HomeA la uneCAN GABON 2017 : Belle entame des Etalons

CAN GABON 2017 : Belle entame des Etalons


La 31e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) Gabon 2017 a pris son envol le samedi 14 janvier au stade de l’Amitié d’Angondjé à Libreville, avec une superbe cérémonie d’ouverture. Mais sur le terrain de la compétition, les deux rencontres se sont achevées par un résultat nul de 1 but partout. C’était entre les Panthères du Gabon et les Djurtus de la Guinée-Bissau et surtout des Etalons très attendus par les Burkinabè face aux Lions indomptables du Cameroun.

 

Dans cette partie entre Etalons et Lions indomptables, ils étaient nombreux à croire après 45 mn de jeu que les Burkinabè ne la finiraient pas par un score nul, tellement les Camerounais avaient le match en main et la possibilité de le « tuer » très tôt. Malheureusement pour eux, le capitaine Charles Kaboré et ses partenaires, menés par 1 but à 0, ont su avoir les ressources nécessaires pour revenir à la hauteur de leurs adversaires. Et pourtant, ce sont les Etalons qui ont bien entamé la rencontre par une bonne organisation de jeu qui a fait douter les Lions indomptables. Les protégés de Paulo Duarte ont même ouvert la marque à la 6e mn. Malheureusement, Jonathan Pitroïpa était signalé en position avancée. A la 13e mn, ils vont encore se signaler suite à un coup franc bien exécuté par Alain Traoré dans la surface adverse, mais le défenseur Bakary Koné, monté pour la circonstance, n’ajuste pas bien sa frappe. Et puis après, ce sont les Camerounais qui prennent le dessus face à des Burkinabè qui jouaient, finalement, quelque peu repliés, ne parvenant plus à inquiéter l’adversaire et lui laissant la maîtrise du milieu de terrain. Tout cela faisait suite à un dispositif tactique mis en place par le coach Paulo Duarte qui a refusé de jouer avec un attaquant de fixation ou du moins un avant-centre de métier dont deux, Aristide Bancé et Banou Diawara, étaient sur le banc. Il a préféré faire confiance à beaucoup plus de milieux de terrain et des joueurs qui semblaient ne pas répondre physiquement. Ainsi, on retrouvait devant la défense, Charles Kaboré, Abdou Razack Traoré, Alain Traoré, Bertrand Traoré et en attaque, Jonathan Pitroïpa et Préjuce Nakoulma qui, eux, sont passés à côté de leur match. Dans ce milieu, on avait trois gauchers nominaux qui se marchaient pratiquement dessus et qu’il fallait chaque fois rappeler à l’ordre avec un Bertrand Traoré qui ne semblait pas physiquement au point.

 

Hervé Kouakou Koffi sort le grand jeu

 

