CDP : Des jeunes demandent la démission du Secrétariat exécutif national
Une fraction de jeunes du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), réunie au sein du Comité de réflexion et d’actions pour le renouveau du congrès et la démocratie (CRAC), a animé une conférence de presse le 23 janvier 2015 à Ouagadougou, pour, ont-ils dit, demander la démission du Secrétariat exécutif national de l’ex-parti majoritaire.
La démission du Secrétariat exécutif national (SEN) du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). C’est ce que réclament des jeunes issus du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Ils ont donné de la voix le 24 janvier dernier, au cours d’une conférence de presse à Ouagadougou. « Nous exigeons respectueusement la démission du Secrétariat exécutif national », a lancé Ali Badra Ouédraogo, coordonnateur du Comité de réflexion et d’actions pour le renouveau du congrès et la démocratie (CRAC). Autre revendication du CRAC, l’intégration de nouvelles personnes dans le directoire provisoire devant conduire les affaires courantes du CDP jusqu’au prochain congrès. « La mise en place d’un directoire devant conduire les affaires courantes du parti jusqu’au prochain congrès, constitué à plus de 80% de membres du même secrétariat exécutif national défaillant qui a reconnu avoir commis des erreurs d’appréciation dont les conséquences sont énormes et négatives, est injustifiée et intolérable. Notre souhait, à ce niveau, est que ce directoire ne soit pas dominé par les membres du SEN actuel. Mieux, que les camarades qui trainent un lourd passif ne puissent pas être membres de ce directoire », a suggéré Ali Badra Ouédraogo. Pour atteindre ses objectifs, le CRAC entend organiser une conférence publique autour du thème : « La jeunesse CDP face aux enjeux de la transition ».
Un mécanisme d’intimidation
Le CRAC, a ajouté Ali Badra Ouédraogo, diligentera des missions dans toutes les provinces du Burkina, pour sensibiliser les jeunes sur les enjeux politiques du moment. Un forum national des jeunes leaders et sympathisants du CDP sur le thème : « Transition politique au Burkina Faso : Rôle et responsabilité socio-démocratique des jeunes et des femmes », sera également organisé, selon les animateurs de la conférence. Le CRAC, par ses actions, n’entend pas démissionner du CDP, mais compte créer une révolution au sein du parti dans la douceur, dans le respect des textes, a expliqué Ali Badra Ouédraogo. « Nous voulons inventer une nouvelle manière de faire de la politique et qu’on mette un nouveau contenu dans le CDP, bâti sur des hommes capables et qui sont humbles vis-à-vis des Burkinabè », a ajouté Ali Badra Ouédraogo. Les animateurs de la conférence de presse ont indiqué que des démarches avaient été entreprises au sein du parti en vue de trouver une solution, mais sans succès. En lieu et place de la recherche de solutions, a laissé entendre M. Ouédraogo, ce sont les propos du genre «des infiltrés du MPP », « des gens sont payés par telle ou telle personne pour imploser le CDP » qui ont été proférés à leur endroit. « Ce sont ces comportements, ces étiquetages, ces stigmatisations, le fait que la suspicion a toujours régné dans notre parti, qui ne nous ont pas permis d’avoir de la lucidité par rapport au sens de la responsabilité qu’on devait assumer quand on défendait le projet de révision de l’article 37. Si la jeunesse du Burkina, dans sa globalité, a pu prendre conscience de la situation qui a conduit à l’insurrection populaire, nous pensons que ce n’est pas au niveau du CDP que les jeunes ne sont pas capables de voir la réalité en face et de pouvoir prendre des décisions allant dans le sens de leur propre survie politique», a-t-il dit. Il a confié que les membres du SEN et le directoire ne veulent pas rencontrer le CRAC, mais ont mis en branle un mécanisme d’intimidation et d’achat de consciences pour l’empêcher de s’affirmer.
Ali Badra Ouédraogo et ses camarades ont appelé l’ensemble de la jeunesse du parti et les militants à se départir de tout sentiment de haine et de vengeance vis-à-vis des militants des autres partis politiques qui sont aussi leurs frères et sœurs. Ils ont aussi exprimé leur soutien aux institutions de la transition. A la question de savoir ce qui pourrait arriver si le message du CRAC n’est pas entendu par le SEN, les membres du CRAC rassurent qu’ils ne créeront pas un autre parti. Ils continueront leurs activités d’éveil de conscience de la jeunesse car, ont-ils dit, le CDP nous appartient et nous resterons CDP.
Issa SIGUIRE
