HomeA la uneCENTENAIRE DE LA NAISSANCE DE NELSON MANDELA

CENTENAIRE DE LA NAISSANCE DE NELSON MANDELA


 Aux grands hommes, les grands hommages

Le 18 juillet dernier, Nelson Mandela, le père de la Nation Arc-en-ciel, a eu 100 ans. A l’occasion, la fondation qui porte son nom, organise comme elle en a maintenant pris l’habitude, un sommet d’une semaine dédié aux jeunes leaders africains, avec comme invité de marque, l’ex-locataire de la Maison Blanche, Barack Obama, dont le discours était des plus attendus. A l’occasion, il a dénoncé ce qu’il appelle « la politique de la peur et du ressentiment » et rendu hommage à l’équipe de France pour sa victoire au mondial 2018.

Il faut saluer cette initiative car la Fondation Nelson Mandela sacrifie à un devoir de mémoire vis-à-vis de l’illustre disparu dont l’existence tout entière a obéi  à trois symboles des plus importants sur l’échelle des valeurs de l’humanité : celui de la lutte pour la liberté pour un peuple qui a souffert longtemps le martyre du fait de l’apartheid, celui de la démocratie en sacrifiant au sacro-saint principe de l’alternance après seulement un mandat de pouvoir et enfin celui du pardon et de la réconciliation avec le triptyque : « vérité, justice et réconciliation». L’initiative de la Fondation est d’autant plus méritoire qu’elle s’inscrit dans une perspective pédagogique, celle de faire naître des cendres du baobab sud-africain, des générations africaines afin que, par un leadership éclairé, elles maintiennent allumé le flambeau des valeurs et du sacrifice de Madiba. On le sait, l’Afrique d’aujourd’hui est orpheline de leaders charismatiques de la trempe de Nelson Mandela et semble avoir perdu ses capacités à secréter une nouvelle élite dirigeante de la même lignée des grands hommes comme Nelson Mandela. Penser à combler le vide est un combat d’avant-garde qui est tout à l’honneur de la structure.

On ne pouvait faire meilleur choix que celui porté sur la personne de Barack Obama

Dans la dynamique des lauriers à tresser pour les organisateurs de cette cérémonie commémorative, il y a le choix de l’ancien président Barack Obama qui a réussi le pari de faire rêver toute la jeunesse africaine et qui a inscrit son action dans la démocratisation du continent à travers sa phrase désormais célèbre : « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes ». L’on n’oubliera pas non plus  que comme Nelson Mandela, il est lauréat du Prix Nobel de la paix. Tout ceci inscrit l’ex-président américain dans la continuité de l’action de Nelson Mandela et l’on peut penser que l’on ne pouvait faire meilleur choix que celui porté sur sa personne.

Cela dit, il faut déplorer le fait que le centième anniversaire de la naissance de l’icône de la lutte anti-apartheid, intervient dans un contexte où ses héritiers et compagnons de lutte semblent avoir foulé au pied les valeurs qu’elle incarnait. L’on peut passer sous silence les frasques du sulfureux Jacob Zuma pour mettre à l’index les nombreuses inégalités sociales en Afrique du Sud où l’accaparement des richesses nationales par les élites dirigeantes de l’ANC, perpétue de fait, l’apartheid qu’elles ont de par le passé combattu. Tout comme en Afrique du Sud, ailleurs sur le continent, on peut aussi déplorer cette attitude des Africains qui acclament, de par la bouche, Nelson Mandela et son héritage, mais qui s’en démarquent par leurs actes. Cela dit, l’on a l’impression que le culte des héros que l’on a inscrit au panthéon de l’Afrique, ne vit qu’à travers les œuvres des artistes-musiciens. Or, on le sait bien, les héros ne vivent éternellement que lorsque les actes sont perpétués pour inscrire dans la durée, le sens de leur combat.

SAHO 


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