Logiquement pour un choix tactique pareil, il faut avoir des joueurs qui répondent physiquement dans un premier temps et qui soient en mesure de l’appliquer avec ingéniosité. Mais, le premier quart d’heure passé, les Lions camerounais ont commencé à dompter le jeu, dominant pratiquement le milieu de terrain où le capitaine Benjamin Moukandjo organisait le jeu. Et dans le couloir droit de l’attaque camerounaise, il y avait un certain Christian Mougang Bassogog qui, par ses dribles déroutants, crochets et bien d’autres gestes techniques, a fait voir de toutes les couleurs au latéral gauche burkinabè, Yacouba Coulibaly. C’est de son côté que venaient à chaque fois le danger. Cet attaquant de couloir aurait pu permettre au Cameroun d’ouvrir la marque aux 30e et 32e mns lorsqu’il a mis dans le vent Yacouba Coulibaly en lui donnant des vertiges. Mais, Christian Mougang Bassogog, qui a du potentiel, en rajoutait un peu trop dans le dernier geste. Malgré tout, les Camerounais trouveront la faille à la 34e mn, suite à un superbe coup franc magistralement exécuté par Benjamin Moukandjo. Et alors qu’on s’acheminait vers la pause et sur une contre-attaque bien menée, le Cameroun manque de faire le break lorsque Christian Bassogog échoue devant le gardien burkinabè Hervé Kouakou Koffi, qui sort le grand jeu en taclant le ballon. D’ailleurs, c’est ce jeune gardien qui, par ses qualités de grand gardien en devenir, a sauvé par moments le Burkina d’une défaite. Il aurait pu être l’homme du match. Les choses ont mis du temps à se décanter chez les Etalons qui avaient du mal à trouver le bon tempo. Il a fallu les changements que Paulo Duarte a du reste mis du temps à faire, comme s’il y avait des joueurs irremplaçables dans cette équipe burkinabè. Entré quelques minutes auparavant, Banou Diawara, qui prend la responsabilité d’exécuter un coup franc excentré côté gauche, permet au Burkina d’égaliser par l’entremise de Issoufou Dayo de la tête. On pourrait affirmer que les Etalons ne sont pas passés loin d’une défaite dans l’entame de cette compétition, et c’est un nul qui leur permet de se ressaisir, de se regonfler à bloc pour affronter les Panthères du Gabon le mercredi 18 janvier prochain.

 

Antoine BATTIONO (envoyé spécial)

 

La chance ne semblait pas être avec Ali Bongo Odimba

 

Pour un début de compétition dont il tenait beaucoup à l’organisation, le président gabonais, Ali Bongo Odimba, ne semblait pas avoir les dieux du football avec lui. Pour un cérémonial d’ouverture, de gros moyens ont été déployés au vu de la machine qui était bien huilée, avec un maître de cérémonie au grand talent et des artistes de renommée internationale dont le plus en vue, Booba, rappeur français, qui ont tous été à la hauteur. Malheureusement, le public n’a véritablement pas été au rendez-vous avec un stade de l’Amitié d’Agondjé à moitié vide. On notera aussi que le président gabonais n’a reçu le soutien que de son homologue bissau-guinéen ; ce qui était bien normal, ont avancé certaines langues, parce que c’est la toute première fois que son pays participe à une CAN alors qu’en 2015, son voisin équato-guinéen avait reçu de nombreux chefs d’Etat à l’ouverture de la CAN. Cela n’a pas suffi parce qu’en match d’ouverture, les Panthères, l’équipe du Gabon, n’ont pas présenté un visage reluisant. Ils ont été plus que poussifs, se faisant rejoindre au score dans les dernières minutes du match par une modeste formation de la Guinée-Bissau, malgré la présence de leur star, Pierre Emerick Aubameyang. Pour ne rien arranger, les hymnes nationaux des équipes du Burkina et du Cameroun en deuxième rencontre, n’ont pas pu être joués, même si par un communiqué, la CAF et le comité d’organisation se sont excusés, évoquant un problème technique. Vraisemblablement, la CAN semble avoir débuté de la plus mauvaise des manières pour le président Ali Bongo Odimba qui a voulu, selon des Gabonais, utiliser ce tremplin pour davantage soigner son image sur le plan international. Mais, pour ces derniers, il est habité par la poisse et le sera tout au long de la compétition, affirment-ils.

 

Il faut faire avec la crise post-électorale

 

Et cette poisse, selon le constat fait sur le terrain, fait suite à la crise post-électorale qui pèse toujours sur le Gabon. Les gens font dans l’hypocrisie, mais ne veulent pas d’un succès de l’organisation de la CAN et de leur équipe nationale. Mais au niveau du jeu, les Panthères, intrinsèquement, pouvaient faire facilement la différence devant les Djurtus de la Guinée-Bissau, au vu de la qualité individuelle de leurs joueurs et de la valeur de leur équipe. Mais, on n’a pas senti de la volonté ni de l’envie. En somme, on a l’impression que le politique s’est invité dans le football et même dans l’équipe nationale. En plus de cela, il y a comme une petite guerre de capitanat qui se joue entre le gardien de but, Didier Ovono Ebang, et le défenseur Bruno Ecuélé Manga, qui s’estiment plus anciens que la star Pierre Emerick Aubameyang (l’actuel capitaine). Tout cela mis ensemble, pour certains Gabonais, est un cocktail annonciateur d’un échec du Gabon.

