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CENTRE DE REEDUCATION YIK N KENE DE KOUDOUGOU : Un citoyen interpelle le ministre de la Santé


 

 

Ceci est une lettre ouverte qu’un citoyen adresse au ministre de la Santé. Il est question des conditions de travail au Centre de rééducation YIK N KENE de Koudougou.

 

« Monsieur le Ministre de la Santé,

J’espère que vous ne me tiendrez pas rigueur de ne pas faire dans les civilités avant d’aborder le sujet qui me tient à cœur.

De plus en plus, les accidents de tout genre sont légion dans la cité, confinant du même coup un grand nombre de nos compatriotes dans un handicap, les invalidant à tout jamais. Ce qui n’est pas sans conséquences sur l’économie burkinabè, quand des bras valides s’éteignent à petit feu et de manière irréversible.

Fort heureusement, des officines, quoique bien peu nombreuses, existent pour donner aux plus chanceux, mais surtout à ceux qui en ont les moyens, l’espoir de recouvrer l’usage de leurs membres traumatisés. Je parle bien évidemment des centres de rééducation. Et quand je le fais, à mon corps défendant, ma pensée se tourne vers le Centre de rééducation YIK N KENE de Koudougou.

Ouvert le 22 avril 1980 sous la direction de la Sœur Suzanne Beaunoir, le centre de rééducation YIK N KENE de Koudougou est un établissement privé. Créé par le diocèse de Koudougou, ce centre œuvre à donner aux personnes en situation de handicap l’espoir de recouvrer l’usage de leurs membres impotents ou, à tout le moins, leur permettre de mieux vivre avec leur handicap.

De nos jours, ce centre accueille en moyenne soixante-quinze (75) patients au quotidien, entre 7h 00 et 16h 00. Ce beau monde est pris en charge par deux (02) kinésithérapeutes soutenus par trois (03) aide-kinésithérapeutes, soit un ratio de quinze (15) patients par kiné.

Il faut noter que les patients viennent des quatre coins du pays des Hommes intègres. De ceux-là, l’on peut citer le citoyen lambda, les cadres moyens, de hautes autorités politiques et administratives, des dignitaires religieux ; toutes les couches sociales en somme. En trente-sept (37) ans d’existence, c’est un peu moins de quinze mille (15 000) personnes qui ont eu recours aux services du Centre de rééducation YIK N KENE. Ledit centre assure en sus la formation d’aide-kinés, venus des différentes localités du Burkina et d’ailleurs.

Ce centre, je l’ai découvert pour la première fois en 1995 des suites d’un traumatisme au genou. Vingt-deux (22) années plus tard, j’ai à nouveau eu recours aux services de ce centre pour une prise en charge des séquelles d’un traumatisme à la main des suites d’un accident sur la voie publique. Le 16 juin 2017, j’ai fortement été impressionné par l’affluence et la diversité des cas quand j’ai franchi le seuil du centre. Le gérant du parking, à l’entrée, m’a même rassuré que ce n’était pas l’affluence des grands jours. Cela, j’allais m’en rendre compte au fil de mes séances de rééducation.

Ma seconde douleur est venue de la vétusté du matériel et l’exiguïté des locaux. Après 22 ans en effet, je me suis rendu compte que le centre a pris un coup de vieux et un besoin d’acquisition ou de renouvellement d’un certain nombre de matériels, sans occulter la construction de locaux pour le travail et l’hébergement des malades venant d’ailleurs, se pose avec acuité.

Toutes choses qui n’ont pas manqué de me laisser interrogateur ! Oui, ce Centre qui est d’une très grande utilité publique ne mérite-t-il pas les égards du département en charge de la Santé des Burkinabè ?

Quoique privé, le Centre de rééducation YIK N KENE, tout comme les quelques rares centres disséminés à travers le pays, ne devrait-il pas bénéficier d’un appui, aussi infime soit-il, de la part de l’autorité publique, qui plus est, du ministère de la santé ?

Monsieur le Ministre, point n’est besoin de vous rappeler que la santé fait partie des secteurs sociaux de base. Un peuple malade, une population d’invalides ne peut espérer impulser un développement et ce n’est certes pas avec une population sur béquilles que le PNDES du président Roch Kaboré dont vous êtes l’un des maîtres d’ouvrage produira les résultats escomptés.

Monsieur le Ministre, si tant est que le bien-être des populations passe pour être la préoccupation constante de ceux qui président aux destinées de nos nations, je voudrais, à partir du centre que je connais et ai fréquenté, plaider pour que vous ayez de l’attention pour les différents centres de rééducation du Burkina qui, au quotidien, accomplissent une part de la tâche qui vous incombe en premier chef.

Cordialement vôtre ».

 

Emmanuel Wêndnayidzoli OUEDRAOGO

 


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