HomeA la uneBRAMA TRAORE, ENTRAINEUR DES ETALONS OLYMPIQUES : « En toute franchise, il y a un problème de préparation»

BRAMA TRAORE, ENTRAINEUR DES ETALONS OLYMPIQUES : « En toute franchise, il y a un problème de préparation»


A la demande du Racing club de Bobo-Dioulasso (RCB), le technicien Brama Traoré a été mis à la disposition de l’encadrement dudit club depuis le 7 janvier 2016 pour l’aider à préparer la ligue africaine des champions. C’est dans ce cadre qu’il était à Bamako pour le compte du match aller, comptant pour le tour préliminaire de cette compétition, qui a enregistré la victoire du Stade malien face au RCB par 3 buts à 1. Au lendemain de cette défaite du représentant burkinabè, Brama Traoré a accepté de donner son avis sur la rencontre.

Le Pays : Quelle analyse faites-vous de cette rencontre entre le RCB et le Stade malien ?

Brama Traoré : Je vais la scinder en deux parties parce qu’il y a d’abord l’organisation défensive du RCB qui était bonne. Dans un premier temps, le Racing a laissé l’initiative du jeu à l’adversaire qui était à domicile, surtout qu’un certain nombre de ses joueurs ont été médaillés d’argent au dernier CHAN. C’était donc une formation du Stade enthousiaste, et j’ai vu qu’au niveau du club burkinabè, les lignes étaient resserrées avec un bloc d’équipe qui a beaucoup gêné le club malien. Mais l’organisation offensive du Racing n’était pas très bien stabilisée, parce que les joueurs n’ont pas été capables de conserver le ballon, de construire un jeu pour remonter. Dans ce genre de match de haut niveau, il faut non seulement récupérer le ballon, mais surtout se porter rapidement dans le camp adverse pour l’inquiéter ! Cela n’a pas été le cas, puisque les joueurs s’affolaient un peu et n’arrivaient pas à conserver le ballon. Si on y ajoute leur manque de compétition sur le plan international, cela explique le fait que ce fut un match difficile pour le RCB.

Comment peut-on expliquer cette défaite du RCB face au Stade malien qui, jusqu’à ce match, n’avait pas encore de championnat national ?

Il ne faudrait pas qu’on fasse l’amalgame, parce que le RCB a exprimé, dans ce match, le niveau de nos équipes. Lorsque vous prenez le Stade malien qui est habitué aux compétitions continentales, comparé au RCB, il y a déjà une différence. Le fait de ne pas avoir de championnat ne signifie pas que cela va jouer en défaveur du club malien, parce que l’équipe a des joueurs expérimentés. Au cours de la première partie, ils ont joué un peu lent. Lors de la deuxième période, il y avait du rythme et les Stadistes ont essayé de prendre le Racing sur les flancs, en revenant dans l’axe. Ils ont tout tenté. Je dirais qu’il n’y a pas de manque de compétition pour de grands joueurs qui, généralement, sont expérimentés, habitués à la compétition ; mais il leur faut seulement un petit réglage pour que tout le reste soit fait.

Pensez-vous que le RCB soit en mesure de remonter ce score au retour ?

Il faut reconnaître que remporter un match par le score de 2 buts à 0 contre une équipe expérimentée comme le Stade malien, habitué aux phases de poule des coupes africaines, va être très difficile. Mais il faut se donner les moyens, préparer cette équipe du RCB à tenir d’abord le ballon, prendre l’initiative du jeu pour pouvoir se créer des occasions et arriver au moins à marquer un but lors de la première période. Si le Racing y parvient, le deuxième but sera possible, mais pour y arriver, il faudra cravacher dur.

Quel commentaire faites-vous sur le banc du RCB qui contestait le deuxième but ? De même des joueurs s’énervaient pendant que d’autres semblaient ne pas répondre physiquement, et les supporters protestaient.

Sur le plan physique, je peux dire que l’équipe était bien préparée et l’entraîneur a même commencé à faire ses remplacements aux arrêts de jeu. Etant à l’extérieur, le comportement de certains joueurs pourrait être une manière de gérer le temps. Il y a des joueurs qui pouvaient sortir à tout moment lors de la deuxième période, mais seul le coach, qui connaît bien ses joueurs, peut répondre sur les périodes choisies pour les remplacements. Si le banc de touche s’est emporté, cela est dû à l’arbitrage, et sur le deuxième but, nous avons constaté un paquet d’hors-jeu dans un premier temps. La défense du RCB a su réagir et le joueur du Stade malien qui a marqué le but était également hors-jeu. Nous n’avons pas compris pourquoi il a été validé. Si on ajoute à cela le penalty où il n’y avait pas de main fautive, cela fait trop. Nous pensons que les joueurs et l’entraîneur avaient le droit de contester ce but, mais pour ce qui est de l’entraîneur, ce n’est pas bien de sortir hors de sa surface technique. Il faut aussi préparer les joueurs parce qu’il y a aussi l’arbitrage lorsqu’on joue à l’extérieur, mais nous devons nous adapter, nous accommoder pour que des réactions pareilles ne se produisent plus. Nous avions travaillé pour que les joueurs du Stade malien n’entrent pas dans la surface de réparation pour éviter qu’un penalty soit sifflé. Qu’à cela ne tienne, l’arbitre a trouvé un autre moyen pour accorder un penalty.

Qu’est-ce qu’il faut faire, selon vous, pour que nos clubs soient de plus en plus compétitifs au niveau africain afin d’éviter les éliminations prématurées ?

En toute franchise, il y a un problème de préparation et il faut changer le fusil d’épaule. Quand on veut préparer la ligue des champions et la coupe de la Confédération, il faut se donner les moyens pour faire une bonne préparation. Par exemple, quand nos joueurs arrivent en équipe nationale, le niveau d’entraînement les dépasse, puisqu’ils ne sont pas habitués à s’entraîner deux fois par jour. Pendant que sur le plan africain, c’est le haut niveau qu’on ne peut pas avoir du jour au lendemain. Il faut aussi créer les conditions pour que les joueurs puissent compétir et avoir un peu d’expérience. Lorsque nous sommes sur deux compétitions comme la ligue des champions et le championnat national, il faut faire la part des choses et se fixer un objectif qui est d’atteindre les phases de poules. Et on peut l’atteindre en créant les conditions et en se donnant les moyens.

Que devient Brama Traoré après son départ de l’équipe nationale A où il était entraîneur adjoint ?

Je ne suis plus avec l’encadrement de la sélection A, mais avec l’équipe olympique ; et bientôt nous allons déposer notre programme de travail pour les compétitions à venir. Pour l’instant, il n’y a pas de compétition officielle, mais nous allons nous préparer à Ouaga, de même qu’à Bobo pour voir quels sont les éléments qui restent dans cette sélection et ceux qui doivent l’intégrer, en parlant des locaux, tout comme des professionnels, tous des moins de 23 ans. Ainsi, nous mettrons notre philosophie en place pour que chacun des joueurs puisse la comprendre afin d’être prêt dès qu’il y aura un tirage au sort pour une compétition officielle.

Propos recueillis à Bamako par Antoine BATTIONO

 


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