HomeA la uneCARINE YANOGO, MISS UNIVERSITES 2016 : « Mon père ne voulait pas que je défile avec des tenues trop extravagantes »

CARINE YANOGO, MISS UNIVERSITES 2016 : « Mon père ne voulait pas que je défile avec des tenues trop extravagantes »


Carine Yanogo  a été élue au  concours de beauté dénommé « Miss  Universités », le 9 avril 2016 dans la salle des banquets de Ouaga 2000. Agée de 19 ans, elle est la 2e fille d’une famille de 4 enfants. Nous l’avons rencontrée le 21 avril dernier au quartier général de Miss Universités. Voici ses réponses à nos questions.

« Le Pays » : Qui est miss universités 2016 ?

Carine Yanogo : Miss Universités est une personne ordinaire,  tout comme les autres. Je suis Carine Yanogo, étudiante  en 2e année de médecine à l’Université Saint Thomas d’Aquin de Ouagadougou.

Qu’est ce qui a changé dans votre vie depuis votre élection?

Je pense que c’est le sens de la responsabilité qui a changé.  Je suis devenue  un peu plus sérieuse. Il y a certaines choses  que je ne  peux plus me permettre.   J’ai maintenant un titre à défendre, une image à préserver.  Une responsabilité en quelque sorte.

 Avez-vous  reçu tout ce qui vous a été promis lors de la finale ?

 Oui.

Qu’avez-vous reçu ?

Un million de F CFA de la part de Telmob, un autre million de F CFA  de la part  de SODIBO à travers la marque  Beaufort. J’ai aussi reçu  les cadeaux de la galerie de pagnes, un billet d’avion et d’autres cadeaux.

Parlant du billet d’avion, quelle  destination avez-vous choisie ?

Le choix de la destination n’est pas encore fait.  Je réfléchis toujours.

 D’aucuns disent que quand on devient miss, on reçoit  plus d’appels téléphoniques, surtout masculins. D’autres parlent même de harcèlement ou de propositions de toutes sortes.  Est-ce votre cas ?

 Non.

Pas de coup de fil pour le moment ?

 Non. Non et non !

 Avez-vous déjà eu des propositions commerciales,  notamment dans le domaine de la publicité ?

  Non. Pas encore.

 Le cœur de  Carine Yanogo est –il  pris ?

Non. Pas vraiment.

 Même un petit ami ?

 Non. Pas vraiment  (rire)

 Une petite relation quand même !

 C’est compliqué. (Rire)

  Quels sont vos loisirs ?

 J’aime les sorties avec les amies, la lecture, passer du temps avec mes parents.

  Quel est votre sport favori ?

Le handball.

  Quel sport pratiquez-vous ?

La gymnastique souvent, surtout quand j’ai le temps.

Qui est votre personnalité politique préférée  au Burkina Faso ?

(Petit temps de réflexion…) Aucun !

 Comment comptez- vous mettre en œuvre ce que  vous avez pris comme engagement lors de votre élection ?

  Avec les partenaires,  nous comptons  mettre en place des projets en faveur des femmes et des jeunes.   De sorte à ce que leurs préoccupations soient prises en compte par les décideurs.

  Sur quel plan ?

 Sur tous les plans, mais je dois dire qu’il y a des priorités.

 Quelles sont ces priorités ?

 Pour la jeunesse, c’est la formation de qualité, adaptée  au contexte actuel du Burkina Faso.  Le chômage aussi est une préoccupation pour la jeunesse.   Les problèmes dans les universités publiques et privées  constituent des préoccupations pour les jeunes. Les gens ont tendance à croire qu’il n’y a pas de problème dans les  universités privées alors que ce n’est pas toujours le cas.

 Quels problèmes rencontre-t- on dans les universités  privées ?

  Je ne sais pas ce qui se passe dans les autres universités privées, mais le fait même d’être dans une université privée est déjà un problème. Les étudiants des universités privées ne bénéficient d’aucun soutien de l’Etat. Tout doit être pris en charge par les étudiants ou leurs parents.   Par exemple, pour les études en médecine,  les étudiants sont payés pour les stages lorsqu’ils sont inscrits dans les universités publiques.  Par contre,  les étudiants des universités privées  paient pour faire les  stages.

 Comment  comptez-vous allier les études et votre titre de miss ?

Je pense que c’est une question d’organisation.  Je compte bien m’organiser pour que les deux aillent ensemble.

Quelle a été la réaction de vos parents quand vous  leur avez fait part de votre désir de prendre part  au concours Miss universités 2016 ?

 (Rire) ;  La réaction de ma mère  dépendait de celle de mon père.  La réaction de papa dépendait de comment ce concours allait se dérouler.  Il ne voulait pas qu’on défile avec des tenues  trop  extravagantes. Lorsqu’il a eu la confirmation du comité d’organisation que ça ne serait pas le cas,  il a donné son OK. Il n’était pas contre.

