HomeA la uneCOMMEMORATION DE LA JOURNEE DES CASQUES BLEUS A BAMAKO

COMMEMORATION DE LA JOURNEE DES CASQUES BLEUS A BAMAKO


S’adapter aux nouveaux défis

Aujourd’hui, 29 mai, est célébrée la Journée internationale des Casques bleus. Cette année, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décidé de se rendre auprès de ses troupes au Mali, pour célébrer ladite journée aux côtés des soldats de la paix. Il est accompagné, dans son voyage sur les rives du fleuve Djoliba, du secrétaire général adjoint chargé de l’appui aux missions, Atul Khare, du secrétaire général chargé des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, et de la directrice exécutive de l’Unicef, Henriette Fore. Une visite qui intervient dans un contexte de refus de renforcement du mandat de la force du G5-Sahel et de dégradation de la situation sécuritaire au Mali où, pas plus tard que le week-end dernier, une vingtaine de personnes dont des civils périssaient dans une attaque de présumés djihadistes, dans le nord-est du pays.

Bamako valait bien un détour du patron de l’ONU

Le moins que l’on puise dire, c’est que le choix du Mali pour la commémoration de cette journée des Casques bleus, n’est pas anodin. En effet, de toutes les missions que l’institution internationale entretient en Afrique, c’est dans ce pays que les soldats de la paix enregistrent les plus lourdes pertes dans leurs rangs depuis le lancement de l’opération en 2013. Ne serait-ce que pour cela, Bamako valait bien un détour du patron de l’ONU, pour réconforter ses troupes dont la mission s’avère des plus difficiles en raison de la particularité du contexte où ils sont souvent pris pour cible par certaines parties au conflit, notamment les terroristes qui ne voient pas d’un bon œil leur présence au Mali. Et pourtant, Dieu seul sait tout l’apport considérable dont ils ont été et continuent d’être dans la stabilisation de ce pays où les terroristes et autres djihadistes de tous poils rêvent de se sanctuariser à l’effet de mettre toute la sous-région sous coupe réglée. C’est dire combien le Mali et au-delà, la région du Sahel ouest-africain, doivent une fière chandelle aux soldats de la paix onusiens, eux qui, au-delà de leur mission traditionnelle de force d’interposition, doivent apprendre à s’adapter aux nouveaux défis de la guerre asymétrique que leur imposent les terroristes au Mali, un adversaire sans visage, difficilement saisissable et qui n’hésite pas à s’en prendre directement à eux. Comme ce fut le cas en mi-avril dernier où leur camp à Tombouctou a essuyé des tirs à la roquette ou encore lors de l’attaque de leur base d’Aguelhok en début du même mois, qui ont occasionné des pertes en vies humaines au sein de la force et causé de nombreux dégâts matériels. C’est pourquoi il y a lieu de féliciter, de façon générale, les Casques bleus pour leur apport à la paix dans le monde. Mais l’arbre ne doit pas cacher la foret car, il y a bien des endroits en ce bas monde où les conflits semblent s’enliser au point que l’on est porté à se poser des questions par rapport à l’efficacité des forces onusiennes. C’est, par exemple, le cas en RD Congo ou encore en Centrafrique où demain ne semble pas la veille de voir le bout du tunnel de la mission des Casques bleus. Même au Mali, les lignes bougent si difficilement qu’il serait hasardeux de vouloir prédire la fin de la mission de l’ONU dans ce pays.

Les Casques bleus doivent apprendre aussi à soigner leur image

Pourtant, ces forces n’ont pas vocation à rester éternellement dans ces pays. Mais bien souvent, la réalité du terrain impose une prolongation de leur mission qui n’est ni plus ni moins que la preuve de l’échec des hommes politiques dont l’action devrait pourtant concourir à recoller les morceaux au moment où les Casques bleus se déploient en qualité de force d’interposition.
Cela dit, à coté de la noble mission qu’ils mènent à travers le monde, les Casques bleus doivent apprendre aussi à soigner leur image, en raison des nombreux cas de scandales d’atteinte aux bonnes mœurs dans lesquels les noms de certains éléments indélicats sont cités. Comme ce fut le cas en République centrafricaine, en Côte d’Ivoire ou même au Congo où des cas d’abus sexuels, qui plus est sur des mineures, ont défrayé la chronique. Cela ne fait pas honneur à leur tunique, encore moins à leur institution. Car, cela a amené plus d’un à s’interroger sur la moralité de certains soldats de la paix. C’est dire si à ce niveau, Antonio Guterres gagnerait aussi à ouvrir l’œil et le bon. En tout cas, des efforts restent encore à faire pour que les différents contingents qui se présentent sous la casquette de l’ONU à travers le monde, renvoient aussi bien l’image d’une force de paix, mais aussi de vertu.
En tout état de cause, l’importance des soldats de la paix n’est plus à démontrer dans le monde. Et malgré les insuffisances, il y a lieu de leur rendre un hommage appuyé et souhaiter que leurs conditions de travail puissent aller en s’améliorant car, l’on peut se demander ce que serait le monde sans les Casques bleus. Certainement pas mieux !

« Le Pays »


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