HomeRencontreBASSOLMA BAZIE, SG de la CGT-B : « Il n’est pas du rôle de l’organisation syndicale d’occuper des postes politiques »

BASSOLMA BAZIE, SG de la CGT-B : « Il n’est pas du rôle de l’organisation syndicale d’occuper des postes politiques »


Après la chute de l’ancien régime, qui a suscité la mise en place d’un gouvernement de transition, des tractations ont eu lieu dans la perspective de la formation d’un gouvernement. Il ressort que les syndicats ont été approchés pour occuper des postes ministériels. Pour en savoir davantage, nous avons joint au téléphone le 23 novembre 2014, le secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), Bassolma Bazié. Lisez !

 

« Le Pays » : Vous a-t-on approché pour entrer au Conseil national de transition (CNT) et au nouveau gouvernement ?

Bassolma Bazié : Je m’incline tout d’abord devant la mémoire des disparus de l’insurrection et souhaite prompt rétablissement à tous les blessés, en saluant le courage du peuple burkinabè, dans le sens de la conquête de sa liberté et la recherche de paix. Dans le cadre de la formation du gouvernement, nous avons lu le contenu de la charte, même si nous n’avons pas été associés à sa rédaction et à sa signature. Nous comprenons que c’est un acquis du peuple burkinabè dont nous prenons acte. Mais de façon directe, nous n’avons pas été contactés. C’est le contenu de la charte qui dispose que la composition des organes de transition devrait prendre en compte un certain nombre d’entités au niveau national, y compris le mouvement syndical. Nous en avons fait la lecture et il n’est pas de la mission d’une organisation syndicale d’occuper un poste politique, ni ministériel ni au niveau du parlement. Par contre, dans les commissions techniques prévues pour être mises en place, nous avons notre rôle à jouer, notamment au niveau de la commission sur la réconciliation nationale et les réformes. En ce sens qu’il y a beaucoup de textes à relire. Il n’est pas de la mission d’une organisation syndicale de prendre part à la direction d’une structure politique. Ce n’est pas notre rôle, même si nous nous sommes fermement opposés, en tant que contre-pouvoir, à la mise en place du sénat, à la tenue du référendum et à la modification de l’article 37. Nous répétons que même si nous avons pris part à toutes ces luttes, nous n’avons pas pour rôle de diriger l’appareil de l’Etat, ni d’être au niveau d’un organe politique.

Quel poste le mouvement syndical souhaite-t-il occuper au sein de la commission ?

La commission n’a pas été mise en place pour le moment. Donc, il n’y a pas de poste pour l’instant qui nous a été déféré. Nous disons tout simplement qu’au niveau de la charte, il est prévu une commission réconciliation nationale et réformes institutionnelles. Comme la commission n’a pas été mise en place et que nous n’avons pas été touchés, je ne pourrai pas me prononcer. Mais si toutefois, elle est mise en place, le mouvement syndical aura son rôle à jouer, car tout ce que nous avons dénoncé à travers nos luttes, c’est-à-dire la question de l’impunité, celle de la fraude, la question de la bonne gouvernance et celle de la vie chère, nous estimons qu’elles peuvent être prises en compte au niveau de cette commission dont le contenu est d’ordre technique. Pour des questions de patriotisme, il était nécessaire que les premiers responsables, le président et le Premier ministre, prennent une note qui concernera tous ceux qui s’engageront dans ces organes pour que le travail qui sera abattu soit un travail bénévole. Nous pensons que c’est parce que certains estiment qu’il y aura des salaires colossaux à gagner qu’ils s’empoignent dans les rues pour se faire représenter dans certains organes de la transition. Il n’est pas du rôle de l’organisation syndicale d’occuper des postes politiques.

Souhaiteriez-vous dire quelque chose dont nous n’avons pas fait cas ?

Je souhaite un prompt rétablissement à tous les blessés et paix aux âmes des disparus. Nous disons qu’au niveau de la CGT-B et de l’ensemble du mouvement syndical, nous continuerons à jouer notre rôle. Et nous adjoindrons nos luttes à celles du peuple burkinabè, pour l’amélioration des conditions sociales et de travail ainsi que la défense des libertés syndicales. Nous disons aussi au président et à tous les ministres que si les libertés syndicales sont bafouées, ils trouveront toujours le mouvement syndical sur leur chemin. Et à tous ceux qui estiment qu’il y avait deux postes qui avaient été proposés aux organisations syndicales, nous les rassurons qu’il n’en est rien. Mais nous savons que les gens peuvent toujours inventer des organisations syndicales dans l’ombre pour occuper des postes. Il faut noter que la CGT-B et l’ensemble des unités syndicales ont demandé un audit de toutes les institutions sur la gestion de la 4e République, donc tous ceux qui seront épinglés dans cette mauvaise gestion répondront de leurs actes. Que ce soit l’ex-président Compaoré et tous ceux qui l’ont accompagné, ils répondront tous.

Propos recueillis et retranscrits par Valérie TIANHOUN


Comments
  • il faudra aussi reconnaitre que la cgtb accuse une lenteur dans la résolution des préoccupations citoyennes de ceux dont elle est censée représenter au point qu il ne serait pas un délire de penser que ses leaders profitent a quelque part de cette situation d ou beaucoup de citoyens cessent leur activités d une manière ou d une autre sans profiter de leur labeur.a ce rythme elle risque d essuyer dans les prochains jours des désobéissances de la part des travailleurs en rappel au ras le bol exprimé de la manière la plus énergique les 28 29 30 OCTOBRE DERNIER sans l avis de l opposition qui réglementait la lutte

    25 novembre 2014
  • BASSOLMA doit cesser de tourner autour du pot et aller droit au but. Le problème des travailleurs ne réside pas en l’occupation de postes dans les instances dirigeantes de ce pays, mais l’urgence est d’améliorer leurs conditions de travail et de vie. Le point d’achoppement à l’heure actuelle est l’harmonisation des salaires entre contractuels et fonctionnaires titulaires ainsi que les reclassements catégoriels des agents de certains ministères. Espérons que BASSOLMA et camarades sauront prendre la mesure de la situation qui prévaut et de redonner confiance aux troupes pour les futures luttes. Si non, y a gombo frais et gluant dans pays là.

    12 janvier 2015

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