HomeFocusCARNAGE SUR LE CAMPUS DE KANO :Mais qui arrêtera donc Boko Haram ?

CARNAGE SUR LE CAMPUS DE KANO :Mais qui arrêtera donc Boko Haram ?


Le rouleau compresseur de Boko Haram, insatiable de sang et de larmes, a encore frappé. La cible, cette fois encore, est un symbole : l’université, instrument de reproduction par excellence d’une civilisation vouée aux gémonies par une secte dont l’imbécilité le dispute à la cruauté et à l’obscurantisme.

Après sa forfaiture, Boko Haram laisse sur le sol du campus de l’université de Kano, 13 personnes tuées et plus de 30 blessés. Monstres assoiffés de sang et dont les instruments et les stratégies de mort apparaissent comme imparables, ces cavaliers de l’apocalypse sèment un peu partout au Nigeria, les graines d’une violence dévastatrice et d’une psychose non encore égalée dans le Nord du Nigeria.

 

La guerre contre Boko Haram prend parfois les allures d’un combat contre des moulins à vents

 

Face à l’inaction ou à l’impuissance de l’armée nationale, face à la quasi-abdication de la Communauté Internationale, les populations de cette partie du pays de Wolé Soyinka, ne savent plus, de Mahomet ou de Jésus, à qui se vouer.

Même si jusqu’au moment où nous tracions ces lignes, cette infamie n’était pas revendiquée, il ne fait guère de doute que cette action terroriste est estampillée Boko Haram. Le mode opératoire et la témérité de la forfaiture portent la marque honteuse de cette hydre qui a l’habitude de se repaître du sang des innocents. Le 3 juillet dernier, une femme Kamikaze s’était fait exploser sur le campus de l’institut polytechnique de Kano, fauchant six étudiants. Trois jours auparavant, une autre kamikaze avait semé la mort à l’aide d’une bombe, devant une autre université de la même ville, alors que les forces de  sécurité tentaient de l’empêcher d’accéder au campus. La guerre contre Boko Haram est d’autant plus compliquée qu’elle prend parfois les allures d’un combat contre des moulins à vents. En effet, les guerriers de la secte sont souvent sans visages, invisibles. Et comble de confusion, ils se recrutent parmi les enfants et les femmes, et qui  sait,  parmi les rangs de l’armée.

Assurément, le Nigeria offre le spectacle d’un bateau ivre, sans gouvernail. Et de façon épisodique, ce pays sert au monde entier, le spectacle horripilant d’un éléphant en colère dans un magasin de poterie.   

 

« Le Pays »


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