 

A.B 

 

 

 

Composition des équipes Burkina

 

Hervé Kouakou Koffi – Patrick Malo, Yacouba Coulibaly, Issoufou Dayo, Bakary Koné – Charles Kaboré, Abdou Razack Traoré (Jonathan Zongo), Alain Traoré, Bertrand Traoré (Banou Diawara) – Préjuce Nakoulma, Jonathan Pitroïpa (Aristide Bancé).

 

Remplaçants

 

Aboubacar Sawadogo, Steeve Yago (suspendu), Issouf Paro, Bakary Saré, Banou Diawara, Adama Guira, Souleymane Koanda, Aristide Bancé, Jonathan Zongo, Cyrille Bayala, Ibrahim Blati Touré, Moussa Germain Sanou

 

Coach : Paulo Duarte

 

Cameroun

Joseph Ondoa Ebogo – Ernest Olivier Mabouka Massoussi, Adolphe Teikeu Kamgang, Ngadeu Ngadjui Michaël, Ambroise Oyongo Bitolo – Benjamin Moukandjo, Georges Constant Mandjeck, Sébastien Clovis Siani – Clinton Njié (Edgar Nicaise Salli), Jacques Zoua, Christian Mougang Bassogog (Karl Toko Ekambi).

 

Remplaçants

 

Nicolas Nkoulou, Aboubakar Vincent, Edgar Nicaise Salli, Frank Thierry Boya, Jules Goda, Arnaud Djoum, Robert Ndip També, Fai Collins Ngoren, Karl Toko Ekambi, Mohamed Djeteï, Joseph Ngwem, George Bokwe.

Coach : Hugo Broos

 

 

 

Propos d’après-match

 

Paulo Duarte, entraîneur des Etalons

 

“Nous serons meilleurs tactiquement et physiquement”

 

« Dommage que nous n’avons pas pu jouer comme il se doit dans les couloirs et mes attaquants n’ont pas bien compris ou c’est moi qui me suis mal expliqué sur la stratégie à appliquer. Ainsi, nous n’avons pas pu contrôler le jeu lors de la première période où le Cameroun a été plus fort, avec les meilleures opportunités. Dans ce match, nous avons fourni beaucoup d’efforts physiques tout en espérant que nous serons meilleurs tactiquement et physiquement pour le prochain match qui sera décisif pour nous ».

 

Hugo Broos, entraîneur des Lions indomptables

 

“Nous avons raté l’occasion d’être seul leader”

 

« Nous avons raté l’occasion aujourd’hui, d’être seul leader de notre groupe, surtout lorsque tu joues un match avec les opportunités que nous avons eues et regretter d’avoir marqué seulement un but. Si nous marquions ce deuxième but raté par Christian, il n’y aurait plus rien à redire puisque la situation allait être plus confortable pour nous. Notre souci a été d’avoir quelqu’un qui puisse mettre le ballon dans les filets et si nous n’y arrivons pas, c’est difficile de gagner ».

 

Aristide Bancé, attaquant des Etalons

 

“Nous avons fait de notre mieux”

 

« Depuis le banc, j’ai vu mes amis se battre comme il se doit et en début de match, nous avions la situation en main mais, nous ne marquions pas. Par la suite, c’est nous qui sommes menés et dans ces conditions, on fournit beaucoup d’efforts pour revenir au score. Nous avons fait de notre mieux. Pour le prochain match, ce sera face au Gabon qui est une grande équipe et nous n’avons pas peur d’elle, même si elle joue à domicile ».

