HomeA la uneAU COIN DU PALAIS : Deux pasteurs condamnés  pour viol sur mineures

AU COIN DU PALAIS : Deux pasteurs condamnés  pour viol sur mineures


La Chambre correctionnelle du tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou a connu encore une affaire de mœurs. Les prévenus, Samuel et Joseph, tous de nationalité étrangère, étaient à la barre le lundi 22 janvier dernier.

Contre Samuel, il est retenu les faits de tentative de viol. En effet, l’homme de Dieu n’est pas allé jusqu’au bout de son forfait ; arrêté dans son élan, par on ne sait quel esprit. Toujours est-il qu’il y a un début de viol, selon les dires de la victime âgée de 13 ans. Les faits se sont déroulés à Karpala. Profitant d’une situation favorable, une nuit, Samuel a procédé à des attouchements qui allaient conduire au viol sur une mineure. Mais le Pasteur n’est pas allé jusqu’au bout, parce qu’il s’est ravisé à la dernière minute. Devant le tribunal, Samuel n’a pas nié les faits. Il a donc été condamné à 5 ans assorti de sursis.

L’autre Homme de Dieu, Pasteur Joseph, de nationalité étrangère, lui, a consommé l’acte avec une fillette de 15 ans. A la barre, celui qui a déjà eu à purger une peine de 5 ans en 2013 dans un pays voisin, dit ne pas reconnaître les faits alors que tous les éléments militaient en sa défaveur. En effet, selon les dires de la victime, le viol s’est produit dans une douche externe. En effet, le Pasteur et la victime habitent une cour commune qui n’a qu’une seule douche. Ce jour-là, la victime, innocemment, se dirige vers la douche avec son seau d’eau pour prendre son bain. C’est alors qu’elle voit aussi Joseph se diriger vers la douche. Etant la plus jeune, elle propose de laisser le Pasteur se doucher avant. Celui-ci décline la proposition et dit à la fillette de 15 ans de rentrer se doucher. C’est probablement pendant ce temps que l’idée diabolique a effleuré l’esprit du Pasteur. En effet, c’est quand la fillette est entrée dans la douche que quelques secondes après, le pasteur s’y est introduit et intima l’ordre à la victime de ne pas crier. De sa main, Joseph couvre la bouche de la victime et commet son forfait. Après les faits, la victime est conduite aussitôt au centre de santé, par sa tante, où il lui a été délivré un certificat médical indiquant que la fillette a été victime d’abus sexuel. Pour finir, le tribunal a condamné le Pasteur Joseph à une peine d’emprisonnement ferme de 5 ans. Le tribunal l’a aussi condamné à verser 5 millions de F CFA, au titre des dommages et intérêts, au profit de la victime.

* Sauveur ou braqueur ?

En tout cas, à la barre, Abdoul dit être le sauveur  de la jeune fille, S, victime, qui l’accuse. Le prévenu Abdoul comparaît pour faits de braquage et de blessures. Selon les explications de celui-ci, alors qu’il est assis dans un maquis, tard dans la nuit, il voit une jeune fille passer. Il enfourche sa motocyclette et la rattrape, question de lui faire la cour. Mais celle-ci décline les avances de Abdoul qui confie, après cet instant, avoir pris congé de la jeune fille. Et c’est chemin faisant qu’il entend crier la jeune fille : « au voleur ». Il revient sur ses pas pour savoir ce qui se passe. Mais quand il arrive sur les lieux, les agresseurs de la jeune fille intiment l’ordre à Abdoul de se tenir à carreau au risque de subir le même sort que la jeune fille. Selon la version de la victime, S, elle a été agressée par trois personnes sur deux motos au portail de son amie A, à qui appartient la moto qu’elle roulait ce jour. Elle dit avoir été poignardée à trois reprises par ses agresseurs qui lui ont arraché son sac et la moto. Mais elle a réussi à s’agripper à la ceinture de Abdoul, malgré sa douleur, en criant au voleur. Toute chose qui a alerté les voisins qui sont sortis et ont mis le grappin sur lui. Mais Abdoul persiste et signe qu’il « n’a rien à voir dans l’histoire » et qu’il est « intervenu en tant que sauveur ».  Dans ses réquisitions, le procureur a demandé la relaxe du prévenu au bénéfice du doute, compte tenu du fait que le prévenu a été constant dans ses déclarations aussi bien en enquête préliminaire qu’à la barre. Aussi, il a relevé que dans la panique, la victime peut avoir confondu le bourreau et le sauveur. Malgré la réquisition du parquet, le prévenu a été condamné à une peine de 10 ans de prison dont 7 ans de sûreté.

Françoise DEMBELE


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