BILAN DU  1er TOUR DE LA CAN 2015 :  Des supporters  voulaient en découdre avec les Etalons à l’aéroport de Ouagadougou

Deux défaites, un match nul, un point, un seul  but marqué et quatre buts encaissés.  C’est la moisson des Etalons, vice-champions  d’Afrique sortants, lors de la CAN 2015.  L’équipe est rentrée  au bercail dans la soirée du 27 janvier 2015.  Annoncé pour 17h, c’est aux environs de 20h que  l’avion qui transportait la délégation burkinabè dont les Etalons, a atterri à l’aéroport international  de Ouagadougou. Une foule, moins nombreuse que celle de 2013,  année laquelle ils ont été vice-champions,  mais très en colère, les attendait à l’aéroport international de Ouagadougou.

 

Les Etalons ont vu leur chevauchée à la CAN 2015 stoppée lors de la 3^e et dernière journée du groupe A par les Diables rouges du Congo, par le score de 2 buts à 1, le 25 janvier dernier à Ebebiyin. Ils avaient donc quarante-huit heures, comme le prévoit le règlement, pour quitter la Guinée Equatoriale  et c’est le 27 janvier que toute la délégation burkinabè a quitté Bata pour Ouagadougou via Malabo, par vol spécial. Même si au départ, la déception se lisait sur les visages des uns et des autres qui souhaitaient que l’aventure se poursuivît un tout petit peu encore,  nous raconte un supporter qui a effectué le déplacement, il fallait bien rentrer au pays et le voyage s’est déroulé sans encombres, jusqu’à l’atterrissage de l’avion à l’aéroport international de Ouagadougou. C’est à ce moment qu’à travers des coups de fil, les passagers à bord apprennent  que des gens étaient à l’accueil pour manifester, pancartes en mains, leur déception vis-à-vis de la participation des Etalons à la CAN, tout en exigeant des démissions. Certains  supporters  voulaient en découdre avec les Etalons de retour au pays. A la descente de l’avion, les Etalons apprennent des agents de l’aéroport que des manifestants les attendent dehors. Comme d’habitude, des bus transportent les membres de la délégation à la salle d’arrivée pour les formalités de police, avant qu’ils ne récupèrent leurs bagages. Pendant ce temps, les joueurs sont transportés au salon ministériel. A la sortie de l’aéroport, point de manifestants mais plutôt des forces de sécurité qui, avons-nous appris, ont dispersé ceux qui, dit-on, étaient venus exprimer leur mécontentement suite à la mauvaise prestation des Etalons à la CAN.   « On  ne veut pas de Paul Put !»,  « Paul Put, démissionne !» ; tels étaient, entre autres, les messages  que l’on pouvait lire sur les pancartes des supporters venus exprimer leur ras-le-bol.

 

Choisir par affinité

 

Il  a fallu l’intervention de la Compagnie républicaine de sécurité   (CRS) pour disperser les supporters mécontents. « Mais où sont passés les Etalons? », se demandent désespérément les uns et les autres. Dans la foulée,  l’on apprend que ce ne sont pas tous les joueurs qui sont venus au Burkina. Certains ont rejoint directement leur club. C’est le cas de Mohammed Koffi, Steeve Yago et Bakary Koné. Certains parmi ceux  qui sont venus, comme Aristide Bancé, ont pris leur voiture pour rejoindre leur domicile.  D’autres, par contre, sont rentrés grâce à des amis ou des parents. Si certains  sont venus les encourager,  car pour eux la prochaine fois sera meilleure, d’autres, par contre,  sont venus demander des comptes aux poulains de Paul Put. « Je suis venu demander à Charles Kaboré et à ses camarades pourquoi ils ont honni le pays des Hommes intègres de la sorte », a dit, tout mécontent, un supporter. Et un autre d’ajouter : « Nous ne voulons même pas d’eux ici. Je suis venu leur dire de repartir d’où ils sont venus, parce que les Burkinabè ne les reconnaissent plus. Ils se sont vraiment foutus de nous ! Quelle honte! ». Des messages que les supporters ne pourront pas passer aux joueurs puisque, armés jusqu’aux dents, les policiers venus nombreux, les ont empêchés de s’approcher des joueurs. Certains n’ont même pas su à quel moment les joueurs ont quitté l’aéroport. A noter que certains  supporters des Etalons, restés au  pays pendant le rendez-vous continental, ne sont pas contents. Pas seulement à cause de l’élimination inattendue et prématurée  des Etalons. Mais aussi contre le président de l’Union nationale des supporters des Etalons (UNSE), Ablassé Yaméogo. En rappel, c’est le 4 janvier 2015 que  ce dernier a été porté à la tête de cette union.  Ils  lui reprochent  d’avoir choisi, sur une base purement subjective, les personnes qui ont effectué le déplacement  de Bata en Guinée Equatoriale. Certains ont même demandé sa démission.

 

Issa SIGUIRE