 

Bakary Koné, défenseur des Etalons

 

“Il fallait répondre physiquement”

 

« Tactiquement, nous essayons de respecter les consignes du coach mais, ce n’était pas facile pour notre défense où il y avait trois joueurs qui disputaient leur première CAN. Il faut les féliciter parce qu’ils ont eu le mérite de se battre. Le Cameroun est une grande nation de football qui ne s’est pas laissé faire et il fallait répondre physiquement. Ce que nous n’avons pas pu faire lors de la première période. Mais pour la deuxième partie, nous sommes revenus avec plus de force et de courage, ce qui nous a permis d’accrocher le Cameroun ».

 

 

 

Quelques échos de la CAN

 

A l’ouverture de la CAN Gabon 2017, le stade était à moitié plein et c’est pratiquement une première dans l’histoire de la CAN où les stades ont toujours été remplis à cette occasion. A Libreville, des Gabonais attribuent cela au boycott prôné par les opposants au président Ali Bongo Odimba. On apprend, selon certaines informations, que les opposants ont fait acheter de nombreux tickets qu’ils ont gardé par devers eux afin de réduire la présence du public au stade. Alors, les uns et les autres se demandent ici ce que va être la suite des autres matchs.

Qui veut manger sur le dos des supporters des Etalons ? C’est la question qui revient sur les lèvres, dans la délégation burkinabè. En effet, arrivés sur place à Libreville, les supporters des Etalons ont été logés par le ministère des Sports et des Loisirs et il leur a été dit qu’ils percevront la somme de 30 000 F CFA comme argent de poche. Ils avaient pensé que les choses allaient fonctionner comme en 2013 en Afrique du Sud où ils ont reçu le même montant et avaient droit à une pension complète. Malheureusement, nous ont confié certains, ce n’est pas le cas puisqu’ils n’ont pas droit à une pension complète. Certains ont commencé à se plaindre parce qu’on leur a fait savoir que la somme de 30 000 F CFA est déduite d’un montant de 100 000 F CFA et que le reste, à savoir les 70 000 F CFA, étaient le coût de la chambre. Donc, il n’y a pas l’aspect nourriture. Ainsi, ça commençait à bouillonner et c’est le président de la Fédération burkinabè de football (FBF), le colonel Sita Sangaré, qui est venu calmer les esprits en indiquant qu’une solution va être trouvée. Mais au sein de la délégation burkinabè, on veut comprendre ce qui se passe et savoir qui voulait « Mouta Mouta » les supporters comme nous l’a signifié une source. Des membres de la délégation ont même cherché à savoir comment tout a été négocié avec les responsables de leur cadre d’hébergement et se sont rendu compte qu’il y avait des choses pas du tout catholiques. Alors, on espère qu’on rendra compte de la gestion de ce qui ressemble à un cafouillage, un flou parce que c’est tout de même l’argent du contribuable qui est dépensé.

A l’occasion de cette CAN et en attendant d’y revenir, l’Association des jeunes burkinabè au Gabon (AJBG) a eu l’ingénieuse idée d’organiser un village CAN. Un cadre que les jeunes, rassemblés au sein de ladite association, veulent convivial, de retrouvailles avec leurs frère venus du Burkina et les ressortissants des autres pays. Ainsi, on n’y trouve à manger et à boire et les gens peuvent y suivre tous les matchs de la CAN retransmis sur grand écran.

La CAN ne se déroule pas uniquement à Libreville, mais dans bien d’autres localités et pour se rendre dans certaines d’entre elles comme la ville de Port-Gentil, il faut se déplacer en avion ou en bateau. Pour aller à Franceville par exemple, le coût du billet revient à 98 000 F CFA et un peu moins en train pour lequel vous avez un trajet de 15 heures à effectuer. Pour Port-Gentil, des amis préfèrent le bateau rapide qui met trois heures de temps et revient à 28 000 F CFA alors qu’avec le bateau comme on les appelle ici, vous quittez à 18h par exemple pour arriver le lendemain matin.

 


Comments
  • Bonne chance aux étalons

    16 janvier 2017

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