Qu’est ce que  vos parents ont fait  pendant la compétition ?

Ils m’ont soutenue jusqu’à la fin. Ils étaient même dans  la salle des Banquets  de Ouaga 2000 le jour de la finale.

Leur  regard a-t-il changé envers vous après votre élection ?

Non. Pas du tout. (Rire) Mais je dois avouer que c’est devenu un peu drôle.

Qu’est que cela  veut dire ?

 Je suis à Saaba. Lorsque je rentre les week-end, parfois mon  père court et me demande un autographe pour plaisanter.  Si je  demande quelque chose à la maison, ça vient plus vite.  (Rire)

Vos amis ont-ils changé leur façon de se comporter avec vous à l’Université ?

 Un peu. Le titre de miss m’a rendu plus sociable. Je n’étais pas  ouverte. Je suis maintenant plus  ouverte aux autres.

 Comment les étudiants vous ont-ils accueilli après votre élection ? vous ont-ils taquinée ?

Oui.  Un peu.

 Comment ?

Certains  me disaient qu’ils voulaient un peu de chocolat, d’autre des pagnes. Certains ont même dit qu’ils voulaient rentrer dans ma valise (NDLR : parlant de son prochain voyage en Europe). D’autres ont dit qu’ils veulent être habillés par la miss Universités. On m’appelle désormais la miss.

Comment les habitants de votre  quartier vous ont-ils accueilli après votre  élection ?

Comme le lendemain était un dimanche, Papa a voulu qu’on fasse une action de grâce. Du coup,  il y avait du monde à la maison.

 Les habitants de votre quartier ont-ils changé leur manière de se comporter envers vous ?

Oui. Pour ceux qui savent. 

Quel métier aimeriez-vous exercer ?

Médecin  neurologue.

Votre message de fin ?

Je mettrai l’accent sur la santé.  Je reconnais  les efforts du gouvernement, mais je l’invite à faire plus dans le domaine de la santé.  Ceux qui ont les moyens quittent  le Burkina  pour se faire  soigner lorsqu’ils  sont malades. Certains vont dans les pays voisins.  C’est dire que nous  devons faire des efforts pour soigner, à défaut de tous, la grande partie de nos malades ici. Si on n’est pas en bonne santé, on ne peut pas entreprendre des actions de développement.  Les infrastructures, le matériel, tout est vétuste dans nos hôpitaux. Je remercie le journal « Le Pays » pour les efforts dans la promotion.

Propos recueillis par Issa SIGUIRE

Légende

1-Miss  Carine Yanogo, le jour de son élection

2-Miss Universités 2016 promet de plaider pour la cause des femmes et des jeunes

3- La Miss quelques jours après son élection

 

 

 

 

 

 

 


Comments
  • Hélas Carine. Dans un an, tous ces rêves et ces honneurs factices seront effaces par une nouvelle Miss Université. Les discours sur la jeunesse et sur la santé à promouvoir que vous tenez ne sont que mirage. Et pourquoi le dis-je ? Trouvez la réponse dans le chèque de un Million de francs que vous a tendu le représentant de la bière de marque Beaufort. Vous avez servi à élargir la clientèle d’une marque de poison pour les jeunes que vous prétendez défendre en vous engageant d’y mettre l’accent. Peut-on parler de santé pour une société alcoolisée et pour une jeunesse alcoolique ? C’est sûr que vous pouvez y répondre mieux que moi. En outre, vous avez enrichi des organisateurs qui n’auront pas investi pour ce concours, si ils n’étaient pas certains d’accumuler des gains pour eux-mêmes, en montrant des cuisses et des croupes de jeunes filles, d’enfants si je puis l’exprimer ainsi. Ces concours profitent plus aux organisateurs et à aux sponsors. Vous et vos camarades, vous êtes utilisée comme un simple instrument. Et pour vous Carine, c’est inadmissible : parce que vous êtes une future mère, une future opératrice de santé, et une intellectuelle en puissance. Vous ne devez pas vous rendre complices des actions nuisibles menées par de personnes et organisations cupides. La messe d’action de grâce aurait pu servir à prier pour que l’Etat débarrasse de ces concours les dimensions et les acteurs nuisibles. Un dernier conseil : ne prenez pas les coups de fils que vous recevrez : des vieillards, politiciens, richards, et autres filous vous appelleront, et vous fascineront dans le seul but d’abuser de vous, puisque vous avez eu le tort de montrer ce qui les intéresse. Si vous êtes d’accord, je suis prêt à vous aider pour protéger la jeunesse et les jeunes filles, de cette misérable exploitation qu’on fait de ce que Dieu leur a donné : un beau temple ; le temple de Dieu lui-même, que sont nos corps merveilleux, à ne pas utiliser pour des affamés de chair « fraiche » et d’espèces sonnantes et trébuchantes.

    24 avril 2016

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