HomeA la uneCAN 2017 AU GABON : Après le rêve, place aux réalités

CAN 2017 AU GABON : Après le rêve, place aux réalités


 

Les lampions de la CAN Gabon 2017 se sont éteints le 5 février 2017, sur le sacre des Lions indomptables du Cameroun face aux Pharaons d’Egypte vaincus sur le score de 2 buts à 1. Après trois semaines de compétition dans ce tournoi qui a vu les seize meilleures formations du continent s’affronter, l’heure est maintenant au bilan dans toutes les écuries. Pour le pays d’accueil de la compétition, c’est le réveil avec la gueule de bois, après une compétition qui a vu l’élimination dès le premier tour, de leur équipe fanion. Côté affaires, c’est quelque peu l’amertume pour certains Gabonais qui se plaignent de n’avoir pu réaliser les chiffres d’affaires escomptés, tandis que d’autres continuent de s’interroger sur l’opportunité, pour leur pays, d’organiser un tel tournoi, dans un tel contexte de crise économique. Mais l’on aurait tort de peindre tout le tableau de cette compétition continentale en noir, car, quoi qu’on dise, cette 31e édition de la CAN était, sur le plan sportif, d’un assez bon cru, avec beaucoup de surprises à la clé. A commencer par l’affiche même de la finale, en raison du visage peu rassurant que présentaient les équipes concernées à l’entame de la compétition, données qu’elles étaient parmi les bons outsiders plutôt que parmi les prétendants sérieux au titre. A côté de cela, cette CAN a été aussi celle de la révélation d’un Burkina Faso tout feu tout flamme, qui a déjoué bien des pronostics en se plaçant sur le podium, derrière les deux finalistes. Il en est de même pour la RD Congo qui aura séduit plus d’un, avec une équipe plutôt portée sur le jeu. Les plus grosses déceptions auront sans conteste été les Fennecs d’Algérie et les Eléphants de Côte d’Ivoire dont on disait beaucoup de bien et qui se sont finalement cassé les pattes et la trompe dès le premier tour, alors qu’elles étaient données parmi les grands favoris du tournoi. Idem pour le Sénégal qui n’a pu franchir l’obstacle camerounais, alors que les Lions de la Teranga avaient largement les moyens de dompter leurs homologues du Cameroun. Pour son baptême du feu, la Guinée-Bissau aura laissé une impression plutôt positive : celle d’un football prometteur.

A propos du dialogue politique, il faut espérer qu’il aboutisse à une paix des braves

Pour en revenir au pays organisateur, il faut saluer les efforts qu’il a déployés pour relever le défi sécuritaire, dans un contexte mondial global où la menace terroriste n’a jamais été aussi prégnante. Mais l’une des taches noires de cette compétition, restera l’état défectueux des pelouses qui auront occasionné bien des blessures de joueurs, même si, à la décharge du Gabon, il a dû remplacer au pied levé la Libye, pour des raisons sécuritaires, pour accueillir une compétition qui ne lui était pas destinée au départ. Cela n’a pas empêché les attaquants de scorer à 66 reprises en 32 matchs ; ce qui donne une moyenne de 2,06 buts par match. En tout état de cause, à l’arrivée, le Gabon ne s’en tire pas à mauvais comptes, car, au-delà des retombées économiques et publicitaires, le contexte de tension postélectorale dans lequel le pays était plongé et dans lequel la compétition a pratiquement pris son envol, a peu à peu évolué et a quelque peu été relégué au second plan, au fur et à mesure que l’on avançait dans la compétition. Cela était donc, quelque part, pain bénit pour le président gabonais dont la sérénité avait véritablement été mise à rude épreuve par la contestation de sa réélection dans les conditions que l’on sait. C’est sans doute la raison pour laquelle, saisissant la balle au bond, il souhaite engager au lendemain de cette CAN, un dialogue politique avec l’opposition, pour une sortie de crise définitive dans son pays. Réussira-t-il à calmer les ardeurs de ses contempteurs ? L’histoire nous le dira. En attendant, après le rêve, c’est le retour aux dures réalités ! Et à propos de ce dialogue politique, il faut espérer qu’il aboutisse à une paix des braves, dans l’intérêt supérieur de la Nation. Il faut surtout espérer que la CAN n’a pas été une simple trêve qui aura servi à aiguiser les couteaux, dans un camp (celui de Jean Ping) comme dans l’autre (celui d’Ali Bongo).

Outélé KEITA


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