au monde, ces joueurs n’accepteraient qu’on se paie leur tête.

 

En Afrique, il y a des prédateurs tapis dans l’ombre

 

En tous les cas, l’environnement moral sous nos tropiques se prête à ces malversations. Du reste, ces pratiques sont à l’image du continent, connu pour sa malgouvernance et autres arnaques en tout genre et dans tous les domaines, y compris dans le sport-roi. En Occident, le principe des primes existe. Mais, on n’en est plus à des considérations bassement financières sur fond de coups bas. Mais si, en Afrique, la question continue à faire des vagues, il faut bien avouer qu’il y a des prédateurs, tapis dans l’ombre, notamment au plus haut sommet de l’Etat. Quoi de plus normal donc qu’à Etats africains cupides et égoïstes, footballeurs insoumis ! Quoi de plus normal qu’à dirigeants prédateurs, sportifs vigilants ! Bref, quoi de plus normal qu’à brigand, brigand et demi. Bien trop facile donc de crier au scandale, quand on manque soi-même d’un sens criard de patriotisme ! L’esprit patriotique réclamé aux joueurs, ne devrait pas s’appliquer seulement à ces onze nationaux, mais aussi à leurs dirigeants. Alors, qui est plus patriotique que qui ? En tout cas, si l’équipe ghanéenne en est arrivée à exiger de son Etat, que ses primes lui sont payées « hic et nunc », lesquelles ont été transportées par avion dans des mallettes, c’est que la confiance entre joueurs et dirigeants a foutu le camp.

L’argent qui revient aux joueurs doit aller à ses destinataires. Mais si leurs primes doivent servir notamment à embarquer une foultitude de fonctionnaires- touristes pour la Coupe du monde, comme ce fut récemment le cas pour le Cameroun, on n’est pas encore sorti de l’auberge.

 

Cheick Beldh’or SIGUE


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