HomeA la uneBUHARI AU NIGER ET AU TCHAD : Le combat contre Boko Haram aura bien lieu

BUHARI AU NIGER ET AU TCHAD : Le combat contre Boko Haram aura bien lieu


 

Après son investiture intervenue le 29 mai dernier, le président nigérian, Muhammadu Buhari, a commencé son mandat présidentiel en mode « Général ». Sans attendre. A-t-il vraiment autre choix, quand  on connaît la situation d’imbroglio militaro-sécuritaire dans laquelle la secte islamiste Boko Haram a plongé le Nigeria ? La population nigériane -dont le sort dépend plus que jamais des actions du président- et la communauté mondiale n’ont d’attente qu’une seule alternative : la sécurité. Voilà  ce qui est demandé à Buhari, dans le combat contre les islamistes. Comment y arriver ? Le président du Nigeria semble s’être longuement posé la question et s’est mis à la quête de la meilleure stratégie de guerre.

Selon certaines sources, Buhari, par deux fois et avant même de prendre ses fonctions, s’est rendu à Londres en vue de discuter de coopération dans le cadre de la lutte anti-terroriste.  Il a aussi rencontré le président tchadien Idriss Deby. A partir de demain mercredi, il entame une tournée sous-régionale qui le conduira au Niger et au Tchad. Pour sa première sortie officielle, le tout nouveau président du pays des Super Eagles a choisi de se rendre dans deux des pays voisins stratégiques et incontournables dans la lutte contre Boko Haram. C’est un choix éclairé et stratégique qu’il faut saluer à sa juste valeur.

Contrairement aux républiques « bananières » francophones, dont les nouveaux dirigeants « quémandent », pratiquement à genoux, leurs premières audiences et autres visites présidentielles aux « dieux » de l’Elysée, Buhari a décidé, humblement et avec reconnaissance, d’aller saluer, après son investiture,  deux de ses pairs africains ; l’objectif ultime étant de voir comment, à court, moyen et long terme, ils peuvent venir à bout d’une « peste » commune qui risque de « dévorer » les nations. Cette visite au Niger et au Tchad, au-delà des aspects politiques, se veut fondamentalement « militaire ».

Il appartient au président Buhari de ne pas rééditer les erreurs de son prédécesseur

Par cette visite, le président du Nigeria montre que seule une synergie d’actions peut vaincre les islamistes, qu’il est absolument indispensable de créer les conditions nécessaires à des actions communes et concertées.   En sus, par cet acte, Buhari aura mis de côté les réflexes inutilement inopérants, emprunts de suffisance et de nationalisme étriqué dont son prédécesseur faisait montre, pour le plus grand malheur de la population nigériane et celle de la sous-région livrée aux canons et aux bombes de Abubakar Shekau par leurs dernières actions d’éclats.

Les islamistes ont déclaré la guerre à l’ancien Général. C’est sûr, ce dernier leur rendra la monnaie, avec l’aide du Niger, du Tchad, du Cameroun et de la communauté internationale.

Il faut rappeler que la coalition militaire mise en place début mars 2015 est composée des forces armées des quatre pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad (Tchad, Niger, Nigeria et Cameroun). A ce propos, que le Cameroun ne se retrouve pas sur la liste des pays à visiter par Buhari, paraît surprenant. On ignore pour le moment les raisons ce de qu’on a envie de qualifier de « contournement », « d’évitement » ou encore de « zapping », mais on ose croire que le président du Nigeria n’a pas l’intention de mettre le pays des Lions indomptables à l’écart de la « croisade anti-Boko Haram ».

En effet, il n’est un secret pour personne, ces deux pays ne sont pas les meilleurs amis au monde. Nonobstant tout cela, et quelles que soient les couleurs des relations entre Nigérians et Camerounais, quel que soit leur degré d’animosité, la défense de l’intérêt commun se doit de prendre le dessus. Il appartient au président Buhari de ne pas rééditer les erreurs de son prédécesseur et surtout d’être proactif dans le sens de trouver une solution définitive à l’équation posée par les islamistes. Cette solution doit être à la fois politique et militaire. Pas l’une sans l’autre. Sinon, on en aura pour l’éternité.

Quoi qu’il en soit, Muhammadu Buhari, en soldat, a déjà indiqué dans cette tournée sous-régionale, qu’il reste fidèle à sa promesse de campagne. Pour ne pas compromettre ses chances de gagner la guerre, il doit rassembler les pièces constitutives du puzzle de la victoire. Dans la situation actuelle, les hésitations n’ont pas leur place. Et Buhari semble bien l’avoir compris. Il veut la paix, et c’est justement pour cela qu’il prépare méthodiquement la guerre contre Boko Haram. De ce point de vue il semble bien avoir fait sienne la pensée des Anciens selon laquelle si tu veux la paix, prépare la guerre. « Si vis pacem, para bellum ».  Sous cet angle, on peut affirmer que le combat contre la horde des enragés aura bel et bien lieu.

Michel NANA


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