HomeA la uneBOYCOTT DE LA REUNION CONSULTATIVE DU POUVOIR TOGOLAIS PAR L’OPPOSITION : A malin, malin et demi

BOYCOTT DE LA REUNION CONSULTATIVE DU POUVOIR TOGOLAIS PAR L’OPPOSITION : A malin, malin et demi


Hier, 12 décembre 2017, le pouvoir togolais invitait les partis politiques de l’opposition et quelques personnalités à une réunion consultative, en vue, dit-on, de préparer le dialogue de sortie de crise que tout le monde attend avec impatience. Il n’en fallait pas plus pour provoque l’ire de l’opposition qui, déclinant l’offre, y voit une manœuvre politicienne destinée à divertir l’opinion nationale et internationale. Morceau choisi : « Le gouvernement prend des initiatives comme si c’était lui qui organisait le dialogue (…) La coalition (des 14 partis de l’opposition réaffirme son ferme engagement à poursuivre la préparation des discussions dans le cadre de la double médiation de la Guinée et du Ghana, et ne pourra pas par conséquent répondre à votre invitation », lisait-on dans la lettre de réponse de Jean-Pierre Fabre au gouvernement. Dont acte ! En tout cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’opposition a eu le nez creux. Car, il y a anguille sous roche. Certes, il est vrai que le gouvernement de Lomé est l’initiateur du dialogue, mais on ne comprend pas pourquoi il se donne la peine, s’il en est, de recueillir les avis des partis politiques de l’opposition et d’anciens chefs de gouvernement alors même qu’il y a des médiateurs mandatés par la communauté internationale. C’est à se demander si Faure Gnassingbé ne travaille pas à diviser l’opposition avant même le début du dialogue tant annoncé, mais dont personne, jusqu’à ce jour, ne connaît ni le jour ni l’ordre du jour.

L’opposition ne veut plus se laisser conter fleurette

A malin donc, malin et demi, est-on tenté de dire. Car, l’opposition ne veut plus se laisser conter fleurette. Et elle, a tout intérêt à rester soudée. La moindre fêlure pourrait lui être fatale, tant elle sera judicieusement exploitée par le camp d’en face qui n’en demande d’ailleurs pas mieux, et c’en serait fini pour l’alternance qu’elle réclame à cor et à cri. En tout cas, que Jean-Pierre Fabre et ses camarades se le tiennent pour dit. Rien ne leur sera donné sur un plateau d’argent. Seule la lutte pourra faire reculer Gnassingbé fils qui, on le sait, n’entend pas larguer les amarres à l’issue de son mandat en cours au motif que, si réformes politiques il y a, celles-ci ne pourraient pas s’appliquer directement à lui suivant le sacro-saint principe du droit qui veut que la loi dispose pour l’avenir. Or, on le sait, tout n’est que rapport de forces. Car, si l’opposition togolaise continue la sensibilisation et la mobilisation sur le terrain, il y a fort à parier qu’elle pourrait un jour porter l’estocade au régime de Faure Gnassingbé qui, faut-il le rappeler, n’est plus le même depuis le 19 août dernier, date à laquelle un illustre inconnu, en la personne de Tikpi Achadam, a lâché les chiens.

B.O


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